Lizy - 4 Le bal et plus...

Je dis à Sabati :
— C’est looong….
Elle répond très vite :
— J’ai presque fini, Maîtresse. Vous serez la plus belle de la soirée…
— Seulement de la soirée ?
— La plus belle du monde, Maîtresse.
Je ris… C’est son but. Elle ajoute :
— Je vais vous maquiller les yeux.
Je caresse ses fesses tandis qu’elle applique différents fards sur mes paupières. Ensuite, elle teint mes joues. Un maquillage, quoi. Je me relève pour lui dire :
— Mets-toi à genoux !
Elle gémit :
— Oui Maîtresse, je vais vous obéir, mais on n’a plus beaucoup de temps et vous savez que Mademoiselle Shrimati n’est…
Là, c’est comme au théâtre : au moment où elle prononce son nom, la porte s’ouvre et Shrimati entre. Sans frapper, bien sûr. Elle m’interpelle tout de suite :
— Alors, c’est comme ça que tu te prépares ? Tu as l’intention d’arriver le plus en retard possible ?
Bêtement, je mets une main sur mon sexe et mon avant-bras devant mes seins. Ayant peur d’elle, à juste titre, Sabati fait une profonde révérence. Je l’imite. Nue, c’est spécial. J’essaie de m’expliquer :
— Mais…
— Tu le fais exprès ? Je t’ai déjà avertie que « mais » est un mot qui t’est interdit !
— Pardon, je…
— Viens ici.
Qu’est-ce qu’elle va me faire ? Elle ajoute :
— Tourne-toi.
J’obéis et elle me donne une bonne claque sur les fesses en disant :
— Je veux te voir prête en bas dans dix minutes, sinon…
Elle s’en va. C’est une folle, cette fille. Je... frotte mes fesses. Sabati est déjà devant moi avec ma robe. Elle m’aide à la passer sans déranger ma coiffure ou mon maquillage. Bon, je trouverai bien un moyen de me débarrasser de Shrimati. 
En ce début de siècle, les robes sont devenues beaucoup plus simples… et très décolletées. Je me regarde dans le miroir et je tire le bord du décolleté qui me couvre à peine le bout des seins. Sabati me met des chaussures et on descend dans la grande salle de réception. L’orchestre est déjà installé et répète. Des servantes s’affairent un peu partout. Mon père est à côté de Shrimati, son âme damnée. Ils boivent du champagne. Il me dit :
— Tourne-toi.
Oh, non ! Plus de claque ! Heureusement, c’est juste pour se rincer l’œil. Il me dit :
— Tu es très séduisante.
— Merci Daddy. Est-ce que je peux aussi avoir une coupe de champagne  ?
Il se tourne vers Shrimati pour lui demander :
— Tu en penses quoi, ma chérie ?
Ma chérie ! Ça devrait être moi, sa chérie ! Elle me regarde d’un air un peu dégoûté, puis répond :
— Si elle ne boit pas trop, oui.
Merde ! C’est elle qui contrôle tout. Mon père lui demande :
— Tu lui parles du Comte ?
— Oui… Élisabeth, le Comte Woodhall sera là ce soir, il veut parler avec toi. Sa famille possède le château de Nordleigh dans le Suffolk.
Là, mes yeux se mettent à briller. Elle poursuit :
— En plus, c’est un cousin du roi… Alors tu te conduis bien, tu ne bois pas trop, tu es polie. Cette union pourrait être très importante pour nos affaires.
Pourquoi « nos » affaires ? Elle n’a rien à voir avec nos affaires ! Mon père me donne l’explication :
— J’ai proposé à Shrimati de l’épouser et elle a accepté.
Il la regarde comme si elle était la Sainte Vierge… Cette moricaude qui doit adorer des idoles à huit bras ! La fessée m’ayant rendue très prudente, je me contente de me dire : « Le Comte, je dois penser au Comte... » puis je réponds platement :
— Je suis très heureuse pour vous et pour mon père… Mademoiselle.
Elle sourit, mais je suis sûre qu’elle n’est pas dupe de mon hostilité. Shrimati ajoute : 
— Cependant, nous devons t’avertir que le Comte n’aime pas trop les femmes. Tu vois ce que je veux dire ?
— Il préfère les garçons ?
— Voilà… Il veut une épouse très belle, ce qui est ton cas…
Un compliment ? Qu’est-ce qu’il se passe, c’est Noël ?? Elle ajoute :
— Belle mais aussi insolente, capricieuse et sans scrupules.
Ouch ! C’est pas Noël ! Elle poursuit :
— Est-ce que devenir Comtesse et châtelaine t’intéresse plus que… le sexe ?
— Sans hésiter, oui, Mademoiselle. 
— C’est bien ce que je pensais.
Je me dis « Et toi, tu épouses mon père pour son gros ventre ou pour son argent » ? Attends que je sois Comtesse, moricaude, je te dirai vraiment ce que je pense de toi.
Bon, je dois oublier la fessée et l’arrogance de cette fille et penser à la vie de château… aux cuisines… à engager une gouvernante dans le style de Madame Streng. Mon père ayant sans doute deviné mes pensées, il me dit :
— Tu t’imagines Comtesse ?
— Oui Daddy…
***
Les invités sont là et voici mon... futur mari. C’est un homme d’environ 40 ans, mince, blond, un peu dégarni… Il n’a pas l’air très viril effectivement. Mon père me présente :
— Cher ami, voici ma fille Élisabeth. 
Le Comte s’incline en disant :
— Je suis ravi de vous rencontrer Élisabeth, on m’a parlé votre beauté et on n’a pas exagéré.
Puis mon père le présente :
— Ma chérie, je te présente le Comte John Woodhall, cousin de notre souverain.
Je fais une belle révérence comme si j’étais devant Shrimati et je réponds :
— C’est vraiment une joie de vous rencontrer, Monsieur le Comte.
— En Inde, je ne tiens pas trop compte du protocole, appelle-moi John.
On parle et on boit du champagne. Il est délicieux, même s’il provient de France, et qu’il est fabriqué par nos ennemis. John m’invite à danser. Quand c’est possible, je me colle un peu à lui, mais je ne sens pas de barre dure du côté de son bas-ventre, comme je l’ai déjà senti chez mon père et chez des garçons. Peut-être que les Comtes ne bandent pas contre le bas-ventre des femmes... Ou alors, il préfère sentir le sexe d’un homme… comme on me l’a dit. La soirée s’achève et il me dit :
— On se reverra très vite. 
La nuit, je rêve de château en Angleterre.
***
Le lendemain après-midi, un serviteur m’annonce la visite du Comte. Déjà ! Il m’embrasse sur la joue, puis on marche dans le jardin. Il va droit au but :
— Ton père m’a dit que tu étais une jeune fille belle, intelligente et ambitieuse. Est-ce que ce dernier trait de caractère te convient ?
— Oui, sans hésiter… John.
— Alors je vais jouer cartes sur table avec toi. Tu sais que mon cousin, le Roi, est malade, il souffre dune maladie assez compliquée qui le handicape. Un monarque amoindri ne peut pas être à la tête de l’Empire britannique. C’est mon avis et beaucoup d’hommes importants le partagent.
Je bois ses paroles. Il poursuit :
— Je suis quatrième dans l’ordre de succession au trône… Parmi les trois prétendants, il y a un cousin très âgé, un autre qui ne vit que pour la chasse et le troisième est un coureur de jupons doublé d’un ivrogne. Je suis donc celui que beaucoup de gens voient comme le futur roi.
Il me regarde, à moi de me dévoiler, au figuré. Je réponds :
— Je ferai tout ce qui est possible pour vous aider à le devenir.
— Parfait… Tu vois, il me faut une jolie épouse pour que certains ragots cessent de circuler. Tu comprends ce que je veux dire ?
— Oui John, très bien.
Là, on se donne une bonne poignée de main. Romantique, non ? On sera complices. 
***
Dès le lendemain, il demande ma main à mon père, qui la lui accorde. C’est extrêmement vite, mais on est en Inde et il doit bientôt repartir en Angleterre. C’est le Pasteur qui nous marie, il s'agit d'une simple formalité. Une vraie cérémonie aura lieu en Angleterre, mais en attendant, je suis Comtesse. 


On sort de la chapelle et John m’explique :
— Je dois rentrer avant toi pour officialiser notre union et préparer ma mère et ma famille à ton arrivée… Je retiendrai une place pour toi sur le bateau qui part dans 15 jours.
— Oh, John, je n’ai pas envie de rester ici… Cette femme qui est avec mon père, elle me persécute.
— Quinze jours Élisabeth, ce n’est pas long et puis tu es Comtesse à présent, elle n’a plus rien à te dire.
— C’est vrai… D’accord, je partirai dans 15 jours.
— Au sujet de ce soir. Notre nuit de noces…
Là, il hésite… Je décide d’aider… mon mari :
— Vous savez, j’aime les femmes et je sais que vous préférez la compagnie des jeunes gens.
— Oui et puis, j’aimerais jouer et te tester… Ce sera spécial, donc voici un cadeau.
Il me donne une petite boîte. En l’ouvrant, je découvre une magnifique paire de boucles d’oreilles en diamant. Je lui dis : 
— Oh ! qu’elles sont belles, merci beaucoup. On fera tous les jeux que vous voudrez, John.
Il a un grand sourire et répond :
— Pour le jeu de ce soir, tu seras une putain et moi ton souteneur. Il y aura deux hommes, mais tu verras, ils seront très gentils avec toi.
Je le regarde, quand même très surprise par ce qu’il m’annonce. Il ajoute :
— À la fin de la soirée, je te donnerai la bague assortie aux boucles d’oreilles.
Bon, je suis une putain qui adore les diamants... On se dirige vers sa voiture, le cocher descend nous ouvrir la portière. On va vers le centre de Madras. Mon mari me donne une robe qui était sur le siège en disant :
— Mets ça.
J’enlève ma robe. Pendant un instant, je deviens une putain nue dans le carrosse de son souteneur ou d’un client dans le centre de Madras ! J’enfile le vêtement qu’il me tend. Oh ! Il est complètement transparent, c’est pire qu’être nue. La voiture s’arrête devant un hôtel. On y entre, le réceptionniste salue John tout en me dévorant des yeux. C’est spécial, être une putain. 
Au premier étage, nous entrons dans une chambre. 

À suivre.

Un grand merci à Bruce Morgan, pour le super dessin.

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