588 - 22 Eden sur toile, partie 1

Toscane, fin du 16e siècle...
***
La pauvreté n’excuse pas tout ! Mes parents m’ont louée à des paysans possédant plusieurs fermes et beaucoup de terres. La vie était très dure :  avec  d’autres filles et garçons, je devais cueillir les fruits et les légumes d’immenses vergers. Celles qui ne travaillaient pas assez dur étaient fouettées avec une branche souple de noisetier. Chacune devait montrer ses fesses à son tour, qu’elle ait bien ou mal fait son travail. C’était toujours le régisseur qui se chargeait des punitions. Il ne nous blessait jamais, ce qui nous aurait empêchées de travailler. De plus, c’était un bavard. En fin de journée, quand on rentrait à la ferme, il faisait sonner une cloche et criait :
— Punition des paresseuses !
J’y avais souvent droit, pas parce que je travaillais mal, mais parce qu’il aimait mes fesses. Ça se passait comme ça : tous ceux qui voulaient assister au « spectacle » se massaient autour d’un banc sur lequel se trouvait une couverture      liée plusieurs fois. Il agissait toujours de la même façon, en interrogeant d’abord la coupable, souvent moi :
— Alors Éden, je t’ai vu te reposer souvent et même manger une poire.
C’était faux, bien sûr. N’empêche qu’il ne fallait surtout pas nier, mais dire :
— Pardon Monsieur, ça n’arrivera plus.
— Je l’espère. En attendant, couche-toi sur le banc.
Je me couche en mettant mon bas-ventre sur la couverture pliée. Il dit :
— Vous croyez vraiment que je n’ai que ça à faire, vous punir ? Mais dans ton cas... tes fesses sont vraiment faites pour ça.
Il soulevait lentement ma robe tachée et souillée jusqu’à dévoiler mes fesses. Il les caressait en disant :
— Ce sont vraiment des fesses faites pour la fessée.
Il les caressait, les pinçait et ajoutait :
— Tu n’as pas honte de montrer aussi souvent ton gros derrière ?
— Si Monsieur, pardon...
— Tu crois vraiment que  je n’ai que ça à faire ?
— Non, Monsieur.
— Oh ! Mais tu frissonnes ! Attends, je vais te réchauffer.
J’avais droit à une bonne fessée qui me réchauffait bien les fesses. J’avais les fesses rouges et les yeux rouges. Ça amusait tout le monde, sauf moi ou les autres filles qui allaient y passer. Ce qui me différenciait aussi des autres, c’est que je suis blonde, comme ma garce de mère.
J’étais aussi la plus jolie. On pourrait dire que c’est une bonne chose, sauf que le patron et les responsables du domaine me troussaient régulièrement pour me baiser dans un coin ou appuyée contre un arbre, devant tout le monde. Les autres filles étaient à la fois jalouses que je sois toujours choisie et soulagées que ce soit pas elles.
Je suis restée un an dans cette ferme et puis j’ai décidé de m’évader.
***
Ce soir, je m’enfuis. J’ai caché quelques provisions et je pars vers le milieu de la nuit. Il fait doux et c’est la pleine lune. Je marche jusqu’à l’aube. Je m’arrête dans un taillis que j’ai repéré. J’ai heureusement pris une couverture car il fait froid la nuit, en Toscane. Je bois l’eau des ruisseaux, car j’évite les villages et leurs fontaines. Il me faut plusieurs nuits pour arriver à la ville.
Je me lave un peu dans un ruisseau et je marche la journée, cette fois-ci... Je me dirige vers la rivière. Que vais-je faire ? J’ai le choix : servante ou prostituée... ou serveuse. Il faudra coucher avec le patron ou les bons clients, mais ça, c’est normal...
Je me dirige vers la ville en suivant la rivière, en fait j’apprendrai qu’il s’agit du fleuve Arno. J’arrive près d’un pont sur lequel il y a des petites maisons et des magasins, surtout des joailliers. Malgré mes pauvres vêtements, je suis sifflée et accostée par des jeunes gens. Je presse le pas pour arriver dans la ville. J’adresse une prière au Seigneur, parce qu’il faut que je mange et que je trouve un endroit pour dormir. Le Seigneur me fait marcher, mais il me récompense de ma persévérance. Je vois une taverne dans laquelle il y a beaucoup de clients. Un homme se trouve derrière un imposant comptoir. Je lui dis :
— Monsieur, je cherche du travail, je ferai ce que vous voudrez...
Il ouvre la porte et appelle :
— Maman, viens un instant.
Une grosse femme descend en maugréant. Il lui dit :
— Cette petite cherche du travail. Bien lavée et avec un uniforme propre je pourrait faire une jolie serveuse.
Je prends la main de la femme en disant :
— Ne me laissez pas à la rue, je vous en prie.
Elle passe la main sur mes seins puis sur mes fesses. Un client crie :
— Elle a un super cul !
Ça la décide, elle dit :
— Suis-moi.
On monte à l’étage et elle me dit de me déshabiller… Quand je suis nue, elle va chercher une petite fiole et l’ouvre. Oh c’est du parfum ! C’est la première fois que je vais être parfumée. Elle me donne aussi une robe décolletée et propre, en disant :
— On va te montrer comment faire Si les clients sont un peu familiers, tu
ne dis rien.
— Oui Madame.
***
Je suis serveuse, ce n’est pas les vergers mais c’est dur quand même. Je dois 
nettoyer, servir, me faire peloter... Le soir du cinquième jour, un homme assez jeune me fait signe. Il me montre une feuille de papier avec une série de petits dessins faits au crayon. Oh, je crois que c’est moi et je suis belle. Sa main monte sous ma jupe pour me caresser les fesses. Normal, c’est un client. Il me dit :
— De l’autre côté de la feuille, tu as mon adresse. Je suis peintre, viens demain à cette adresse. Tu poseras pour moi et tu seras payée.
Poser pour une peinture, c’est un métier, ça ? Le travail de serveuse est épuisant. De plus, je dois coucher avec le patron et parfois ses amis...
***
Le lendemain matin, un verre m’échappe des mains. La patronne me donne une 
paire de gifles ! Je monte dans ma chambre pour prendre le peu  qui m’appartient. J’ai les vêtements avec lesquels je suis arrivée. Je descends. La 
patronne me dit :
— Si tu pars maintenant, tu ne seras pas payée.
Je sors et m’enfuis de la taverne, les joues rouges. Le peintre m’a fait un petit plan. Il habite une maison au bord de l’Arno, pas loin du Pontevecchio.  Je trouve la maison et je frappe avec le heurtoir. Une grosse femme vient ouvrir.
Elle me dit :
— Si tu es modèle, c’est au troisième.
Je monte. Sur une porte, il y a une petite peinture du Pontevecchio. D’accord, c’est ici. Je toque et le peintre m’ouvre la porte et il me dit :
— Bienvenue... Éden, c’est ça ?
— Oui. Bonjour Monsieur.
— Tu peux m’appeler Enzo. Alors je te fais visiter. Ici, il y a une belle lumière et une vue sur l’Arno.
Il me montre une autre pièce, où il y a des toiles déposées par terre. Des Vierges à l’enfant, des portraits, un enfant qui se fait mordre à la main par un reptile, des scènes religieuses... Je lui dis :
— Que c’est beau... Enzo.
— Viens, je vais te transformer en Vierge.
— Euh... ce sera difficile.....
On rit tous les deux. Il met une peinture sur un chevalet, c’est une Vierge habillée de bleu. Le visage est à peine esquissé. Il me fait asseoir sur une  chaise, de façon à ce que je sois bien dans la lumière. Je ne bouge pas tandis  qu’il peint. Ça dure longtemps, mais je ne veux pas m’en plaindre.  Il peint certainement
pendant deux ou trois heures et enfin il me dit :
— Viens voir.
Je lui dis :
— Oh ! Quel beau visage.
— C’est le tien.
— C’est superbe... la Vierge a l’air si calme, si bienveillante.
J’adresse une petite prière muette à la Vierge. J’espère qu’elle ne va pas mal le prendre. Mais non... Le peintre me dit :
— J’ai deux propositions à te faire. Je te donne une demi-pièce d’argent, quand tu as posé. Et, si tu veux, je te donne en plus, le gîte et le couvert.
— Euh... qu’est-ce que ça veut dire ?
— Tu dors ici, je te nourris et je t’habille, mais tu fais les courses, un peu de ménage, tu nettoies les pinceaux... Et je te donne deux pièces d’argent par semaine.
Je ne sais pas du tout ce qu’on peut acheter avec une pièce d’argent, je n’en ai jamais eues mais je réponds :
— Le gîte et le couvert et tout ce que vous avez dit.
Il me tend sa paume  en disant :
— D’accord.
Je tape dans sa main, comme les marchands de chevaux.
***
Je dors dans son lit ou dans une petite chambre, quand il a une compagne. Le matin, je vais faire les courses. Au début, je galère un peu, mais rapidement,
 les commerçants me connaissent. Ils savent que je suis le modèle et la compagne du peintre. Il a une réputation de bagarreur, donc ils sont gentils avec moi.
Je pose souvent seule ou avec d’autres filles. Poser, c’est dur parce qu’on se fait engueuler si on bouge. Par contre, j’aime me voir en peinture, je suis si belle... Quand les filles me disent que je suis comme ça, j’ai du mal à le croire.
Pour le moment, avec deux autres modèles, on pose pour les trois Grâces, nues évidemment. C’est troublant et souvent, ce genre de position pousse à des jeux sexuels entre filles. Le peintre nous dessine, la langue dans la chatte de l’une puis de l’autre.




Les trois Grâces sont vraiment belles et franchement érotiques. Je lui demande :
— Est-ce qu’on va accepter, ça ?
— C’est une commande privée.
***
Il obtient souvent des commandes pour des églises. Par exemple : « L’ange inspirant  un évangile à un apôtre ». L’homme qui joue le rôle de l’apôtre n’est pas jeune mais il a une belle barbe blanche. Je suis l’ange, oui avec des jolies ailes en plumes. Comme Enzo peint très vite, je peux rapidement me voir en ange. Je suis trop belle en ange. Après avoir livré le tableau, il me dit :
— On va refaire ça, mais pour une commande privée.
— Coquine ?
— Bien sûr.
Alors tout change, l’ange est vêtu d’une tunique complètement transparente et il est assis sur les genoux d’un gros homme chauve à qui il manque plusieurs dents. L’apôtre a relevé sa robe et l’ange est assis sur ses cuisses nues, enfin à moitié assis puisqu’il a une jambe relevée et son pied nu se trouve sur la cuisse l’apôtre. On pourrait voir le sexe de l’ange, mais une légère pénombre laisse planer le doute sur le sexe des anges. Sous sa légère tunique, on voit mes 
seins. Ce ne sont que de jolies aréoles, mais un peu gonflées. On pose... Au bout d’une heure, l’apôtre dit :
— Tu es trop mignon, l’ange, je bande.
Le peintre répond :
— Je comprends ça. L’ange, propose-lui ton derrière.
L’homme est laid mais plutôt gentil, donc j’enlève mes ailes et je m’appuie sur une chaise. L’apôtre enfile l’ange (pardon Seigneur), qui n’est pas indifférent(e), à son membre de belle taille. Le peintre fait des croquis. On va poser pendant quinze jours et franchement, la toile est à la fois trop belle et vraiment ambiguë, dans le genre érotique. Quand elle est finie, le peintre l’emballe et me dit :
— Viens, on va la porter à mon mécène qui est l’homme le plus riche de Florence.
Cet homme habite un vrai palais entouré d’une magnifique propriété. Il y a beaucoup de statues, des pièces d’eau, des fontaines. On nous a vus arriver, une servante nous conduit dans un grand salon. Il y a des beaux meubles, des peintures et le Maître. Celui-ci nous dit :
— Soyez les bienvenus.
On le remercie, Enzo s’incline, moi je fais une révérence. Le Maître regarde la toile, puis moi et il dit :
— Je les achète tous les deux, la toile et le modèle.

À suivre.

Un grand merci à Bruce Morgan pour le super dessin.

Notre nouveau livre s’appelle : « Lizy, soumise autour du monde », il y a 60 illustrations de Bruce Morgan et vous allez l’adorer.




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