662 - 59 Fanny n'est pas seule.
J’ai toujours peur d’être en retard. Chez moi, c’était ma demi-sœur qui me punissait quand ça arrivait. Ici, mes parents et moi, nous sommes au plus bas de la hiérarchie. Depuis le Maître de maison jusqu’aux servantes, tout le monde peut nous donner des ordres et nous punir. Je ne suis pas en retard, mais je vais vite dans les cuisines. Marthe me dit : — Tu sais ce qu’elle veut, prépare son petit déjeuner et mets tout en double. Elle doit être à nouveau avec un de ses amis costauds qui lui donnent une fessée quand elle en a envie. Je déteste la voir soumise à un de ces sales types. Je mets les brioches, les croissants et les pains au chocolat que le boulanger apporte tous les matins. Pour ce qui est du jus d’orange et du café, je regarde Marthe avec mon des yeux suppliants. Si je ne fais pas ça exactement comme elle veut, mes fesses risquent de passer un sale quart d’heure. Elle me dit : ...