567 - 1 Eden se marie.
Banlieue de Lille, été 2035.
Je connais une des causes de mes problèmes : mon père est une moule et je lui ressemble. Au figuré, bien sûr, je n’essaie pas de faire croire qu’on est un banc de mollusques en mer du Nord. Réfléchissez : une moule est incapable d’écrire.
J’expliquerai plus loin pourquoi j’écris ce texte. Mon père est donc une moule et ma mère une vraie garce. Elle a certainement espéré avoir une fille qui lui ressemble, mais hélas, je ressemble à mon père. Quand elle dit « Saute ! » on demande tous les deux « à quelle hauteur ? »
On peut dire que mes parents se sont bien trouvés. Il lui obéit au doigt et à l’œil et il n’a strictement rien à dire. Moi aussi, bien sûr, j’obéis à ma mère, sinon elle a des arguments « cuisants » ! En réaction, j’ai toujours été attirée par les garçons sûrs d’eux, à la limite dominants, le contraire de mon père. Je ne suis pas très maligne et je n’ai pas imaginé que j’allais me retrouver dans la même situation que mon père.
Ce n’est pas très clair, alors je recommence : je m’appelle Éden, je suis blonde et une de mes rares qualités, c’est d’être très belle, même si j’ai plus de fesses que de seins... Enfin, vous voyez...
Je viens d’avoir 18 ans et j’ai raté mon Bac. Je l’annonce aujourd’hui à ma mère. Franchement, j’ai une méga trouille parce qu’elle n’est vraiment pas commode et qu’elle a une vieille brosse à cheveux qui connaît trop bien le chemin de mes fesses. Elle m’a dit :
— Quand on a le QI d’une huître, c’est impossible de faire des études.
Voilà, mon père est une moule et moi une huître ! Elle poursuit :
— Ce n’est pas un problème, tu as beaucoup de possibilités... Tu pourrais très bien te faire engager comme servante... Tu es douée pour la lessive et pour récurer les sols, comme ton père. Ta seule qualité, c’est ton physique. Une jolie servante, ça trouve facilement une place chez un vieux célibataire.
Ne croyez pas que je sois atteinte par ce qu’elle dit, j’ai l’habitude. C’est une garce, une vraie. Elle n’en avait pas fini avec moi :
— Je te garderais bien comme bonne, mais j’ai déjà ton père. Je ne vais pas être sans cœur : je te donne huit jours pour trouver un travail, après ça, tu quittes la maison.
— Mais Maman, je...
Elle me coupe :
— Ça c’était la manière douce, la manière forte c’est te donner une bonne fessée avec la brosse que tu crains tant et te foutre dehors. Qu’est-ce que tu préfères ?
— La manière douce, Maman.
Vous vous rendez compte que dire que c’est une garce, c’est vraiment très en dessous de la vérité.
***
Le lendemain, je me suis inscrite dans des bureaux d’intérims... Ça n’a pas été facile étant donné que je n’ai aucun diplôme, mais j’ai fini par trouver un travail pas vraiment glorieux. C’est toujours mieux que se retrouver à la rue. J’ai été engagée par une société qui fournit du personnel pour les mariages, les grandes soirées, les garden-partys. J’ai eu une semaine d’écolage payé et la patronne m’a dit :
— C’est grâce à ton physique qu’on t’engage, Éden, mais il va falloir travailler nettement plus vite.
— Oui Madame.
J’ai pu louer une petite chambre, déjouant les méchancetés de ma mère, je ne suis ni à la rue, ni pute.
Pour le travail, je me suis vite retrouvée sous les ordres d’une fille beaucoup plus dégourdie que moi. Je dois avoir besoin de ce que j’ai toujours connu : être sous les ordres de quelqu’un...
C’est dans une de ces soirées que j’ai rencontré mon mari. C’est un grand brun costaud et énergique. C’est mon type d’homme : le contraire de mon père. Il m’a proposé de me déposer chez moi. Je n’ai pas voulu le faire monter dans ma petite chambre. On s’est revus, souvent, on a fait l’amour, souvent aussi. Il est le contraire de mon père... Bien sûr j’ai tout de suite remarqué qu’il était autoritaire, mais ça me plaisait. Il m’a même donné une fessée quand j’ai fait une bêtise, mais c’était avec la main, rien à voir avec la grosse brosse à cheveux de ma mère. Il a deux filles de mon âge, à peu près. Je les ai très peu vues, car elles font des études à l’université de Lille et elles sont en colocation avec d’autres filles.
Malgré nos 22 ans de différence, nous nous sommes mariés, Stéphane et moi. Après une petite lune de miel en Algarve, je me suis installée dans sa maison. Elle est assez grande et il y a un jardin. Il y a une petite pièce avec des engins pour faire du sport et des barres de pole dance, ses filles aiment faire ça, m’a-t-il dit. Il y a un martinet pendu à un clou au mur de la cuisine, pour décorer, j’espère, ou alors pour ses filles.
Stéphane exporte des voitures vers différents pays. J’ai quitté mon boulot pour m’occuper de la maison.. On est début juillet et mon histoire commence.
Ses filles arrivent à la maison. Elles s’appellent Jade et Manon. Elles sont grandes, belles, sportives. Elles embrassent leur père... sur la bouche, puis elles m’embrassent sur la joue. Jade dit à son père :
— Elle va encore à l’école, notre nouvelle belle-mère, Papichou ?
Papichou !! Et puis, non, je ne vais plus à l’école. Stéphane rit. Manon me demande :
— Quel âge as-tu, petite ?
Petite ! J’ai répondu :
— J’ai 18 ans...
— Moi 20 et ma sœur 19 ans.
Puis Jade m’a posé la question qui tue :
— Tu fais quoi comme étude ?
Stéphane répond :
— Elle n’a pas son Bac. Elle travaillait dans une société qui envoie des serveuses pour des soirées.
Dit comme ça, je suis devenue toute rouge. Stéphane a ajouté :
— Ne l’ennuyez pas avec ça. Je l’aime cette petite et puis elle s’occupe de la maison, ce qui n’est pas votre truc.
Jade me dit :
— Ton nom est Éden, c’est ça ?
— Oui... euh...
— Tu t’occupes du ménage, donc de la lessive aussi. J’ai justement un gros paquet de vêtements à laver... Ma sœur également.
Stéphane hésite. Sa fille lui dit :
— On a beaucoup de travail pour la rentrée. Je n’ai plus de culotte propre et ça fait près d’une semaine que je porte le même tee-shirt.
Il répond :
— Oui, bien sûr. Éden, tu feras la lessive des filles, ma chérie.
C’est normal, puisque j’étais d’accord de faire le ménage. Manon lui dit :
— Moi aussi, je porte les mêmes vêtements depuis plusieurs jours. On peut les enlever ? Ça ne te dérange pas, Éden ?
— Euh... non, non...
Les deux filles se déshabillent, j’ouvre de grands yeux, surtout que le père vient leur tâter les fesses et leurs seins, en disant :
— Vous avez un peu grossi, mes cailles.
Elles gloussent tout en tendant leurs fesses, c’est normal ça ? Jade se colle à son père ! Elle lui dit :
— Super qu’elle fasse la lessive, Papichou.
Encore Papichou ! Manon ajoute :
— Elle devra faire nos lits et ranger nos chambres. On a laissé un de ces bordels en partant...
Elle vient aussi se coller à Papichou et elle l’embrasse également. Quand leurs lèvres se séparent, Papichou me dit :
— Mes filles sont très câlines.
Jade me dit :
— Ça ne te dérange pas qu’on embrasse ton mari ?
— ... Euh non, non...
Qu’est-ce que je peux répondre ? Elle ajoute :
— Il est gentil, sauf quand on désobéit, alors on doit aller chercher le martinet et gare à nos fesses. Je te préviens, ne fais pas de bêtise.
Ça les fait rire. Stéphane répond :
— Éden est sage. Je l’ai épousé pour ses fesses... et parce qu’elle est obéissante.
Nouveaux rires des filles. Je ne sais pas comment je dois le prendre. Manon me dit :
— Puisque tu t’occupes du ménage, apporte-nous deux bières.
J’ai un peu l’impression d’être passée dans une autre dimension et de me retrouver chez ma mère. Jade claque des doigts devant mon visage en disant :
— On se réveille, petite, on va chercher des bières.
— Oui... euh...
— On dit : « Oui Mademoiselle ».
Je répète bêtement :
— Oui Mademoiselle.
Stéphane me dit :
— Tu es trop mignonne quand tu dis ça... Allez, vas-y.
Je vais à la cuisine, chercher des bières dans le frigo, je les ouvre. Je prends aussi deux verres et je retourne dans le living. Jade me dit :
— Pas comme ça, mets les verres et les bouteilles sur un plateau.
Toujours aussi bêtement, je réponds :
— Oui Mademoiselle.
Je retourne à la cuisine et je trouve un plateau pour leur apporter les bières. Stéphane est assis dans un fauteuil. Ses filles sont assises nues aussi sur ses cuisses et se font face.
Elles lui racontent un truc de l’université. Je leur dis :
— Voilà les bières.
— Oui, on voit, mais on va d’abord terminer notre histoire.
Je reste là avec le plateau dans les mains... ça me rappelle encore une fois la façon dont ma mère traitait mon père, sauf que les filles sont belles et que je suis amoureuse de leur père.
Il faut quelques minutes pour qu’elles terminent leur histoire. Elles prennent les bouteilles et les verres Jade me dit :
— Pose le plateau sur la table, Éden.
Bah, je vais jouer le jeu, je réponds :
— Oui Mademoiselle Jade.
Elle répond :
— Tu peux nous dire Mademoiselle, pas besoin du prénom. Alors, tu vas avoir un peu de travail. D’abord, tu fais nos chambres. Tu trouveras des vêtements un peu partout. Tu les renifles, s’ils puent, tu les laves, sinon tu les ranges soigneusement. Ensuite, tu les ajoutes aux sacs qu’on a rapportés et tu laves le tout. Compris ?
— Oui Mademoiselle.
Stéphane ajoute :
— Tu vas être occupée, je vais commander des pizzas.
Les filles y vont d’un :
— Chouette Papichou !
Je vais dans une des chambres des filles. Je sais ce que je vais y trouver : un vrai bordel. Des vêtements partout, de la vaisselle sale, des verres et des bouteilles vides, des magazines. Je commence par réunir tous les vêtements. Je fais comme elle a dit : je les sens... oui, bon tout est à laver. Je me rends compte que des culottes ont même émigré sous le lit. Je ne les renifle pas parce que je vois tout de suite que les filles ne s’essuient pas avec un papier après qu’elles aient fait pipi. Elles sont belles mais vraiment crades.
A suivre.
Un grand merci à Bruce Morgan pour le super dessin.
Nos 7 livres illustrés sont ici :
Encore un récit qui commence bien, vivement vendredi prochain
RépondreSupprimerUn commentaire ! Merci c'est très gentil. Tu sais je me sens un peu seule sur ce site, c'est genre le désert... Dans les couloirs il y a des buissons en boules poussées par le vent comme dans le sud des États Unis... ça fait peur... Bisous, mia
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