562 - 67 Murfreesboro

On passe à nouveau une journée en voiture. C’est long... On s’arrête pour faire boire les chevaux et nous aussi. On mange des plats que le pétrolier Steve a commandés au relais, c’est bon, c’est vrai et puis je « colle ». Ariane. Steve lui dit :
— Elle est normale ta copine, à te coller comme ça ?
Ariane répond : 
— Elle a assisté à la mort de ses parents, tués par des cavaliers Sikhs. Depuis, elle a la trouille.
N’importe quoi ! Mes parents sont toujours vivants, enfin je suppose. Le principal, c’est qu’il ait pitié de moi et qu’il me foute bien la paix.
Enfin, l’interminable journée de la pauvre orpheline se termine. D’après ce que j’ai entendu, il nous déposera demain. 
On mange et on boit bien, ensuite on se retrouve tous les quatre dans la chambre de Steve. Il dit à Ariane :
— On joue bêtes ?
Le mot est bien trouvé ! Il ajoute : 
— Tu as une idée ?
Je dirais bien des bêtes comme des mouches ou des vers de terre... Mais j’ai peur de prendre une claque. Elle dit :
— Et si on était des singes ?
Lui ne doit rien changer. Il crie :
— Génial !
C’est le mot que je cherchais. Il se déshabille, Ariane aussi. Elle claque des doigts dans ma direction. Je fais le singe. Kil s’est également déshabillé, il s’en fout, lui. Le singe pétrolier se gratte sous les bras en faisant :
— Onk, onk !
La jolie guenon qui est à côté de moi me tire une oreille en murmurant :
— Lèche mon cul.
Message bien reçu. Je saute sur le lit en poussant des petits cris aigus. On joue à se poursuivre en poussant des cris idiots. Ariane se met à quatre pattes et je la lèche  tandis que le gros mâle me monte dessus.



Ensuite, le beau singe musclé me fait sucer sa bite, puis il me retourne et m’enfile avec la délicatesse d’un chef singe enfilant une de ses femelles. C’est un peu brutal, mais la guenon aime et elle pousse des petits cris de plaisir. L’autre femelle aussi, mais elle doit faire semblant, car le gros singe est monté comme un ouistiti.
Voilà, on a fait les singes... Le pétrolier veut dormir avec Ariane. Il lui dit :
— J’aime ton odeur, la blonde sent...
Aïe ! Qu’est-ce que je sens ? Il poursuit :
— La blonde ne sent rien.
Ce n’est pas nécessairement un défaut. On s’endort. À défaut d’Ariane, j’aime mieux dormir avec Kil qu’avec le vieux singe.
***
Le lendemain, quand on a déjeuné et fait un peu de toilette, on remonte dans la diligence. On roule toute la matinée. Steve donne un papier avec son adresse à Ariane et, oui, quand on a fini les visites aux parents, on passe le voir, promis juré. Il donne à nouveau une bourse à Ariane. Pour avoir fait les singes ??
Il embrasse Ariane puis moi et il serre la main de Kil. On descend de la voiture et on se retrouve à Murfreesboro. Ariane me dit :
— On va faire des courses.
Elle se tourne vers Kil et ajoute :
— Toi, ça va aller ?
— Oui.
On va où et acheter quoi ? Je le sais très rapidement parce qu’on va dans un magasin pour acheter des récipients en peau, afin d’y mettre de l’eau et de la viande séchée. Elle prend aussi des bougies et de la résine... Le commerçant met nos achats dans des sacs en toile de jute. Ariane aligne plusieurs monnaies. On met les sacs sur nos épaules et on va attendre Kil. Les gens nous regardent avec curiosité. Heureusement, Kil arrive et il tire les deux montants d’une petite... carriole, qui doit servir pour un âne sans doute. Ariane nous dit :
— On s’en va rapidement.
Kil tire la petite voiture et nous, on pousse. Dès qu’on est sorti de la ville, on se retrouve sur un chemin au milieu d’une forêt dense, mais moins exubérante qu’en Floride ou en Louisiane. Elle nous dit :
— On doit se changer, on attire trop l’attention. 
On met la petite voiture entre deux fourrés et elle sort des loques d’un sac. Elle enlève sa belle robe et à la place, elle met une culotte et une chemise sale en partie déchirée. Elle me regarde et dit :
— Tu fais la même chose que moi.
— Mais pourquoi ? 
— Aïïïïeeee !
Kil m’a donné une bonne claque sur les fesses. Là, je comprends tout de suite. J’enlève mes vêtements et je mets des loques. Ce n’est pas tout, elle défait complètement sa coiffure et elle se met de la terre sur le visage. Un coup d’œil de sa part suffit et je fais la même chose. On se remet à pousser la carriole et Kil à la tirer. On a l’air de paysans crasseux, c’est le but, bien sûr. Régulièrement, Ariane regarde une carte et elle a même une boussole qu’elle consulte de temps en temps, pourtant on est toujours sur le même chemin.
Quand on n’est pas en mer, on est en diligence et maintenant, on tire cette petite voiture. On transpire sous nos loques et on va bientôt avoir l’odeur qu’Ariane souhaite. Que ce soit en diligence ou à pied, on s’arrête pour boire et pisser. On passe deux jours et deux nuits comme des vagabonds. 
Le paysage a changé, il y a des collines maintenant. Ariane nous montre la plus grande en disant :
— C’est le volcan.
Oh... c’est dangereux ça ! En début d’après-midi, Ariane regarde sa carte et nous dit :
— On doit prendre un tout petit chemin. 
On tire et on pousse, mais à un moment, il n’y a plus moyen de la faire avancer tellement il y a de la végétation. On cache plus ou moins la petite voiture et on remplit les sacs. Sous une bâche, il y a deux pioches. On prend tout et on monte parmi une végétation dense. On arrive enfin sur des rochers et on cache les sacs sous un buisson.
Ariane nous dit : 
— On cherche ça.
Elle nous montre un dessin en couleur d’une plante à 3 feuilles en disant :
— C’est du « poison ivy » on ne doit pas y toucher. Tu as compris, Lizy ?
— Oui, j’y toucherai pas.
Elle ajoute :
— Regarde bien où tu mets les pieds, il y a des crotales.
— C’est vrai ?
— Oui, aussi, reste près de moi.
— Merci...
Elle me montre encore bien le dessin les branches avec 3 feuilles. On part d’un côté, Kil de l’autre. Je me répète « 3 feuilles, 3 feuilles ». On cherche... Je suis fatiguée, j’ai soif, je dois faire pipi. Kil nous rejoint, il dit :
— Par là, pas possible... 
Je me dandine un peu en serrant les cuisses. Ariane le remarque et elle me dit :
— Allez, vas-y, pisse. Je remonte mes loques et je pisse... Et là, je crois voir le genre de plantes qu’on cherche. Toujours accroupie, je dis à Ariane :
— Trois feuilles...
— Quoi trois feuilles ?
— Là en dessous de ces arbustes, on dirait ce qu’on cherche.
Elle s’accroupit à côté de moi et je lui désigne la plante. Elle regarde attentivement, puis elle dit :
— Bordel ! Je crois qu’elle a raison. 
Quand on est debout, on ne voit pas le buisson, mais en pissant sous les branches basses des arbres, on le voit à nouveau. Ariane dit :
— Pas mal Lizy... comme quoi tu es même bonne à autre chose que lécher ma chatte ou embrasser mes pieds... J’te charrie, c’est bien.
— Alors je peux savoir ce qu’on cherche ?
— Non. Allez, si : on cherchait un petit buisson de « poison ivy ».
Elle rit et même Kil... Ils se foutent de moi, mais c’est moi qui l’ai trouvé. Ariane dit : 
— On va chercher nos affaires.
Pourquoi on ne fête pas ma découverte ? Après tout, si je n’avais pas fait pipi, on ne le voyait pas. Je fais un peu la petite bouche du bébé qui va pleurer. Ariane et Kil m’applaudissent un peu. Ariane me dit :
— Bravo Lizy, on va être riche grâce à toi.
Est-ce que j’ai bien entendu ? Est-ce que je vais vraiment être riche un jour ? Elle ajoute :
— Enfin, il y a beaucoup de chance. On va chercher les sacs.
Kil se souvient de l’endroit où on a caché les sacs. On les prend, ainsi que les outils et on se retrouve en face du buisson de « poison ivy » qui cache l’endroit où se trouve peut-être un trésor, enfin, si j’ai bien compris. On fait le tour du buisson. Ariane sort trois couvertures d’un des sacs en disant : 
— On s’emballe complètement dans une couverture et on se colle aux rochers, surtout ne touchez pas les plantes. Lizy, tu seras la dernière.
On rampe contre la paroi. J’ai peur, mais je n’ose rien dire. À peu près au milieu du buisson, il y a un terrier à la base de la paroi de rocher. Ariane dit :
— C’est ici, je rentre.
Pour une fois, il fait une phrase presque entière :
— Et si tu te retrouves nez à nez avec un crotale ?
— Je prends le risque.
Je crie :
— Oh non Ariane, ne prends pas ce risque !
Elle s’est déjà glissée dans le terrier. Elle est folle, si je la perds... je meurs ! « Lizy la terreur de l’Ouest ». Ta gueule la voix !! Kil s’enfonce dans le terrier derrière elle. Il disparaît. À moi. Je m’agenouille sans toucher les plantes. Je glisse les mains, on m’attrape par les poignets et je file à l’intérieur. Il fait tout noir mais on peut se tenir debout. Ariane me touche en disant :
— Ça va ?
Je me colle à elle en pleurant. Elle me dit :
— On est dans une grotte et il n’y a pas de serpent.
Kil allume une bougie. Oui, on est dans une petite grotte. Ariane nous dit :
— On doit prendre ce petit couloir, suivez-moi en traînant les sacs...
On rampe, ça fait mal aux genoux et j’ai l’impression qu’on se dirige vers l’enfer... sauf qu’il ne fait pas chaud. On finit par se retrouver dans une grande salle. Ariane prend la bougie et l’installe sur une pierre, puis elle nous dit :
— On dégage une surface pour...
— Aaaaahhhhh...
Quelque chose m’a frôlée. Ariane me dit :
— C’est une chauve-souris. Écoute-moi bien Lizy : je t’interdis de crier, sinon je te mets un bâillon.
Je murmure :
— Pardon, mais j’ai eu peur. Je ne crierai plus, je le jure.
À la faible lueur de la bougie, on enlève les grosses pierres. On se retrouve sur une surface de terre ou de sable. Ariane nous dit :
— On se repose un peu avant de creuser. 
Elle se couche, Kil aussi et je vais vite me mettre entre eux. On a tellement marché en tirant et poussant la carriole, puis escaladé cette colonne que... je m’endors contre Ariane, le visage près de son épaule.
***
— Lizy !
J’ouvre les yeux et je dis :
— C’est la nuit, je voudrais encore dormir.
Ariane rit et me dit :
— C’est toujours la nuit ici. Kil, réveille-la.
— Non, non... je suis réveillée, qu’est-ce que je dois faire ?
— Tu prends cette pelle et cette bougie et tu vas plus loin. Là, tu fais un trou... et je dois continuer ?
— Non, non... j’ai compris. Je dois y aller seule ?
Gros soupir d’Ariane... Je m’éloigne et j’ai peur, des serpents, des araignées, des chauves-souris et... Oh, Kil me prend par la main et il me conduit... dans les toilettes. Il me dit :
— Ici.
— Reste avec moi, s’il te plaît...
— Oui.
Je creuse un trou... et je... fertilise la grotte. Kil me donne un bout de tissus pour m’essuyer, puis je rebouche le trou.

A suivre.
Un grand merci à Bruce Morgan pour le super dessin.
Nos 7 livres illustrés sont ici : 
https://www.lamusardine.com/recherche?s=mia+michael&controller=search

Commentaires

  1. Why are they dressed like peasants? I'm curious to see where this is going! :-)

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  2. You will have a suprise on friday... :o)

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  3. J'aime énormément les références animalière du récit!! merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii Merveilleuse Mia

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