582 - 16 Théodora

Théodora.

Constantinople début du sixième siècle.

Je n’ai pas connu mon père. Après sa mort, ma mère a eu rapidement un autre homme dans sa vie. Il était dresseur d’ours et d’animaux divers pour des spectacles dans l’hippodrome de Constantinople. Il nous emmenait souvent et on le regardait apprivoiser des animaux, surtout des ours.
Ce n’est pas un emploi qui permet de vivre à cinq : ma mère, lui, mes deux sœurs et moi. Ma mère était comédienne et danseuse. Ce qui sous-entend qu’elle éteignait les feux qu’elle avait allumés chez les hommes ou plus simplement qu’elle était aussi prostituée.
Très tôt, elle nous apprit à danser, à jouer de la flûte et à faire des numéros de mime. Nous devions aller dans les endroits où il y a beaucoup de monde pour danser, chanter et tendre la main.
Pour des raisons politiques, mon beau père perdit son emploi. C’est ma mère, mes sœurs et moi qui étions les seules à gagner l’argent pour vivre... En nous prostituant à l’occasion.
Dès que j’ai eu l’âge qu’il fallait, je quittai la maison pour voler de mes propres ailes, voilà que j’utilise à nouveau une image. Je veux dire pour reprendre le métier : la danse et la prostitution.
Ma mère ne m’a pas demandé où j’allais, j’étais assez grande pour me débrouiller seule et surtout j’étais belle et bien faite, ce qui est la seule chose qui permet à une fille pauvre de trouver une occupation lucrative et de ne pas devenir servante.
J’ai alors l’idée d’aller à l’hippodrome. J’aimerais faire un numéro de danse avec des perroquets. Je vais trouver l’homme qui s’occupe des animaux. Il s’appelle Maître Anchise. C’est un homme corpulent et il a eu une maladie qui lui a laissé quelques cicatrices sur le visage. Quand j’y suis allé avec mon beau-père, j’ai vu qu’il me regardait avec beaucoup d’intérêt, comme les hommes en général. 
À l’hippodrome, les gens me connaissent et on me laisse aller voir Maître Anchise. Il me dit :
— Tiens, la jolie Théodora, que me vaut l’honneur ?
— Bonjour Maître Anchise, je voudrais te demander un service. J’aimerais que tu m’aides à faire un numéro avec deux perroquets.
Il rit et répond :
— Et pourquoi je ferais ça, petite ? Pour tes beaux yeux ?
— J’ai l’âge maintenant et je voudrais faire un numéro de danse avec des perroquets. D’abord déguisée et toute nue aussi.
Alors là, son vilain visage s’éclaire... Il répond :
— Oui, mais si je te vois toute nue, je vais être excité.
J’ai préparé ma réponse :
— Je ne suis plus vierge Maître Anchise, mais j’ai une petite vulve très serrée.
Il bave un peu, ce qui n’arrange pas son faciès. Je dois avouer que j’aime les hommes, même laids. Il me dit :
— Mets-toi en costume de travail, petite.
J’enlève ma robe légère et je suis nue. Il me caresse les fesses d’une main et les seins de l’autre... Je lui dis :
— On n’est pas seuls, Maître Anchise. Tout à l’heure, on fera ce que tu veux dans un endroit discret.
— Tu as raison. Remets ta robe, on va aller voir les perroquets. 
On va dans l’endroit où se trouvent les oiseaux. Il y a des perroquets blancs, rouges et verts. Il me dit :
— Viens dans la cage et ne fais pas de gestes brusques.
On entre dans la cage et il ajoute :
— Regarde leurs becs et leurs griffes, s’ils se posent sur toi quand tu es nue, ça risque de faire mal. Viens, on va dans un endroit discret et puis je pourrai t’aider.
— D’accord.
Il est pas beau mais c’est un homme important dans l’hippodrome et puis il m’aidera. On va dans une petite pièce meublée d’une table, deux chaises et un divan. Il se déshabille, moi aussi. Je suis mince et bien faite, lui est gros et un peu court sur pattes. Je me mets à genoux et j’embrasse son sexe... Il sent un peu la cage des lions, comme pas mal d’hommes. Je lèche et suce son sexe. Rapidement, il me dit :
— Tourne-toi, je veux te prendre.
Les hommes sont fous de mon cul... heureusement pour moi. Je prends appui sur le divan en me cambrant. Il me prend par les hanches et il me pénètre. Je pousse un petit cri, puis des gémissements de plaisir... Il lui faut peu de temps pour jouir en moi... et je jouis aussi. Plus exactement, je suis une bonne comédienne. Il se couche sur le divan en me prenant contre lui. Il me demande :
— Dis-moi exactement ce que tu veux 
— Gagner de l’argent.
— En te prostituant, comme ta mère et tes sœurs ?
— Oui, si ça rapporte assez.
— Tu sais danser, jouer la comédie et même jouer de la flûte. De plus, tu es vraiment très jolie, je peux te faire engager dans le plus grand et le plus beau lupanar de Constantinople. Il s’appelle « La grotte d’Aphrodite » et je connais bien la patronne. Les hommes qui y vont sont des gens riches. Il y a des marins aussi. Seule condition : pour moi, tu seras gratuite.
— D’accord.
— On va y aller ce soir... mais d’abord, on va t’apprêter, car tu sens un peu fort. Moi ça ne me dérange pas, mais la patronne du lupanar, ça ne lui plairait pas. J’ai une esclave qui sait y faire, je te l’envoie.
— C’est super gentil.
Il me conduit dans une salle d’eau en disant :
— Elle va arriver.
— Merci beaucoup.
Une jolie esclave africaine arrive rapidement, elle me salue et se présente :
— Thalia, pour vous servir Maîtresse...
C’est agréable les esclaves... Je lui souris. Elle me lave le corps, les cheveux... Puis elle me coiffe, me maquille et me met un peu de parfum.... Enfin, elle m’aide à mettre une tunique transparente et des sandales.
Je suis tout à fait au goût de Maître Anchise. En début de soirée, on va dans le centre de la ville. Il me dit :
— Tu es la fille d’un ami et tu ne dis plus Maître.
— Oui, merci Anchise.
On arrive devant une belle maison, il n’y a pas de signes particuliers. Anchise tape avec le heurtoir. Une fille ouvre la petite grille qui permet de voir qui sont les visiteurs. Elle dit :
— Oh, bonsoir Maître Anchise.
Elle ouvre la porte et on entre. Il caresse les fesses de la fille, ce qui la fait glousser. Il lui dit :
— Je viens présenter la fille d’une amie à Madame.
— Je la préviens.
Elle sort et revient avec une femme d’une quarantaine d’années, grande et grosse. Celle-ci dit :
— Bonsoir Anchise, qu’est-ce que tu m’amènes ?
— Bonsoir Madame, c’est la fille d’une amie qui a besoin de se faire un peu d’argent. Elle danse, joue de la flûte et connaît même le mime.
— Montre-nous ça, petite.
— Oui Madame.
J’enlève ma tunique... et je danse nue sur un air que j’ai dans la tête... Ensuite, je mime une nymphe qui résiste à un satyre, puis qui succombe.


 Madame dit  à Anchise :
— Je la prends...
Puis à moi :
— Tu sais que tous les gens qui ont de l’argent ne sont pas toujours des plus propres... Tu vois ce que je veux dire ?
— Oui Madame.
Anchise lui dit :
— Je dois y aller, je vous remercie de la prendre.
— Elle va plaire aux hommes. Merci, bon retour Anchise.
Elle me dit ce que je vais gagner pour chaque client, puis elle me présente aux autres filles. L’ambiance est bonne. Elle leur dit :
— Elle commence ce soir.
***
La clientèle est très mélangée. Deux marins grecs qui ont déjà pas mal bu me choisissent. On va dans une chambre. Il y en a un qui se couche sur le lit, je dois me mettre à quatre pattes et le sucer, tandis que l’autre se met derrière moi et enfonce son sexe dans ma chatte. C’est surprenant, mais excitant aussi. Les agaceries de Maître Anchise m’avaient laissée de marbre, mais là, je jouis. Ils sont ravis et me trouvent si belle. Ils le disent à Madame.
Je reste là un petit mois et je gagne pas mal d’argent. Une des filles joue de la lyre et une autre de la flûte. Madame a l’idée de faire un petit numéro. Je danse nue sur la musique et je montre complaisamment toutes les parties de mon corps.
À côté des marins, il y a des hommes riches. L’un d’eux me loue pour une soirée dans sa grande maison. Je danse nue, je me plie à tous leurs désirs. Ils parlent de moi à leurs amis et je suis invitée souvent. 
Ce soir, je vais à une soirée convenable, c’est-à-dire que je danse vêtue d’une petite tunique transparente. Quand j’ai fini, tout le monde m’applaudit... C’est grisant... Une jolie femme d’environ 25 ans me dit :
— Je suis voyante, je vais lire ton avenir.
Pourquoi pas... Elle ajoute :
— Viens avec moi à l’extérieur.
On sort, elle met une main sur mon sein gauche et l’autre sur mon ventre. Elle lève la tête pour observer les oiseaux qui rentrent au nid. Je regarde son visage pour voir ce qu’elle va dire. Elle a l’air très étonnée... Elle déplace ses mains... Un vol d’étourneaux passe au-dessus de nous et elle me dit :
— Ton destin est... incroyable.
Je la crois. Elle va parler à l’oreille de l’homme qui m’a invitée. Il lui dit :
— Tu es sûre, Livia, à ce point-là ?
— Oui.
— Bon, j’arrange les choses avec la patronne de la grotte.
Comme si ça allait de soi, je pars avec elle et je vis dans sa maison. Elle me dit :
— Tu vas épouser un homme très important, mais tu dois apprendre un peu avant ça.
Elle me donne surtout des cours de politique. Elle parle des bleus et des verts, les deux partis de Constantinople. Elle constate que je suis belle et intelligente, ça fait toujours plaisir.  
Aujourd’hui, son esclave me lave soigneusement et c’est Livia elle-même qui me coiffe et me maquille. Elle me dit enfin :
— Tu vas danser pour un homme très important.
On se rend dans un très beau palais. Dans une pièce il y a plusieurs musiciens... Je danse vêtue d’une tunique très légère. Je ne vois pas de spectateurs... Quand j’ai fini de danser, les musiciens s’en vont et un homme entre dans la pièce. J’ai déjà vu son visage, mais où ? Oh oui ! Sur les pièces de monnaie ! Il s’agit de l’Empereur. On se regarde, les yeux dans les yeux, puis ses lèvres se posent sur les miennes et j’ai l’impression que c’est l’homme de ma vie. Il me dit : 
— Tu es la femme de ma vie.
Livia l’avait vu, la main sur mon cœur en observant le vol des oiseaux. 
Mon cher Justinien a dû supprimer une loi et grâce à ça, il m’a épousée et je suis Impératrice. Livia est ma voyante personnelle et bien sûr, j’ai fait ce qu’il fallait pour ma famille et Maître Anchise.
J’ai dansé dans la rue et je me suis prostituée. Maintenant, je règne avec mon époux sur l’Empire romain d’Orient.
***
Et c’est une fin de tournage, merci à tous.

Notes : on sait peu de choses sur la vie de Théodora. Ce qui est sûr, c’est qu’elle venait d’une famille pauvre, qu’elle se prostitua comme sa mère et ses sœurs. Elle rencontra une voyante avec qui elle resta amie et l’empereur Justinien l’épousa. Cet épisode contient des éléments vrais et d’autres qui sont imaginés.

À suivre.

Un grand merci à Bruce Morgan pour le super dessin.

Mon nouveau livre s’appelle : « Lizy, soumise autour du monde », il y a 60 illustrations de Bruce Morgan et vous allez l’adorer.
https://www.lamusardine.com/recherche?s=mia+michael&controller=search








Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Lizy 24 - En mer, à nouveau...

597 - 31 Une cure de soumission.

33 - On voyage.