Lizy - 9 - Méchante surprise.

 Il sort en refermant la porte à clé. Je suis dans le noir… En tâtonnant, je trouve un tas de tissus sur lequel je m’assieds. À moi la liberté… mais en attendant, je suis enfermée. Bah ! Une heure, ça passe vite… Le problème, c’est que je dois faire pipi. J’imagine ma vie en Angleterre. Je reste là, longtemps, avant d’entendre enfin des pas dans le couloir. La porte s’ouvre et la lumière m’éblouit. Je demande :
— On est en mer, Capitaine ?
— Ah non…
Oh ! Seigneur ou Shiva ou les deux ! Pourquoi me faites-vous ça ? C’est Shrimati qui est devant moi… Elle me dit :
— Tu as beaucoup de chance que j’ai promis à ton mari de bien te traiter, parce que j’ai vraiment envie de te faire fouetter par Madame Streng.
— Co... comment avez-vous su ?
— Ta jument est revenue chez nous et c’est le seul bateau qui quitte Madras ce matin. Tu sais ce qui te serait arrivé ? Le capitaine t’aurait vendue à un patron de bordel ! Donne-moi ce que tu as volé et tout ce que tu as emporté.
Je remonte ma robe et ma chemise pour prendre mon petit sac, je lui tends en disant : « Il y a aussi mes bijoux et une bourse qui est à moi… »
Là, elle me donne une gifle qui claque violemment sur ma joue. Je crie... et ma vessie se vide. Je gémis :
— J'ai fait pipi...
— C’est pas vrai ! Tu pisses dans tes vêtements, souillon ?  
— J’en peux rien, je...
— Suis-moi, mais à cinq pas, tu pues la pisse.
On sort de la cabine et on débarque. Sa voiture attend sur le quai. Quand le cocher descend de son siège, Shrimati lui dit :
— Va acheter une corde de deux mètres à un pêcheur. Tiens, pour le payer.
Elle lui donne une pièce. Je gémis :
— Qu’est-ce que vous allez me faire ?
— Tu ne crois quand même pas que tu vas monter dans la voiture, sale petite pisseuse ! On va t’attacher à l’arrière de la voiture.
— Mais…
— Ferme-la !
Je me tais. Le cocher revient avec une corde. Shrimati lui dit :
— Attache ses poignets à une extrémité et l’autre à la voiture.
Il répond :
— Ici, on fait ça avec les esclaves qui s’enfuient, mais c’est toujours après les avoir déshabillées.
Shrimati me regarde avec un sale sourire. Je gémis :
— Vous avez promis… à mon mari… que...
— Que je ne te fouetterais pas.
On est entourés d’Indiens. Un jeune marin dit :
— Si elle s’est enfuie, elle doit courir toute nue attachée au cheval de celui qui l’a rattrapée. C’est la coutume ici.
— D’accord. Vous m’aidez à la déshabiller ?
Je crie :
— Noooonnn, mon père est… Aïïïïïee !
Shrimati vient de me redonner une gifle. Plusieurs hommes et la femme, m’enlèvent mes vêtements et ils en profitent pour me peloter, me pincer et même me glisser un doigt dans le derrière. Je crie :
— Mon père vous punira, il... Aaaaïïïïeee !
C'était la troisième gifle... je dois avoir la joue gauche toute rouge. Je me tais. En quelques secondes, je suis aussi nue que le jour de ma naissance, ils m’ont même enlevé mes chaussures et mes bas. Pour eux, c’est évidemment un événement. Shrimati dit aux hommes :
— Expliquez à mon cocher comment l’attacher.
Un jeune Indien répond :
— On s’en occupe Madame.



Je n’ose plus protester, car j’ai la joue en feu. Ils me maintiennent à plusieurs et le gros homme attache solidement mes poignets, puis il fixe l’autre bout à la voiture. Je m’accroupis en pleurant. Shrimati remercie les Indiens et elle monte dans la voiture. Le gros homme me lance :
— Debout !
Je me lève et la voiture démarre. D’abord au pas, puis au trot et là, je suis obligée de courir. J’ai mal aux poignets et surtout aux pieds qui sont nus. La foule me poursuit en poussant des cris de joie et en me donnant des claques sur les fesses. Voir une Anglaise complètement nue attachée à une voiture et pouvoir lui taper sur le derrière, c’est vraiment la fête pour eux. Pour moi, c’est… un chemin de croix. 
On arrive enfin en vue de la maison. Quand la voiture entre dans la propriété, la foule s’arrête. Ils n’osent pas pénétrer chez un riche anglais. Une servante me voit et elle rentre précipitamment. Peu de temps après, Madame Streng, les servantes et même mon père viennent voir. Ils sont même accompagnés par le pasteur. Je suis couverte de sueur et j’ai du mal à reprendre mon souffle. Tout le monde me regarde en souriant. Shrimati descend de la voiture et elle dit :
— Cette sale gamine avait pissé dans sa robe, des gens m’ont aidée à la déshabiller et ils m’ont suggéré de la faire courir derrière la voiture. 
Elle se tourne vers le Pasteur pour lui dire :
— À Rome, fais comme les Romains... n’est-ce pas Monsieur le Pasteur ?
— Vous avez tout à fait raison, ma chère.
Pffffff… je reprends mon souffle péniblement.
Mon père ne bronche pas, se contentant de me regarder en souriant. J’ai déjà remarqué qu’il n’a plus rien à dire : Shrimati a pris le pouvoir. Divya est là aussi. Shrimati lui dit :
— Tu prends sa laisse ?
— Oui Madame.
— Viens dans la salle à manger après le repas. Disons à deux heures. On parlera de tout ça. 
Divya me tire jusque dans la cuisine. Les servantes nous suivent, je suis devenue une véritable attraction. Divya me détache et elle me dit :
— Va boire…
— Merci Mademoiselle.
Je prends un verre et le remplis à une carafe. Je vide deux verres, avant de retourner près de Divya. Madame Streng est là aussi. Elles sont toutes les deux assises à table… Les servantes ont repris leurs corvées, tout en me regardant du coin de l’œil. Divya me dit :
— Raconte.
Je déballe tout… et je termine en demandant craintivement :
— Qu’est-ce qu’il va m’arriver ? S’il vous plaît.
— Madame en parlera tout à l’heure. En attendant, mets un pied sur cette chaise.
Je lui obéis. Elle ouvre une boîte et en sort deux minces bracelets parsemés de clochettes qui tintent aussitôt. Elle le ferme sur ma cheville et elle met l’autre bracelet à l’autre cheville. Elle me dit :
— Comme ça, on saura toujours où tu es et si tu travailles. Marche ! 
Dès que je bouge, les clochettes se mettent à sonner. Tout le monde rit, pour changer, surtout quand Madame Streng dit :
— Saute sur place !
Oh ! Mon Dieu, je me sens tellement ridicule… j’en oublierais complètement que je suis une Comtesse. Et la nuit ?? J’aurai du mal à dormir.
Divya me dit :
— Tu vas balayer la cuisine, ce sera amusant.
Pour qui ? Je m’exécute… en musique. Les servantes sont ravies. Seule Sabati ne rit pas. Divya lui demande :
— Tu ne trouves pas ça amusant ?
— C’est que… Je suis au service de Mademoiselle Élisabeth et... je devrai sans doute...
Divya la coupe :
— Tu étais sa servante… Maintenant, c’est elle qui est à notre service...
— Mais, si ça ne dure pas…
Divya lui parle en hindi, ce qui est strictement interdit. On ne peut pas laisser les servantes se dire des choses qu’on ne peut pas comprendre. Quand Divya a fini, Sabati affiche un grand sourire et elle me dit :
— Élisabeth, aux pieds !
Oh non, même elle !!! D’accord, je l’ai fait fouetter quelques fois et… et je vais me mettre à genoux aux pieds de mon ancienne domestique. Elle s’assied sur une chaise en disant :
— J’ai les pieds froids, tu sais comment les réchauffer.
Oh oui, je me souviens très bien de ce que je lui faisais faire. Je me couche sur le dos et elle pose un pied sur mon visage et l’autre sur mes seins. Elle me caresse de ses pieds sales en disant à Divya :
— Merci Mademoiselle… Combien de fois elle m'a fait faire ça !
Divya se tourne vers les servantes en disant :
— J’espère que vous avez toutes compris. Si vous avez un compte à régler avec elle, il faudra me le dire. 
Puis elle se tourne vers Madame Streng en demandant :
— Vous êtes d’accord Madame ?
— Oh oui, je suis ravie que cette petite peste arrogante devienne la servante de ses servantes. On devra bientôt aller dans la salle à manger.
— Oui… Libère-la, Sabati.
Elle frotte une dernière fois ses plantes de pieds sur moi et je me lève. On attend… Je suis toujours toute nue, pas lavée, mon visage et mes seins sont souillés par les pieds de Sabati… Je n’ai jamais été aussi sale de ma vie… Plus que quatre jours de souffrance et d’humiliations… j’ose à peine le croire.
Une servante arrive et elle s’incline devant Madame Streng en lui disant :
— Madame demande que vous veniez.
Madame Streng se lève et sort de la cuisine. On la suit, Divya et moi, dans un bruit de clochettes. On arrive dans la salle à manger. Oh ! mon Dieu, ils sont nombreux... Je vois Shrimati au bout de la table, entourée du Pasteur et de mon père, mais il y a aussi trois hommes et une femme. Ce sont des amis de mon père, des négociants importants. Ils boivent tous du whisky, sauf Shrimati... Ils me regardent avancer vers eux, d’abord parce que je suis toute nue, ensuite parce que je fais de la musique à chaque pas. Le pasteur me dit :
— Mon Dieu Élisabeth, mais tu pues plus qu’une truie dans son auge !
Éclat de rire général. Tu iras en enfer sale bonhomme ! Il ajoute :
— Mais tu fais beaucoup plus de bruit.
Nouveaux rires. Shrimati s'adresse à Divya : 
— C’est vrai qu’elle pue, va la laver.
— Oui Madame.
On retourne à la cuisine. Divya raconte aux servantes :  
— Le pasteur lui a dit qu’elle puait plus qu’une truie.
Cette fois-ci, ce sont les domestiques qui rient. J’amuse tout le monde... 

À suivre.

Un grand merci à Bruce Morgan, pour le super dessin.

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