550 - 55 Le Rhum

 Il fait de plus en plus noir. Ma compagne de nuit s’appelle Khady. Elle me demande :
— Tu dois pisser ?
— Oh oui !
— Viens...
On sort et on se soulage pas trop loin de la cabane, à cause des animaux. Il y a des feuillées, mais elles y vont le matin quand il fait clair. On a juste le temps de regagner sa couverture avant qu’il ne fasse complètement noir. Je me couche contre elle, rassurée... pour la nuit.
***
Le lendemain après avoir mangé, le chef arrive et nous dit :
— Déshabillez-vous et venez, on va vous assigner une tâche.
On se met sur deux rangées de 10. On doit attendre que les chefs ou les directeurs des différents services arrivent. Ce sont surtout des Blancs. Un gros homme roux dit :
— En accord avec mon cousin, Monsieur de Salliers, et sa belle-fille, je dois avoir la fille la plus spectaculaire pour les locaux de dégustation.
Personne ne répond. Il se tourne vers la jolie métisse qui l’accompagne en disant :
— Choisis, ma chérie.
Ah d’accord, c’est sa petite amie ou sa femme. La Guadeloupe, ce n’est pas la France. Ici les colons font ce qu’ils veulent. Elle répond :
— On prend la blonde.
Mais c’est moi ça ! Elle ajoute :
— Elle fera ressortir la beauté de nos esclaves noires.
Ce n’est pas vraiment gentil, mais ça fait sourire tout le monde. Moi, je veux rejoindre Ariane. La métisse crie :
— Tu es sourde, la blonde ?
Je vais vite devant elle en disant :
— Pardon Mademoiselle, je...
— À genoux et lève la tête.
Dès que je suis à genoux, elle ajoute :
— Ouvre la bouche !
J’obéis, bien sûr. Elle se racle la gorge et crache dans ma bouche. Elle dit :
— Avale.
C’est un peu dégoûtant mais ce n’est que de la salive, que j’avale. Ça fait rire les gens qui sont là. Le gros homme lui demande :
— Elle est assez soumise à ton goût, chérie ?
— Presque... elle a oublié quelque chose...
Oh ! oui, je lui dis :
— Merci Mademoiselle.
— Juste à temps, sinon tu aurais reçu ta première punition. Suis-nous.
On se dirige vers une voiture. Elle me dit : 
— Tu attends quoi ? Monte.
Je grimpe avec eux... La voiture est loin d’être nouvelle mais elle est tirée par des beaux chevaux. Je suis assise nue devant eux. Je regarde mes genoux. Elle me dit :
— Tu as l’air bien élevée pour une esclave.
— Merci Mademoiselle.
On arrive devant un très grand bâtiment avec des cheminées. La voiture s’arrête un peu plus loin, devant une maison en pierre. Sur un panneau, il est écrit « Rhume de Salliers, le meilleur rhum du monde. » On entre, il y a une dizaine de clients. Les hommes sont blancs et souvent accompagnés d’une esclave noire. Ils poussent des cris en voyant une blonde nue entrer dans l’établissement. Un client dit :
— C’est une pute, Lena ?
— Pour les clients, oui, mais elle sera surtout au service de mes esclaves noires.
Ça fait rire les clients. Les trois serveuses noires ont des petites robes blanches courtes, elles sont pieds nus. Lena, la patronne dit à une fille :
— Trouve-lui une robe
— Oui Mademoiselle. 
Elle ajoute en me regardant :
— Va avec elle.
On va dans une autre pièce... Elle me tend une petite robe à peu près propre. Au moment où je l’enfile, elle voit la marque au fer rouge sur mon omoplate. Elle me dit :
— C’est une marque au fer rouge ?
— Oui, j’en ai une autre sur la fesse.
— Montre.
Je relève la robe. Elle passe le doigt sur la marque de ma fesse en disant :
— Qu’est-ce que tu as fait pour être marquée comme ça ?
— On m’a enlevée et vendue dans un bordel. On a toutes été arrêtées, marquées au fer rouge et envoyées ici comme esclaves.
— Alors tu seras à notre service. ?
— C’est ce que Madame m’a dit. 
Surtout ne pas me mettre à pleurer. J’ajoute pour changer de sujet :
— La patronne n’est pas trop sévère ?
— Oui et non, elle aime nous humilier... et nous punir, mais pas trop fort. Pas du tout comme dans les champs de coton.
— Elle m’a craché dans la bouche...
— Ah oui, c’est le genre de chose qu’elle aime faire. Il faut avaler et dire merci.
— C’est ce que j’ai fait.
— Les clients aiment voir ça. Elle frappe aussi, mais...
Madame crie :
— Et alors Dija, tu lui racontes ta vie ?
— On arrive, Mademoiselle.
Elle ajoute :
— Je vais y avoir droit, tu vas voir.
On retourne dans la salle. Lena nous dit :
— Je ne vous ai pas achetées pour que vous vous parliez. Allez, toutes les deux les fesses à l’air.
Ça commence ! Dija lève sa jupe et tend ses fesses nues vers la patronne, qui a déjà une bande de cuir de 20 cm de long en main. Dija reçoit quelques coups sur les fesses. Elle crie... Lena lui dit :
— Ça t’apprendra à parler et à traîner.
— Pardon Mademoiselle, ça n’arrivera plus.
À mon tour, hélas. Je me mets dans la même position et tends bien mes fesses pour l'amadouer. Lena dit :
— Elle a pas un vrai cul de Noire, ma nouvelle esclave ?
Les clients nous entourent et il tâte mes fesses. Ça les amuse beaucoup. Lena leur dit :
— Retirez vos mains, elle va avoir sa première correction.
La lanière de cuir s’abat sur mes fesses. Je gémis, mais c’est vrai qu’elle ne le fait pas de toutes ses forces. Elle frappe mes fesses une dizaine de fois. Quand c’est fini, elle rabat ma jupe en disant :
— Tu as compris la leçon ?
— Oui Mademoiselle, je ne traînerai plus.
Je frotte mes fesses. Ce n’est pas aussi fort que dans les champs, mais ça fait quand même mal. 
Par la suite, j’apprends que les trois filles sont Sénégalaises, comme ma compagne de nuit. Il y a Astou, Penda et Dija... C’est Dija qui est chargée de m’en apprendre plus sur le rhum et la manière de le servir. Elle me dit :
— Ici on sert un rhum qui est distillé à partir du jus de cannes à sucre. C’est de loin le meilleur. Le rhum industriel est fait à partir de la mélasse, il est beaucoup moins bon. On ne sert que le rhum de première qualité.
On entend crier, c’est une des filles qui reçoit quelques coups de lanière sur les mollets. Je murmure à Dija :
— Heureusement qu’elle ne frappe pas très fort.
Elle me répond tout bas :
— Ça lui permet de le faire plus souvent. Elle aime humilier et puis ça plaît aux clients.
C’est sûr, voir des fesses, ça leur plaît. À propos de fesses, je me demande tout à coup où est passé Henri... Sans doute occupé à dessiner les autres filles avec qui je suis venue.
— Lizy ! Tu m’écoutes ?
— Pardon, pardon, je...
C’est Dija qui me montre comment servir un verre de rhum... On remplit un petit verre jusqu’à quelques centimètres du bord, on le met sur une petite assiette et le tout sur un plateau. Rien de plus simple pour une fille qui a déjà servi un peu partout. Je veux dire, une fille qui a servi à boire... Quoique j’ai déjà servi à beaucoup d’autres choses.
— Tu veux que je demande à Madame de...
— Nooonnnn ! Je fais attention, je vous jure Mademoiselle Dija.
— Bon, alors, si on te demande un rhum citron, c’est un demi-verre de rhum, un jus de citron vert, deux feuilles de menthe et une cuillère à café de sucre fin. Fais-le.
J’ai bien retenu, n'ayant pas du tout envie de prendre des coups de ceinture. 
Je prépare un rhum citron comme elle me l’a dit. Elle me caresse les fesses en disant :
— Vous, les Blanches, vous n’êtes pas aussi bêtes qu’on le dit.
— Merci Mademoiselle Dija.
Elle a tort, je suis vraiment idiote, sinon est-ce que je serais une esclave en Guadeloupe ? Dija annonce :
— Messieurs, Lizy sait faire un rhum citron.
Ça fait rire les clients, certains applaudissent même. J’ai comme l’impression qu’ils se foutent de moi... Bah, quelle importance... Quand on est à la merci de devoir montrer ses fesses pour recevoir des coups de ceintures, on accepte tout. Dija va l'annoncer à la patronne, qui me dit :
— Apporte-moi ça !
Je lui apporte le verre sur un plateau, je m’incline en le lui présentant. Elle me dit :
— À genoux, bouche ouverte.
J'obéis. Elle recrache ce qu’elle a dans la bouche dans la mienne. C’est vraiment son truc. Mmmmh... c’est délicieux, pas sa salive, le rhum citron. 



J’attends qu’elle me dise :
— Avale et ouvre la bouche.
Je bois quelques gorgées de cette façon. J’aime le rhum.

À suivre.

Un grand merci à Bruce Morgan, pour le super dessin.

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