Lizy 23 - Les jeux.

 Je dors bien avec Célia. On se lève toutes un peu avant 8 heures, parce qu’on n'a pas fermé trop tard hier. C’est Madame Mom qui décide de ça. On s’habille pour aller à la cuisine. Deux filles préparent le petit déjeuner. Monsieur Shark arrive. On se lève toutes pour le saluer, il s’assied avec nous. Deux filles placent du pain, des fruits, des confitures et du porridge sur la table… Shark me dit :
— Le samedi, vous vous lavez et vous changez d’uniforme… Vous sentez la biche, mais pas la biche rôtie, celle qui a beaucoup couru.
On rit complaisamment de sa plaisanterie. Difficile de ne pas sentir la biche quand on se lave une fois par semaine. Sur le navire, on se lavait deux fois par semaine. Il faut dire qu’on servait des gens importants et qu’on était souvent « collantes » après la soirée. Ici, dans le East Side, il n’y a que des gens du peuple.
Pour se laver, on va dans la cour qui se trouve à côté de la taverne. On remplit deux grandes bassines avec de l’eau du puits, puis on ajoute une casserole d’eau chaude. Heureusement qu’il fait beau parce que l’eau reste bien froide. On se lave deux par deux dans les bassines. Je suis avec Célia, ma compagne de nuit. On se lave avec une pâte, y compris les cheveux. On est vues de la route qui longe la Tamise et on a bientôt une cour de voyeurs-admirateurs. Quand on est lavées, les deux filles suivantes nous versent des seaux d’eau froide sur la tête pour nous rincer. Brrr… Et en hiver, elles font comment ? Bah, je ne serai plus là ! Les deux filles suivantes se lavent dans notre eau. Je ne suis plus dans un château !
Les voyeurs font des commentaires flatteurs en général, mais où il est souvent question de nos bouches, de nos culs et de leurs bites… Les hommes sont obsédés.
Quand on ne sent plus la biche, on met un uniforme propre. Robe très courte qui arrive à mi-mollet, grand tablier, coiffe en dentelle sur la tête. Célia me dit :
— Je suis de corvée lessive cet après-midi, tu fais ça avec moi ?
— Oh oui…
Quelques filles me regardent, surprises que j’aie l’air aussi enthousiaste à l’idée de faire une lessive. Maggy me demande :
— T’es amoureuse ?
— J’aime beaucoup Célia et puis je voudrais être acceptée de vous toutes.
— Si tu fais nos corvées, tu deviendras la reine du Blue Shark.
Je ris… un peu. Je n’ai pas l’intention de faire les corvées de tout le monde. C’est au tour des filles qui ont nettoyé la taverne de se laver. On rajoute des casseroles d’eau chaude. À 11 heures, les clients arrivent : familles, couples, dockers entre deux déchargements… Célia me dit :
— Ce soir, il y a des jeux… On gagne un peu d’argent.
— Quel genre de jeux ?
— Pas compliqués, tu verras. 
Bon… les jeux, j’aime bien et gagner un peu d’argent dans ma situation, ce sera avec plaisir. J’interroge encore les filles, mais elles me répondent toutes « On ne le sait pas d’avance ». Elles ne veulent même pas me dire le genre de jeu qu’il y a déjà eu. Même Célia me dit :
— Arrête Lizy, tu verras bien.
Le samedi il y a beaucoup de monde, on sert toutes dans la taverne et le jardin… Quelques hommes ont les mains baladeuses, je m’en fous et puis je ne pense qu’aux jeux… 
Le soir arrive… On sert à manger à l’intérieur, car le vent s’est levé et il éteint les bougies. Une fille me dit :
— Regarde qui arrive.
Oh non, c’est Madame Karlson ! Je reste un figée sur place. Elle regarde autour d’elle et nos yeux se croisent. De l’index, elle me fait signe de venir. Elle est attablée avec un homme et un couple. Je la salue en faisant une révérence, ce que les serveuses ne font pas. Elle rit et dit :
— Te voilà bien polie… tu n’aimes pas le strap ?
— Oh non, Madame… Puis-je enlever vos bottes ?
— Avec plaisir.
Je cours chercher un torchon et des mules à la cuisine. Je vais me mettre à genoux devant elle pour le faire. Tout se passe de la même façon, sauf qu’elle ne me dit pas de me mettre à quatre pattes pour jouer les repose-pieds. Je lui mets ses mules. Elle me demande :
— En forme pour les jeux ?
— Je ne suis là que depuis hier, je ne les connais pas, Madame
Madame Mom et Shark viennent la saluer. Je lui demande :
— Vous désirez autre chose, Madame ?
— Je te le dirai.
Je continue à servir et débarrasser, les jambes un peu tremblantes… Les serveuses se relaient pour manger rapidement à la cuisine. Beaucoup de gens viennent manger et assister aux jeux. Madame Mom dit enfin :
— C’est l’heure des jeux.
Tout le monde se lève, on bouge les tables et les chaises afin de dégager le milieu de la taverne. Madame Mom dit :
— Trois filles vont d’abord faire la course du bouchon, ensuite les trois autres. Ensuite, les deux gagnantes s’affronteront. Qui désire parier ?
Presque tous les clients parient. Sur un grand morceau de schiste, Madame Mom écrit le nom des filles et leur cote avec une craie. Moi, je suis à 100 contre 1 ! Normal, je ne sais même pas à quoi on va jouer !
Shark prend les paris et la monnaie. Il note chaque fois le nom et le montant sur un papier. Quand c’est fait, il met six bouts de papier dans un chapeau pour qu’une des clientes les tire au hasard, afin de former les deux équipes. Je ne suis pas avec Célia. On commence, mais quoi  et comment ? Tout le monde me regarde. Madame Mom dit à Célia :
— Explique à ta copine.
Elle prend le bas de ma jupe et la glisse dans la ceinture de mon tablier, sur mes reins. C’est spécial d’être les fesses nues au milieu de tous ces gens. Ensuite, elle m’explique :
— Tu te mets à quatre pattes et tu pousses un bouchon de vin avec ton nez. La gagnante est celle qui passe la première la ligne d’arrivée.
Les deux autres filles ont déjà coincé le bas de leur jupe sous la ceinture. Madame Mom me prévient :
— Tu ne peux pousser le bouchon qu’avec ton nez et tu ne peux pas souffler dessus pour le faire avancer.
Ils sont fous ? Shark dépose trois bouchons de vin par terre, puis il donne le signal :
— En position !
Comme les deux autres filles, je me mets à quatre pattes, les fesses en l’air et le nez devant le bouchon. Shark fait le décompte :
— À trois, vous partez. Un… deux… trois !
On pousse nos bouchons… mais le mien, il ne va pas droit du tout, il file dans tous les sens. Sans doute parce que je donne des trop grands « coups de nez ». Les deux filles font ça beaucoup plus lentement. Je dois récupérer mon bouchon à droite et à gauche. Bientôt, je vois les deux paires de fesses des filles se dandiner vers la victoire. Shark annonce :
— La gagnante est Molly ! Les deux perdantes seront des pouliches.
D’accord, je ferai la pouliche mais je serai montée par qui ? C’est vraiment n’importe quoi ! Les trois autres filles sont prêtes pour la course. J'avoue que c’est assez mignon de les voir troussées et poussant un bouchon avec le nez, tout en remuant des fesses. Allez, vas-y Célia… et c’est elle qui gagne, c’est mon amie qui gagne ! Je vais près d’elle pour la féliciter :
— Bravo… Tu es trop belle quand tu pousses le bouchon. 
Ça fait rire les autres filles, je dois être plus discrète. Shark me dit :
— Les pouliches sont à poils, déshabille-toi.
Logique ! C’était déjà spécial d’être les fesses nues dans la taverne, ça l’est encore plus d’être entièrement nue… ça me rappelle le fumoir du navire.
On est quatre pouliches et ce sont des clientes qui nous montent. Des prostituées que ça amuse ou qui sont payées par leur client. Là, je vois que les cavalières peuvent prendre une mince branche en bois vert. Misère… Je me doutais que ça finirait sur mes fesses. Ma cavalière est une fille de l'East End, pas mal mais vulgaire. Célia me rassure tout bas :
— Elles ne frapperont pas fort.
Je pousse un soupir de soulagement. La fille m’enfourche et je sens sa chatte sur mes reins : poilue et humide. Elle la frotte un peu sur moi. Shark compte et à trois, on démarre. La fille me file quelques coups de baguette sur les fesses. Aïe ! Rien à voir avec le strap, heureusement. Ça fait mal aux genoux et aux reins. J’arrive deuxième et je fais gagner pas mal d’argent à certains parieurs. Shark annonce :
— Deuxième course, vous pouvez parier pour vous refaire.
Madame Karlson crie pour se faire entendre dans le brouhaha :
— J’offre une prime aux cavalières qui se déshabilleront. 
Une prime... Alors là, elles sont d’accord. On voit qu’elles ont l’habitude, car en quelques minutes, elles sont aussi nues que... mes plantes de pieds !  Les gens refont des paris... On change de cavalière et on se remet au départ. À trois, un coup de badine et c’est reparti. Aïïïee… ça fait mal. Saloperie de cavalière, j’ai bien envie de la désarçonner et de m’enfuir au galop ! J’arrive à nouveau deuxième, nouveaux cris de joie ou de désappointement chez les parieurs. Madame Karlson paie les filles… Ensuite, Shark ferme la porte de la taverne à clef. Je sais bien ce qui va se passer. Je n’ose pas regarder Madame Karlson, c’est elle qui dit :
— Lizy.
Je vais près d’elle pour lui demander :
— Vous désirez quelque chose, Madame ?
Elle est debout et écarte les cuisses… Pas besoin de me faire un dessin, je me mets à genoux et elle rabat sa jupe sur ma tête. 



Je suis dans le noir, le nez dans ses poils. Je la lèche soigneusement, parce que je n’ai pas du tout envie de refaire connaissance avec le strap. Elle est assez soignée par rapport aux femmes de l'East End… Je la lèche jusqu’à ce qu’elle jouisse en frottant sa chatte sur mon visage. Je me relève et la remercie, la routine… Je suce encore une bite ou deux… Ça me fait penser à mon salaud de mari qui aimait me voir sucer des bites et qui s’est enfui en m’abandonnant. Qu’il aille se faire enculer par le Diable et tous les démons de l’enfer… Non ! Il aimerait sans doute.
La soirée se termine comme celles du fumoir sur le navire. Les quelques pièces que j’ai reçues sont pour Madame Mom. Elle est contente et me dit :
— Tu as bien travaillé, il y aura une part pour toi.
— Merci Madame.
En fait, je m’en fous de sa mitraille. Je vais chercher à quitter l’Angleterre rapidement. Demain, je me mets en chasse… Je dors avec Célia. 
***
Les jours suivants, il n’y a pas de jeux. Je nettoie, sers les clients et écoute les conversations… Et là, j’entends un costaud dire :
— La prochaine grosse pêche qu'on fait, on ira la vendre à Boulogne-sur-Mer, les prix sont bien meilleurs.
Voilà ce que je cherche. Je guette le moment où il sort pour pisser et je demande à Madame Mom…
— Je peux aller faire pipi, Madame ?
Signe de tête… OK. Les latrines sont au fond de la cour. Quand le pêcheur en sort en secouant son engin, je lui demande :
— Vous n’auriez pas besoin d’un mousse, Monsieur ?
Il me reconnaît et répond :
— Pourquoi ?
— J’ai fait une bêtise chez mes anciens patrons, je suis recherchée.
— Tu sais ce qu’on fait aux mousses dans la marine ?
— Oui, on les encule.
Il rit et répond :
— D’accord, demain à cinq heures du matin, le bateau Morning of Glory à 600 mètres d’ici, vers l’embouchure de la Tamise.
Yesss !!! Je l’embrasse sur la bouche, tandis qu’il me caresse les fesses. Ce qui lui donne l'occasion de constater que j’ai de quoi faire un bon mousse.
***
Le lendemain, je me glisse hors du lit. J’ai préparé un morceau de papier sur lequel je dessine un cœur et je le mets dans la chaussure de Célia, avec la moitié des pièces que j’ai gagnées. Comme en Inde, je m’habille et je me glisse hors de la maison… À quatre heures du matin, il fait encore noir. Je vais dans la direction qu’il m’a indiquée et, dès que l’aube se pointe, je repère les bateaux de pêche. Ils sont nettement plus grands que ce que j’imaginais. Je trouve le Morning of Glory. 

À suivre.

Un grand merci à Bruce Morgan, pour le super dessin.

Nos 7 livres illustrés sont ici : 
 https://www.lamusardine.com/recherche?s=mia+michael&controller=search 









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