553 - 58 Louée

Ariane revient avec le chef et elle me dit :
— Lizy, je t’ai louée pour une petite semaine.
Je gémis :
— Mais... pourquoi, je...
— Arrête de pleurnicher, les femmes sont ravies d’avoir une esclave blonde.
Pourquoi ? Je n’ose pas le lui demander, mais elle sait bien que je le pense. Elle m’explique : 
— Tu ne trouves pas qu’il est grand temps que tu fasses ta part de travail dans cette évasion ? 
— Oui, Maîtresse.
— Tu obéis aux femmes, c’est tout.
J’ai dit que les Caraïbes étaient minces, excepté quelques-uns. La femme du chef est une grosse Indienne qui me regarde en souriant. Elle me dit quelque chose en mauvais espagnol. Ariane me dit :
— Va te mettre à genoux devant elle.
Je vais me mettre à genoux... et là, je me dis « Et si Ariane m’avait vendue ? ». L’angoisse me tord le ventre. La femme du chef caresse mes cheveux. Je lui montre un tout petit espace entre deux doigts, pour lui faire comprendre « laissez-moi une minute » et... elle comprend, enfin je crois. Je me tourne vers Ariane et Kil en disant : 
— Je continuerai le voyage avec vous ?
Ariane lève les yeux au ciel et répond :
— Oui, sauf si tu n’obéis pas.
Et même Kil se fend d’un mot :
— Oui.
Ouf ! Je les crois. Je suis toujours à genoux, je me baisse et j’embrasse les chevilles de la femme du chef. Les femmes murmurent, elles ont l’air très étonnées. La femme me prend par le bras pour me relever et elle se montre en disant :
— Kairi.
Puis elle me montre. Je lui dis :
— Lizy.
Elle répète :
— Li-zy.
Oui, ça ne va pas être facile. Pour moi, évidemment. Ariane discute avec le chef et Kil part chasser avec quelques Caraïbes. Kairi me donne des feuilles de palmier puis elle me montre le sol jonché de débris divers. Ariane crie :
— Ça sert de balai, nettoie Lizy !
Elle est couchée dans une sorte de hamac et elle se repose. Elle ajoute en riant :
— Et que ce soit impeccable, sinon tu vas goûter aux punitions des Caraïbes.
Elle dit ça pour me faire peur... ou alors, c’est vrai. Penchée en avant, je balaie avec la feuille de palmier et je suis l’attraction de l’année. Les femmes viennent me regarder, ravies de voir une Blanche faire un travail de servante ou simplement leur travail. Je transpire et j’attire les taons. Une femme a pitié de moi, elle m’amène une sorte d’onguent et elle en met sur moi. Je lui dis :
— Muchos gracias.
Des femmes m’aident à m’en enduire. Elles sont très intéressées par mes marques au fer rouge. Elles m’apportent aussi de l’eau. Elles s’amusent et elles sont plutôt gentilles avec moi. Je nettoie tout le camp. Bah, je préfère m’activer plutôt que me mettre à imaginer des choses angoissantes. En fin d’après-midi, les chasseurs reviennent avec un petit sanglier. Tout le village entoure le chasseur qui l’a tué. Je n’aime pas les chasseurs, mais ici c’est presque une nécessité. On le félicite. Ariane est allée voir. Le jeune chasseur... vient vers moi. Ariane me dit :
— Tu es la récompense du chasseur.
Je n’aime pas les chasseurs ! Ariane ajoute :
— Défends-toi, ça va les amuser.
Je dis non et je repousse le chasseur. Il m’attrape et il me met sur son épaule.



Je crie et il me flanque quelques bonnes claques sur les fesses.
— Aïïïïeeee !!
Je n’aime pas les chasseurs ! Je l’ai déjà dit, peut-être ? Il me donne encore quelques claques sur les fesses et il m’emmène dans sa case. Plusieurs personnes nous suivent. Et l’intimité ? Ils ne connaissent pas ! Quand il me lâche, j’attends. Qu’est-ce qu’il veut le chasseur ? Que je le suce ? Il montre le sol du doigt. À tout hasard, je me mets à quatre pattes. C’est ce qu’il voulait. Il enlève son pagne et il se met à genoux derrière moi. Je sens un gros serpent venimeux venir flairer ma broussaille blonde. Il faut bien imaginer ce genre de chose, pour supporter la situation. Esclave ou servante de Caraïbes dont je ne parle pas la langue, ce n’est pas l’idéal. Et puis, j’ai toujours peur qu’Ariane et Kil s’en aillent en me laissant ici. Allez le chasseur, fais ta petite affaire ! J’ai soif et j’ai....
— Oooohhhh !
Le serpent a envahi le buisson et il hésite : il entre, ressort, entre à nouveau... bref, il me baise en levrette et bien. Il me maintient par les hanches et même si je n’ai aucune envie de me laisser faire par un tueur de petit sanglier, je ne peux pas m’empêcher de gémir. Arrête de penser Lizy, profite.
Oui, je me laisse aller et je suis malmenée par le chasseur. Je suis sa proie et il me tire, pas avec un arc et une flèche mais avec un sexe qui s’entend super bien avec ma chatte. Les spectateurs rient et commentent. Et puis, je ne suis qu’une femme, alors... je jouis... C’est booon... ça a y est, c’est fini. Il peut sortir le serpent, non il continue. Je sens bien que je vais... repartir... Surtout que vicieusement, il a glissé une main sous mon ventre et il me caresse le clitoris. Oooohhh, c’est trop, là... d’autant qu’il accélère ses coups de reins. Je repars bientôt et je jouis à nouveau, en couinant, tandis que son sperme arrose mes parties les plus intimes et les mieux dissimulées. Ariane dit :
— Lizy, dans son grand numéro : « J’ai le feu au cul, qui veut l'arroser ? »
C’est malin  : si c’était elle... euh... non elle, elle jouit si elle veut. Je me lève, le sperme du chasseur coule le long de mes cuisses. Je voudrais me laver ou m’essuyer un peu.
Une des filles me donne un grand panier tressé. Elle me fait signe de la main de la suivre, non, de les suivre, car plusieurs filles arrivent. Il faut travailler. On entre dans la forêt et elles suivent un sentier. On s’arrête à plusieurs endroits et elles vont chercher des fruits qu’elles mettent dans le panier. Il devient de plus en plus lourd. Je finis par avoir vraiment difficile à le porter. Je leur dis :
— C’est trop lourd !
Et je me mets à pleurer dans mes mains.
Elles me regardent, très étonnées de voir une Blanche pleurer parce qu’elle doit porter un panier de fruits. Une fille vient le prendre. Oh ! C’est gentil, je lui dis :
— Gracias, gracias.
Elles ne parlent pas espagnol mais elles comprennent bien ce mot. Elles parlent entre elles, sans doute pour dire que les Blanches n’ont pas de force. La fille me montre l’anse du panier. J’ai compris, elle veut qu’on le porte à deux. C’est lourd pour elle aussi. 
Je suis piquée par toutes sortes de bêtes. Une fille se bouche le nez en me montrant. Je sens mauvais ? Pas plus qu’elle, mais c’est une autre odeur. Une des filles ramasse des petites plantes très odorantes. Elle les frotte sur mon dos et mes seins. Aussitôt, les insectes me fuient. Je prends sa main et je l’embrasse. Ça fait rire toutes les filles. Elles s’amusent bien avec moi.
On retourne au camp, je porte toujours le panier avec la fille. On doit être en fin d’après-midi. Au camp, il y a un feu et le petit sanglier qui rôtit.   
Quand il est cuit, elles sont plusieurs à le découper, puis elles vont en donner à tous les hommes. Ensuite elles peuvent manger et moi aussi. Repose en paix, petit sanglier, mais j’ai trop faim, je mange. On parle... non, les femmes parlent. Moi, je ne comprends rien et je me tais. Plus exactement, j’attends tristement dans mon coin, est-ce qu’il y aura encore une corvée à faire ou un homme à satisfaire ? Il est tard, je ne sais pas où je vais dormir, est-ce qu’il y a une case pour les femmes ? Et là, j’entends :
— Ppppssssttt.
Je lève la tête, c’est Ariane qui me « pppsssttt ». Elle me dit :
— Arrête de bouder.
— Ma Maîtresse me manque...
— Viens.
Je la suis dans une case... Kil est déjà couché. Il y a un matelas pour nous... enfin, ce sont des feuilles séchées recouvertes d’un tissu. Elle me dit :
— Tu as dû travailler, mais ça n’a rien à voir avec les cannes à sucre.
— C’est vrai... pardon. On partira ensemble, hein ?
— Je te l’ai déjà dit, on partira dans quelques jours. Dors.
Sa peau et son odeur me rassurent. Elle me dit la vérité, j’en suis... presque sûre.
***
Il y a du bruit dans le camp... Ariane me dit :
— Ce soir, ils vont inviter des amis, ils veulent montrer qu’ils ont une servante blanche. Ensuite...
— Oui ??????
— On partira, dans un jour ou deux.
J’embrasse son épaule et je sors de la hutte, je vais aider les autres filles... Il n’y a pas de vrais petits déjeuners : ceux qui ont soif boivent, ceux qui ont faim mangent des fruits. On nettoie tout, ensuite on prépare tout pour le repas. 
En fin d’après-midi, les premiers invités arrivent et ils sont tous... surpris de voir une servante blanche et blonde. Ils me touchent les cheveux, la chatte. Les chefs des deux tribus se saluent. Ils vont s’asseoir l’un à côté de l’autre. Ils parlent tous les deux en espagnol avec Ariane. Les femmes découpent la viande de chasse, je ne veux pas savoir ce que c’est. Elles mettent un morceau de viande sur une feuille de bananier et c’est moi qui dois l’apporter à tous les convives, en commençant par les chefs. Il faut resservir ceux qui ont un gros appétit. Ariane me dit :
— Sers plus rapidement, Lizy.
— Oui Maîtresse.
Si elle veut m’aider, ce n’est pas de refus.
Le dessert consiste en galettes recouvertes d’un peu de miel et de fruits. J’espère qu’il en restera un peu pour moi. Pour terminer, quelques jeunes femmes m’aident à passer des cruches en terre cuite contenant de l’alcool. Ce n’est pas du rhum, mais un alcool de leur fabrication.

À suivre.

Un grand merci à Bruce Morgan, pour le super dessin.

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