571 - 5 - Sex Park

 Je vais donner la carte à Manon, elle la lit et me dit :
— Va dire à Jade de descendre.
Je vais vite lui dire et elle descend. Elles vont rejoindre le garde-chauffeur, Jade lui dit :
— Vous voulez nous voir ?
— Oui, Monsieur Hofstadt a vu votre numéro sur le Net et il voudrait vous faire une proposition.
Jade répond :
— C’est ce que nous cherchons.
— Il est dans la voiture.
Il va ouvrir la portière passager. Un homme en costume cravate sort de la voiture. Il est suivi par un autre homme plus âgé et enfin une jolie femme d’une trentaine d’années, en tailleur noir. Elle a une serviette sous le bras, c’est sans doute la secrétaire.
L’homme d’affaires entre et serre la main des deux sœurs. Jade lui dit :
— Bienvenue Monsieur.
Elles ont quand même l’air surprises qu’il y ait autant de monde. L’homme répond :
— Notre groupe a beaucoup apprécié votre numéro de pole dance.
Jade répond :
— Merci beaucoup. Asseyez-vous, vous désirez boire quelque chose ?
— Pas pour le moment, merci. 
Il s’assied sur une chaise dans la salle à manger. L’homme plus âgé s’assied aussi, tandis que la secrétaire reste debout derrière lui et le chauffeur garde du corps reste près de la porte.
Je suis étonnée de pouvoir rester... Alors, je me fais discrète et j’écoute. L’homme leur donne un document en disant :
— Voici ce que nous vous proposons.
L’une contre l’autre, elles lisent le document, puis elles se regardent et Jade demande :
— C’est pour le Sex Park de Belgique ?
L’homme répond :
— Oui, mais pas seulement en Belgique, nous avons des Sex Parks sur tous les continents.
Elle répond :
— On est accord.
— Parfait.
Il dit à sa secrétaire :
— Donnez-moi les contrats. 
Elle sort différents papiers et lui donne en s’inclinant. L’homme plus âgé dit aux deux sœurs :
— Vous devez parapher toutes les pages, dater et signer la dernière. 
Elles le font sans lire les contrats. Elles sont folles ! L’homme leur dit :
— Vous avez une heure pour vous préparer et on y va directement. Je voudrais aussi parler avec votre servante pour un autre projet.
Jade répond :
— Elle est à vous, elle est super pour nettoyer.
Les sœurs montent vers leurs chambres en gloussant. L’homme me dit :
— Nous voudrions vous engager.
— Pour faire quoi, Monsieur ?
— D’abord pour te sortir d’ici, ensuite ce sera un projet qui te plaira. D’autres t’en parleront.
L’homme plus âgé sort des documents en disant :
— Voici les contrats pour vous. Paraphez, puis datez et signez la dernière.
Je commence à lire. La secrétaire me dit :
— On ne lit pas les contrats que Monsieur Hofstadt te donne, tu paraphes et tu signes.
— Mais je voudrais les lire.
L’homme bien habillé me dit :
— Je peux juste te dire que c’est pour la partie « cinéma et feuilletons » de notre groupe. Tu deviendras célèbre.
Je lui dis :
— Ce ne sera plus sous la domination des filles ?
— Non, on a déjà désactivé ton collier et ta puce aussi.
Je paraphe les feuilles, puis je date et je signe... Je sais, c’est de la folie, mais « le sort en est jeté », comme disait Jules César.
Monsieur Hofstadt dit à l’homme plus âgé :
— Tout est en ordre, Maître ?
— Parfaitement, Monsieur.
— Bien, va faire tes bagages Éden...
— Mais la maison, je...
— On s’occupera de tout. Cette maison est louée, on paiera le dédit puisque tu casses le bail, ainsi que l’eau... etc.
Je ne savais même pas que la maison était louée. Je monte dans ma chambre et je remplis un sac avec quelques objets et vêtements. Je vais les rejoindre, les sœurs sont déjà là. On quitte la maison. Ils sont venus dans un grand 4x4. Monsieur Hofstadt dit à la secrétaire :
— Allez vous mettre dans le coffre.
— Oui Monsieur.
Elle ne discute pas. Heureusement pour elle, l’arrière du coffre donne dans l’habitacle de la voiture.
Jade s’assied devant, Monsieur Hofstadt, Manon et moi sur le siège arrière. Elle essaie d’utiliser son I-phone. Monsieur Hofstadt lui dit :
— Tout est désactivé dans la voiture. 
On quitte la France vers six heures du soir. D’après ce que je vois, on traverse la Belgique. Le trajet dure un peu moins de deux heures et on arrive au nord d’Anvers, juste en dessous des Pays-Bas, le long de l’estuaire de l’Escaut. Monsieur Hofstadt nous dit :
— Voici le « Sex Park », toutes les activités liées au sexe se retrouvent ici, juste en dehors d’Anvers.
Manon lui demande :
— Vous dirigez tout ça, Monsieur ?
— Non, je suis juste un chasseur de tête... et de cul.
Il rit pour la première fois et ajoute :
— Je recherche des artistes en France. Comme vous avez signé un contrat, vous faites partie du groupe et vous pouvez manger et aller à l’hôtel gratuitement. Vous pouvez choisir dans les magasins les articles avec une étiquette rouge.
Cool, c’est comme si j’étais riche. On descend dans un immense parking et on sort de la voiture. Monsieur Hofstadt nous dit  :
— Tout ce qui est électronique est désactivé. On sait où vous êtes si on a besoin de vous... Vous pouvez prendre cet ascenseur et aller où vous voulez dans le Park.
On les salue et on prend l’ascenseur. quand on en sort, Jade me dit :
— Bonne chance, Éden.
C’est la première fois qu’elle est gentille avec moi ! Je réponds :
— À vous aussi... Votre numéro aura beaucoup de succès.
Je sors de l’ascenseur, les filles partent d’un côté, moi de l’autre. Je me retrouve le long d’un canal. Il y a des filles derrière des vitres, ainsi que des bars et des restaurants. J’ai vu des photos du « Red Light District » d’Amsterdam, c’est ça mais en plus petit... 

Il y a beaucoup d’hommes qui regardent les filles et plusieurs entrent. Il y a des femmes aussi. Je fais quoi, je vais où ? Peut-être que je n’aurais pas dû quitter Jade et Manon, malgré leur façon de me traiter. Un homme m’aborde et me demande :
— Tu parles français ?
— Oui.
— Tu me plais. Combien pour une pipe ?
— Mais... je ne suis pas une pute.
— Qu’est-ce que tu fais ici, alors ?? Je ne suis pas assez beau pour toi, connasse ?
 Un homme habillé de cuir avec un écusson « Sex Park Guard » s’approche et lui dit :
— Les putes ont un insigne, vous ne le saviez pas ?
— Si, mais...
— Vous avez traité cette demoiselle de connasse, excusez vous.
Il hésite, puis dit :
— Excusez-moi Mademoiselle, c’est la première fois que je viens ici.
Le garde lui donne un jeton en disant :
— Avec ça, vous pouvez choisir une des filles dans les vitrines.
— Merci, Monsieur.
Il s’en va. Le garde me demande :
— Tu ne sais pas où aller, Éden ?
Oh ! Il connaît mon nom ! Je réponds :
— C’est que... je viens d’arriver... et...
— Tu as faim ? 
— Oh ouiii...
— Tu aimes le poisson et les fruits de mer ?
— Ouuiii !
Il y a un « bip ». Il écoute un moment, puis il me dit :
— Si tu veux, on mange ensemble.
— Oui, merci.
Il est séduisant dans le genre costaud avec des cicatrices. On marche le long des vitrines, je regarde les filles qui sont derrière. Elles sont souriantes... je ne veux pas dire que c’est enviable de faire ça, mais il y a pire. Être à la merci de Jade, par exemple. On prend une petite rue transversale et il me dit :
— C’est ici.
Sur la vitrine, il y a le dessin d’un poisson et il est écrit « Vis restaurant ». Il me dit :
— « Vis » ça veut dire poisson en flamand.
Ah, bon... il entre et je le suis. Il connaît tout le monde, la patronne et les serveuses viennent l’embrasser. Une fille lui demande :
— C’est ta nouvelle petite amie ?
Il répond en flamand et la fille me regarde, étonnée. Pourquoi ? Mystère ! On nous installe à une table de deux. Il me dit :
— Je vais prendre du homard, ça te dit ?
— Je n’en ai jamais mangé.
— C’est délicieux.
Il commande deux homards et une bouteille de vin blanc. Hier, j’étais la servante des filles et maintenant, je suis invitée à manger du homard. 
Je le regarde attentivement... Il doit avoir 30 ans environ, il n’est pas mal. Je passerais bien la nuit avec lui. Oh ! Il a un message. Il lit et me dit :
— On aura une invitée pour le dessert.
La serveuse nous apporte la bouteille de vin et elle me sert la première. Ça me change ! Il me dit : 
— À ta santé... beaucoup de succès Éden.
— A la vôtre Monsieur. Du succès dans quel domaine ?
— On t’expliquera tout. Les homards arrivent.

À suivre.

Un grand merci à Bruce Morgan pour le super dessin.

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