606 - 4 Nettoyage.
Elle garde Jade sur ses cuisses et lui caresse les fesses en disant :
— Elles sont toutes chaudes et bien rouges. J’aime faire ça, je devrais le faire plus souvent.
Aurélie et moi, on se serre l’une contre l’autre. Je prends mon courage à deux mains pour lui dire :
— Elle a eu un réflexe, mademoiselle Veda.
Elle répond :
— Moi aussi j’ai eu un réflexe, d’où ses fesses toutes rouges.
Elle rit puis dit à Jade :
— Tu vas te mettre à genoux entre mes cuisses et bien ouvrir les yeux. D’accord ?
— Oui, mademoiselle Veda.
Elle se met à genoux et cette fois-ci, elle ne cligne plus des yeux. Elle se tourne vers nous... Oh ! Elle a des yeux bleu clair, c’est beau.
Veda nous dit :
— À votre tour les filles, on commence par une fessée ?
Je vais vite me mettre à genoux et j’ouvre grand les yeux. Veda fait semblant d’être déçue. Elle me dit :
— Quoi, pas de fessée ? Ce n’est pas très gentil...
Elle me met les deux lentilles... C’est un peu dérangeant, mais je ne dis rien car je ne veux surtout pas me retrouver en travers de ses cuisses. Aurélie agit comme moi. Veda nous dit :
— Debout toutes les trois, l’une à côté de l’autre.
On est trois blondes aux cheveux très courts et aux yeux bleu clair. Elle ajoute :
— On va au débarcadère, les filles, vous allez voyager.
Les questions se bousculent dans ma tête : où, quand, comment, pourquoi, avec qui... Je lève la main comme à l’école. Veda me dit :
— Tu as droit à une question intelligente.
Je pourrais demander où on va, mais je m’en fous, je lui demande :
— On sera battue ?
Elle lève les yeux au ciel et répond :
— Battue, certainement pas... Notre Maître contrôle ça. Il tient à ce que ses gamines de la haute société aient des fesses appétissantes, mais si vous faites des bêtises, vous recevrez une fessée ou quelques coups de fouet sur le haut des cuisses, ce qui n’est pas agréable quand on marche ou qu’on s’assied. Maintenant, allez au débarcadère, les filles. On se reverra dans un mois.
On lui dit au revoir... un peu tristement. En ce qui me concerne : je sais qui je perds, je ne sais pas qui je vais gagner. On se dirige vers le débarcadère. Il y a un bateau rapide avec deux hommes à bord. Des gens du peuple, manifestement. Il y a un grand roux et un gros blond. Ils doivent avoir une quarantaine d’années. C’est le roux qui dit :
— Mais voilà nos mignonnes petites aristos !
Ils nous caressent les seins et les fesses avec leurs mains sales et calleuses, mais quand on a été obligé de sucer un pépé-porc, ce n’est pas ce qui va nous déranger... enfin si, un peu. Je demande au plus gros qui a la main entre mes jambes :
— Vous nous conduisez où, Monsieur ?
Il réfléchit et sa main ne bouge plus pendant un instant, puis il nous dit :
— Vous allez travailler sur un bateau de croisière.
De son doigt qui sent ma chatte, il nous montre un grand paquebot de croisière. D’accord, ce n’est pas classe, mais je dois me changer les idées, donc penser et même dire des bêtises, pour ne pas pleurer. Je lui dis :
— Dommage qu’on ne soit pas de simples passagères.
Jade me dit :
— Le Maître surveille tout et ses intentions sont imprévisibles.
Ça, c’est malin ! Je la regarde et elle met son index devant sa bouche. Oui, elle a raison, je fais mieux de me taire. On arrive près du bateau et on voit des gens sur le pont qui nous regardent.
Le gros marin nous dit :
— Mettez ça.
Il nous donne des gilets de sauvetage comme ceux des avions. Quand on les a enfilés, il les fait se gonfler... Je lui dis :
— Je ne nage pas très bien...
Ce n’est pas vrai mais j’ai peur des requins. Il me prend par la nuque et le cul et il me balance à la mer. Ouch ! C’est froid ! Jade et Aurore se font balancer à la flotte aussi. Les passagers rient, loin au-dessus de nous. Il y a une échelle de corde avec des échelons en bois rond. C’est surprenant pour un aussi beau bateau. On est encouragées par les passagers. C’est vraiment dur. On arrive enfin sur le pont, les passagers nous claquent les fesses « pour nous réchauffer ».
Ce sont tous des Chinois ou Japonais ou Coréens, mais je vais dire Chinois pour simplifier. Des marins chinois nous « décollent » de la foule des passagers. J’ai eu le temps de voir que c’est vraiment, un bateau très luxueux. On prend plusieurs couloirs et on arrive dans une pièce dans laquelle se trouvent... nous ! Je veux dire des jolies filles, jeunes, nues et blondes avec des cheveux très courts et des yeux bleu clair. Elles étaient assises par terre mais elles se lèvent dès qu’on entre avec les matelots. Quand ils repartent, on s’assied toutes. Jade demande tout bas :
— On peut se parler ??
Les filles haussent un peu les épaules, genre « on ne sait pas ». Seule une fille répond :
— Au pire, on se prend de l’électricité où vous savez.
Rien ne se passe. Jade ajoute :
— Qui sait ce qu’on devra faire ici ?
Une blonde aux yeux bleus (!) répond :
— Je crois qu’on va devoir faire le ménage ou servir à table.
J’ai eu vraiment peur dans la mer et je n’en peux plus de tout ce qui m’arrive, alors il ne me reste qu’une solution : je pleure, les mains sur le visage. Une fille me dit :
— Fais attention, ne perds pas tes lentilles.
Aurore leur dit :
— Il n’y a pas une fille pour consoler notre cousine pleurnicheuse ?
Une fille répond :
— Tu as raison, on doit s’entraider.
Je la regarde et elle me fait signe de venir, avec le doigt. D’accord, ce n’est pas ce qu’on ferait dans « notre monde » qui a disparu. Je m’approche et elle me dit :
— Viens sur mes genoux, mon bébé.
Oui, je sais qu’elle se fout de moi, mais tant pis, je vais m’asseoir sur ses genoux et me coller à elle. Il y a des filles qui sont toujours prêtes à aider les autres, même si celle-ci se fout un peu de moi. Je lui demande :
— Vous croyez que... que ça finira un jour ?
— Je crois qu’ici, ce sera notre dernière épreuve.
Je prends sa main et l’embrasse. D’autres filles se parlent. Je regarde attentivement le corps de ma consolatrice, je veux pouvoir la retrouver.
Un peu plus tard, quatre autres filles arrivent. Elles sont mouillées, mais sinon, ce sont des blondes comme nous. On parle avec elles.
Il doit être très tard et on est toutes épuisées par tout ce que nous vivons. On s’endort les unes contre les autres.
On est réveillées par deux Chinoises qui entrent dans la pièce et gueulent quelque chose... en chinois. Elles sont aussi sympas qu’une porte de prison de Beijing. Elles actionnent une manette et, dans le fond de la pièce, un long panneau coulisse. Il y a vingtaine de trous dans une mince estrade. On s’assied sur un trou, collées à nos voisines. Bonjour l’intimité ! Mais... nécessité ne connaît pas de... pudeur. On vide nos vessies et nos intestins les unes contre les autres. Quand on a fini... il n’y a pas de papier. C’est Byzance ici.
Chez nous, il y avait des toilettes japonaises avec des jets d’eau pour se nettoyer et de l’air sous pression pour se sécher. Les deux Chinoises apportent deux baquets remplis d’eau sur des charriots. L’une d’elles nous dit en anglais :
— Clean ! If you smell bad, whip.
On se lave le mieux possible dans une eau qui devient, elle, de plus en plus sale. Quand on est un peu plus propres, elles reviennent en tirant un charriot avec des gros sandwichs et des cruches d’eau. Quand on a faim, on mange n’importe quoi, même des grosses tranches de pain gris avec du fromage qui pue et des légumes fanés. Puis on boit aux cruches.
On attend... Un peu plus tard, les deux Chinoises apportent des gros paquets. Elles les vident sur le sol et il en sort des tas de vêtements. Une des filles nous dit :
— Dress you.
On suppose que ça veut dire « habillez-vous, chères passagères ».
Il y a des petits shorts et des tee-shirts sans manches avec le dessin d’une fille à genoux qui récure un plancher. Au-dessus du dessin, il y a une inscription en chinois, 所有清洁 et en dessous en anglais, All Cleanings.
On s’habille toutes. Ce short et ce tee-shirt, c’est indécent et humiliant. Pauvre de nous... Pauvres filles de bonne famille, obligées de faire un travail réservé aux... Une des filles nous dit :
— All come here, if not, whip.
Pour me changer les idées, je traduis ce qu’elle dit par : « Venez devant nous, chères demoiselles, sinon on va fouetter vos beaux culs blancs ». Oui, c’est un peu la même chose. On passe toutes devant elles et elles nous mettent un petit appareil autour de l’oreille. J’entends une voix d’homme annoncer :
— Il faut faire ce que je dis, d’accord ?
Presque toutes ensemble, on répond :
— Oui Monsieur.
J’écoute la voix, les autres filles aussi et on va dans différentes directions. La voix me guide, genre à gauche, à droite, tout droit. Je me retrouve devant une grande porte de cabine. La voix me dit :
— Entre.
Sans toquer ? Bon, j’ouvre la porte. Ouch ! Je suis d’abord frappé par l’odeur de sexe, de sueur et d’opium. La cabine est très grande et belle, une large fenêtre permet de voir la mer. Il y a des gens endormis sur deux grands lits, dont deux hommes nus qui ressemblent à Bouddha en beaucoup plus gros et nettement moins sympas. L’un d’eux a miss Chine contre lui et l’autre sa première dauphine. Les femmes sont minces et belles, fatalement. La voix me dit :
— Range la chambre.
Je ne réponds pas, de peur de réveiller le chat qui dort en l’occurrence les Bouddhas et les pin up. Je ne sais pas bien par quoi commencer et la voix se tait. Je commence par ramasser les vêtements par terre et sur le lit. Je suppose que ça doit réveiller la fille qui est dans le lit. Elle me dit quelque chose en chinois et oui, c’est du chinois pour moi. Je réponds en anglais et le reste de la communication se fera dans cette langue :
— Je viens ranger et nettoyer la chambre, Mademoiselle.
Elle répond en anglais :
— Et tu ne parles même pas notre langue ! Eh bien, qu’est-ce que tu attends, souillon ?
Je baisse la tête sans rien dire. Elle ajoute :
— Commence par la salle de bains et les toilettes. Et que ça brille, s’il reste une trace, tu la lécheras.
À suivre.
Un grand merci à Bruce Morgan pour le super dessin.
Notre nouveau livre s’appelle : « Lizy, soumise autour du monde », il y a 60 illustrations de Bruce Morgan et vous allez l’adorer.
https://www.lamusardine.com/recherche?s=mia+michael&controller=search
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