599 - 33 Eden, pour ou contre.

 Tout le monde applaudit, mais je me rends compte qu’ils ne félicitent que Lisa, pas moi. Je ne suis pas une vraie comédienne, de plus, j’avais pitié du petit bonhomme, même s’il prétendait qu’il aimait se faire fouetter et prendre des décharges d’électricité dans les parties.
Le problème, c’est que c’est moi qui risque d’être punie maintenant et je n’aime pas du tout ça. Il faut que je trouve un moyen de les calmer... Allez Éden, pense à tes fesses... il faut que ta tête les sauve... Allez !!!!! Et puis, la trouille me donne une idée : je vais parler à Malee, la fan qui est devenue auteure pour la série. Je la vois souvent et on passe même des nuits ensemble. 
Les comédiens boivent un verre avec les auteurs et les techniciens. Je m’approche du groupe, personne ne me félicite, je l’ai déjà dit. Je fonce sur Malee et je lui dis :
— Je peux te parler... 
— Oui, bien sûr.
On va dans un coin du studio et je lui dis tout bas, pour ne pas être entendue par les micros, il y a des caméras et des micros partout ici : 
— Aide-moi...
Elle lève les yeux au ciel et répond :
— Je t’avais dit de jouer le jeu... De plus le mec est maso...
— Malee, je t’en prie...
Elle soupire... Je répète :
— Sauve-moi. Je suis sûre qu’ils vont me mettre dans un des piloris de l’entrée.
— J’ai des idées pour les prochains épisodes, mais attends-toi quand même à te faire tirer les oreilles. Alors écoute... 
Elle me donne plusieurs idées. Je l’embrasse... Un des gardes vient vers moi en disant :
— Suis-moi.
Ils ont tout entendu ! On va dans le bureau principal... Mr Chang est là avec une de ses secrétaires. Il dicte un message, en mandarin, je crois. La fille tape à toute vitesse, c’est peut-être une fille IA, un robot... Je la mettrai dans une de mes futures histoires. Ça va lui plaire et...
— Alors Éden, tu te doutes de ce qui va t’arriver ?
— Non, je...
— Tu vas passer trois jours au pilori, pour te reposer.
Il rit et ajoute :
— J’adore voir les fans te plaindre et puis ça fait une super publicité... Tu as bien joué en sabotant le dernier épisode.
— Je ne l’ai pas saboté, je vous jure, je...
— Qu’est-ce que tu vas inventer pour échapper au pilori ?
— Monsieur, je vous jure que je réfléchissais aux prochains épisodes et j’ai trouvé plusieurs thèmes qui vous plairont.
— Je t’écoute.
Je lui énumère tous les projets d’histoires que Malee m’a dit. J’ajoute :
— Je jouerai bien...
Il répond :
— Ça ressemble à des histoires de Malee.
Aïe...
— Oui, on en a parlé et on a mis toutes nos idées ensemble, pour vous plaire...
— Et pour éviter le pilori, non ?
— Ouiiii...
Sa secrétaire lui passe un papier. Il lit et dit :
— D’accord, on descend.
Pourquoi ? Je le suis dans le studio où on filme. Il y a un grand écran sur un des murs. On voit mon site, enfin, moi je le vois pour la première fois. Il est interactif. Caroline, la présentatrice, est filmée. Elle dit :
— Chers amis, ce soir, je suis fière de vous présenter une Française qui fait une super carrière en Corée. Vous devez décider si elle mérite de passer trois jours dans un pilori à l’entrée du Sex Park ou si elle peut aller se reposer avec ses fans.
Elle disparaît et c’est moi qui prends sa place sur l’écran. Il y a un compteur pour les oui et un autre pour les non. 
On voit des gens donner leur avis. Pilori, oui, non ? Les chiffres sont à peu près équivalents. Je dis à la présentatrice :
— Je peux intervenir, s’il vous plaît.
— Bien sûr Éden, tu es en contact avec tes fans et avec ceux qui ne t’aiment pas des masses.
Une caméra se dirige sur moi, je dis : 
— Mes chéris et chéries, je vous en prie, aidez-moi. C’est très dur ici, dans presque chaque épisode, je suis punie et fouettée... J’ai eu pitié du mari soumis, je n’aurais pas dû laisser mes sentiments prendre le dessus. Je dois être un robot entre leurs mains... Je dois obéir et je ne suis même pas payée, je n’ai rien. Entre deux épisodes, je voudrais un tout petit peu de calme. Je suis toujours gentille avec mes fans, je les invite, je leur donne des objets, je...
Caro me dit :
— Comment fais-tu, si on ne te paie pas ?
Garce !
— Je... ici, tout est gratuit pour ceux qui travaillent pour la société et...
— Tu n’as pas besoin d’argent, alors. Pourtant tu gémis « et ze n’ai même pas d’arzent ».
Je ne zozote pas, sale conne... et puis j’en ai marre. Je pleure, bien sûr. La fille dit à tous :
— Vous voulez la voir toute nue ?
Plein de oui s’affichent, mais des non aussi. Au fur et à mesure que je me déshabille, les oui augmentent. Quand je suis nue, j’ai gagné !! Sauf que c’est à ce moment-là que des hommes envahissent le plateau. Ce sont des costauds avec un brassard sur lequel il est marqué « Police ». L’un d’eux me dit :
— Vous êtes peut-être une influenceuse avec des millions de followers, mais là, vous dépassez les bornes, je vous arrête pour « attentat à la pudeur ». De plus, il y a des mineurs sur vos sites, ça va vous coûter cher.
Je crie :
— Mais j’ai été obligée, je vous jure.
— Vous direz ça au commissaire.
Malgré que je sois toujours nue, ils me passent les menottes dans le dos. Deux policiers me prennent chacun par un bras. 


On descend jusqu’à une de leur voiture. Le policier ouvre le coffre en disant :
— On ne va pas prendre le risque que des mineurs te voient, monte.
— Je...
Ils me poussent dans le coffre. Je suis nue dans le noir, les mains enchaînées dans le dos et, malgré le fait que je pleure, j’ai besoin de faire pipi. Je suis secouée quand la voiture démarre. Quelle horreur !
On s’arrête enfin. Le coffre s’ouvre et un homme me prend dans ses bras comme on prend un enfant. Je lui dis très vite :
— Je dois faire pipi, je vous jure. 
Il me met sur mes pieds puis il me prend sous les cuisses, à nouveau comme on fait avec une petite fille. Pas besoin de faire « pssttt, pppsttt », je fais pipi tout de suite. Quand j’ai fini, il me met sur son épaule comme un sac de farine... Les dirigeants de la société vont intervenir, j’en suis sûre. Il m’amène dans un bureau où il y a un grand type maigre. On me remet sur mes pieds et un des policiers lui dit :
— C’est Éden, Monsieur le Commissaire. Elle était nue sur plusieurs médias. 
Il répond :
— Tu peux lui enlever ses menottes.
Ouf ! Je lui dis :
— Merci Monsieur, je ne savais pas...
— Contente-toi de répondre à mes questions. Tu reconnais t’être mise nue sur des sites sur lesquels vont des mineurs ?
— NON ! Je ne décide de rien, on m’oblige à...
— Bien, ce sera une procédure rapide, tu passeras devant le juge cette semaine.
Je m’en fous, la Société va me sortir de cette embrouille... Mais en fait, je ne m’en fous pas du tout. J’ai une boule au ventre et une très grosse. On va dans une pièce où une détenue me donne un training et des vieilles baskets. Je reprends l’ascenseur. Le policier me conduit dans les sous-sols et m’enferme dans une cellule où il y a déjà trois filles, nord-africaines. C’est mon genre de filles, mais est-ce que je vais être le leur ? Une des filles dit :
— On nous a donné une blonde pour faire le ménage.
Elle me regarde attentivement et ajoute :
— Tu serais pas la fille du Net... 
Je réponds :
— Oui, Éden, mademoiselle.
Une autre dit :
— T’es une vedette. Qu’est-ce que tu viens foutre ici ?
Alors je raconte tout... mais tout, depuis le début. Elles me posent de temps en temps une question, mais elles ont l’air passionnées par mon histoire. Quand j’ai fini, celle que je crois être la cheffe me dit :
— Et si tu me montrais ce que tu sais faire avec ta petite langue...
— Oh oui, volontiers.
Les deux autres filles me caressent.... Elles m’adoptent ou plus exactement, elles me font membre de leur clan. Elles me protègent lors des promenades et elles me rassurent.
Je dors avec la cheffe, collée à elle. Tout se passerait bien si je n’étais pas terrifiée par une peine de prison, surtout si je ne suis plus protégée par les Nord-Africaines. 
***
Trois jours plus tard, je vais dans une petite pièce pour rencontrer mon avocat. Il est tout jeune et timide. J’en veux pas, mais je n’ai pas le choix. Je lui demande :
— Qu’est-ce que je risque, maître ?
— Maximum six mois de prison ferme. 
— Mais je n’ai fait qu’obéir...
— Oui Mademoiselle, mais les lois ont été nettement durcies en ce qui concerne la pornographie, surtout si elle risque d’être vue par des jeunes.
Il s’en va et je retourne en cellule pleurer dans les bras de mes compagnes, prisonnières comme moi
***
Trois jours plus tard, un garde vient me chercher. Il me conduit dans la salle du tribunal. Il y a trois juges, le procureur, des cameramen, des journalistes et puis des spectateurs. Tout ça pour moi ? Parce qu’on m’a obligée de montrer mes fesses ? Le juge du milieu me dit :
— On ne va pas perdre de temps, vous êtes condamnée à trois ans de prison ferme.
— Ce n’est pas possible, Monsieur le Président !
Il lève la main en disant :
— Et c’est une fin de tournage, merci à tous.
Tout le monde m’applaudit. Ils trouvent que j’ai bien joué la fille qui a une méga trouille !!!

A suivre.

Un grand merci à Bruce Morgan pour le super dessin.

Notre nouveau livre s’appelle : « Lizy, soumise autour du monde », il y a 60 illustrations de Bruce Morgan et vous allez l’adorer.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Lizy 24 - En mer, à nouveau...

597 - 31 Une cure de soumission.

33 - On voyage.