597 - 31 Une cure de soumission.

On boucle ces deux épisodes rapidement. Les autres comédiens, le metteur en scène, l’auteur et même les techniciens discutent de l’épisode. Ils sont enthousiastes et certains que ça va faire un carton. Je discuterais bien avec Steven, mais il a une amie. Plusieurs personnes viennent me féliciter. Un des auteurs vient vers moi et me demande :
— Ça t’a plu ?
— C’est-à-dire... j’ai un peu pitié de Denis.
— Il aime ça, je t’assure. Et toi, ça te plaît ce rôle ?
— Oui... je ne suis pas fouettée ou malmenée, mais...
Il termine pour moi :
— Mais tu préfères être soumise.
— Nooon... enfin si, un peu... sans brutalité. C’est plus facile à jouer.
— On le sait... On attend les résultats pour savoir si on fait encore un ou deux épisodes de cette histoire, mais en attendant, tu vas un peu te replonger dans une ambiance qui t’est plus familière. Les enfants d’un des dirigeants vont te prendre à leur service.
— Mais... je dois me reposer... et apprendre le prochain rôle... et...
— Et te taire.
J’en ai marre de toutes leurs conneries. Un garde arrive, je le connais. L’auteur me dit :
— Tu as besoin d’explication ?
— Non monsieur.
On quitte le Park. Une voiture m’attend, le chauffeur me conduit à Séoul. On s’arrête devant le building de la société. Le chauffeur me tend un papier en disant :
— Je dois vous donner ce message.
Il est écrit : « Prends l’ascenseur C et pousse sur roof top. »
Roof, c’est le toit, qu’est-ce qu’ils vont me faire sur le toit ? Je pousse sur le bouton « roof top ». L’ascenseur file à toute allure, je vois les numéros des étages défiler. Après le 23ème, il s’arrête. 
J’arrive au milieu d’un bel appartement. Assis sur un canapé, il y a deux Asiatiques d’une trentaine d’années. Je les salue en me pliant et je leur dis :
— Bonjour. On m’a dit de venir, je suis Éden et...
L’homme répond :
— On sait qui tu es. Tu es ici pour retrouver une vie normale... pour toi. Ma sœur c’est Mademoiselle Hanaé et moi, Monsieur Masao.
— Oui Monsieur Masao
La fille me désigne un fauteuil en disant :
— Met cet uniforme, tu te sentiras plus à l’aise que dans le dernier épisode.
— Oui Mademoiselle Hanaé
Ce n’est pas la peine de discuter, des gens de la société se sont mis dans la tête que je pourrais être changée par ces deux derniers épisodes. C’est ridicule, mais bon, pas la peine de discuter. J'enlève mon jean, mon tee-shirt et mes bottes courtes. Je dois même enlever ma culotte parce que, sur l’uniforme de servante, il y a une culotte blanche. Ce n’est pas du tout un uniforme sexy, mais le genre d’uniforme que les servantes portaient chez les gens riches aux siècles passés. La fille me dit :
— Salue-nous.
Je me plie en deux. Elle dit :
— Tu vois, mon frère et moi, nous sommes Japonais et on trouve que dans le passé, le personnel était plus stylé... Alors c’est bien de faire un salut profond, chaque fois que tu entre dans une pièce ou que tu en sors... mais quand tu nous vois pour la première fois de la journée ou quand tu ouvres à un invité, tu vas le faire à l’ancienne : tu te mets à genoux, puis tu poses le front sur le sol et tu dis « bienvenue Monsieur ou Madame, je suis Éden, à votre service » (authentique). Vas-y.
On est certainement filmés. Je me mets dans la position qu’ils désirent et je leur dis :
— Bienvenue, Maître et Maîtresse.
Ce n’est pas clair parce que j’ai le visage sur le sol. La fille me dit :
— Tu dois parler plus fort et tu feras ça pour nous tous les matins quand tu nous vois. Tu feras la même chose pour les invités.
— Oui Mademoiselle.
— Ce soir nous avons des invités. Tu serviras avec les autres servantes. Ha-Neul te dira ce qu’il faut faire cet après-midi. Trouve la cuisine.
— Oui Mademoiselle.
Je me plie en deux et quitte la pièce. Normalement, je peux m’amuser et apprendre mon texte entre chaque épisode. Soi-disant que si les épisodes avaient du succès.... je serai traitée normalement. J’attends un miracle, comme un beau chevalier qui m’emportera sur son cheval blanc et... J’entends crier :
— Éden ! Descends par l’escalier et dépêche-toi.
Je trouve l’escalier et j’arrive dans une grande cuisine. Une fille m’attend et à côté d’elle, il y a quatre servantes asiatiques. La fille me dit :
— Madame ne t’a pas dit ce que tu dois faire quand tu vois les gens ?
Je vais vite me mettre à genoux, puis je me penche jusqu’à avoir le front sur le sol et je dis :
— Bonjour Madame, je suis à votre service.
Ce ne sont pas des invités, donc je pense que c’est la bonne formule. La fille me dit :
— Tu ne salues pas les servantes ?
C’est pas vrai, c’est une obsession !! Je me remets sur le sol et je dis le petit baratin. La femme me dit :
— Tu peux te relever.
Quand je suis debout, elle ajoute :
— Tu sais qui je suis ?
— Mademoiselle Ha-Neul, je crois.
— C’est ça et il faudra bien m’obéir, car j’adore punir les Occidentales.
Elle est grande et belle, mais elle est aussi sympathique qu’un crotale quand on vient de marcher sur sa sonnette. Salauds de producteurs ou je ne sais pas qui... je leur ferai payer. Elle me dit :
— Mets-toi nue.
Quand je suis nue, l’ordre suivant, c’est :
— Fais le tour de la cuisine à quatre pattes.
Elle est grande la cuisine, j’ai rapidement mal aux genoux... Elle me dit :
— Viens devant moi.
Quand j’y suis, elle crache et me dit :
— Lèche !
Je le fais, bien sûr. Quelle différence entre lécher de la salive et embrasser, on échange autant de salive. 



L’ordre suivant est :
— Debout et saute.
Je saute. Mes seins et mes fesses sont fermes mais ils tressautent en rythme. Han-Lee doit avoir un message dans une oreillette, car elle répond :
— Cette fille est prête à obéir à n’importe quel ordre, Madame.
Elle rit et répond :
— D’accord, j’arrive.
Ensuite elle s’adresse à moi :
— Obéis bien aux servantes.
— Oui Mademoiselle.
Elle s’en va. Ce sera tout ? Ils vont me foutre la paix maintenant ? Non. Les servantes me disent tout ce que je dois faire. Je dois monter dans la salle à manger et apporter les assiettes, les couverts, les verres et tout ce qu’il faut pour une table. Il va y avoir 12 personnes. Une servante me dit tout bas :
— Tu es trop bien dans les épisodes, Éden.
— Merci beaucoup Mademoiselle.
Je me mettrais bien à pleurer. Je serre sa main. Cette servante est la seule qui me console. Ah non, les autres disent :
— C’est vrai, on adore ton feuilleton
Quand la table est mise, Mademoiselle Hanaé me dit :
— Les invités vont arriver, tu as compris comment tu devais les saluer ?
— Oui Mademoiselle.
On sonne. J’ouvre la porte et je me mets à genoux, le front sur le sol. Ils arrivent les uns après les autres, je me relève et me rebaisse pour chacun, soit une dizaine en tout... Oh, je les connais bien, ce sont les acteurs et les techniciens du film. Quand ils sont tous assis dans le salon, je leur sers à boire. Mr Chang est là aussi. Quand tout le monde est servi, il me dit :
— Les deux derniers épisodes avec Denis ont super bien marché. En fait, on n’a pas besoin de te faire une cure de soumission. Tu vas continuer à jouer les dominantes pour un épisode supplémentaire. On avait envie de s’amuser... à tes dépens.
Rires des salauds de convives, soi-disant mes amis. Évidemment, il dit ça après que je me sois prosternée devant toute l’équipe. Ils sont tous très contents du succès de la série et ils trouvent sans doute la petite blague amusante. Mr Chang me dit :
— Tu as compris, Éden ?
— Oui Monsieur.
— Alors tu peux faire ce que tu veux, à condition de rester dans l’immeuble. 
— Je voudrais aller manger et passer la nuit avec une des servantes.
— D’accord.
Je descends dans les cuisines et je dis à la femme plus âgée :
— Je viens chercher... 
— Nous sommes déjà au courant, Mademoiselle. 
La fille qui m’a consolée vient vers moi en souriant. Je lui prends la main et on va dans le jardin, sur le toit. Elle me dit :
— Je suis tellement contente de passer un moment avec toi. On est toutes des fans d’Éden dans la cuisine, mais on doit obéir.
— Je sais, je dois obéir aussi... Tu t’appelles comment ?
— In Soon.
— J’ai faim, mais je ne peux pas quitter l’immeuble.
— Il y a un très bon restaurant tout près d’ici. Je vais aller chercher des plats.
— Merci, mais je n’ai pas d’argent.
— Je t’invite avec l’argent de la société.
On rit et elle m’embrasse sur la bouche... Tiens, je me mettrais bien à pleurer. Comme presque toutes les Coréennes actuellement, elle est opérée des yeux pour qu’ils soient comme les nôtres. Tout le reste est naturel et elle est très jolie. Tout à coup, je lui dis :
— Tu reviens, hein ?
— Évidemment. Allez, ne te fais pas un film.
Elle ne reviendra pas et ils vont à nouveau me piéger. D’ailleurs un homme arrive... Oh non ! Il me tend une page en disant :
— Vous devez apprendre ça pour demain, Mademoiselle Éden.
— Merci.
Je lis le nom de Denis, c’est le mari soumis... In Soon revient avec des « ramens » et des « chapssaltteok », plat et dessert coréens. On mange et on parle. Elle me fait répéter mon texte... on flirte, on s’embrasse et on dort ensemble après avoir fait un câlin...

À suivre.

Un grand merci à Bruce Morgan pour le super dessin.

Notre nouveau livre s’appelle : « Lizy, soumise autour du monde », il y a 60 illustrations de Bruce Morgan et vous allez l’adorer.
https://www.lamusardine.com/recherche?s=mia+michael&controller=search





Commentaires

  1. Une merveilleuse complicité frère-sœur pour la servitude

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  2. Oh mon Dieu, Lo, un commentaire, comme c'est gentil... J'ai tellement l'habitude d'être seule ici... Tu sais dans les couloirs déserts il y a des buissons en boules séchées qui circulent poussées par le vent... Pour tout te dire j'ai un peu peur de venir ici, heureusement aujourd'hui tu y es... je t'envoie plein de bisous

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  3. Je suis ravie de pouvoir amener un peu de vent de fraîcheur. Je t'avoue que je me délecte de tes récits agrémentés des illustrations de Bruce Morgan. C'est un réel plaisir de te lire.

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    1. Ah si tout le monde était comme toi, je pourrais m'acheter... des nouvelles baskets :o)

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  4. Je t'imagine parfaitement en basket, habillée façon cheerleader, tout comme Eden, elle serait à croquer ainsi

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    1. baskets, short en jean, tee shirt, veste en cuir râpé (car acheter d'occasion)...

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    2. Même de seconde main, dépareillé, de chez wibra ou Zeeman, tu as un classe folle et sexy à souhait

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