607 - 5 Une croisière.
Les Chinois me traitent comme une esclave du Moyen Âge. Ils trouvent que je travaille mal et trop lentement. Je ne compte plus les gifles que je reçois. Ils ont aussi une sorte de petite pagaie plate pour me frapper sur les fesses et les cuisses. Ça fait vraiment mal. Les horribles Miss Chine adorent me frapper aussi et, quand mes fesses et mes cuisses sont bien rouges, je dois les remercier.
Je n’ai jamais fait des trucs de ce genre avec nos servantes.
Ils ne se lavent pas beaucoup et je suis vraiment dégoûtée de lécher les sexes des gros hommes et même les chattes toutes collantes des filles.
Quand ils vont à la toilette, je dois les essuyer et leur donner un coup de langue, pour prouver que c’est bien propre.
Je dors aussi par terre. Je ne peux aller aux toilettes que trois fois par jour ! Le reste du temps, je nettoie quelque chose ou je suis punie sans raison.
Ce matin, je suis dans une des toilettes destinées aux servantes et je dis tout haut :
— Je n’ai jamais traité personne aussi cruellement. L’IA est injuste.
Je vais peut-être décéder sur le pot des toilettes parce que j’ai critiqué l’IA, mais j’m’en fous. La voix dans mon oreille me dit :
— Tu as raison, mais ils paieront tout ça. L’IA est sensible à tes revendications et tu vas servir dans le restaurant et sur le bateau...
Je réponds :
— Oh merci... et...
La voix me dit :
— C’est tout pour le moment, je vais te guider vers les cuisines.
La voix me dirige à travers le bateau et je rejoins mes sœurs blondes aux yeux bleus. Elles savent que c’est moi qui me suis plainte et elles me sourient, il y en a même qui me remercient. Il manque quelques filles... Elles doivent sans doute « payer » un peu plus. La voix nous conduit dans une grande pièce. Au sol, il y a des matelas, ce qui veut dire qu’on ne devra plus dormir avec des hommes et des femmes qui nous maltraitent. La voix nous dit à toutes :
— Mettez les uniformes, vous servirez dans le restaurant.
Une fille dit :
— On ne sera plus fouettée, Monsieur ?
Moi je n’aurais jamais osé le demander mais la voix répond :
— Celle qui fait une bêtise recevra une fessée, c’est la coutume dans les restaurants asiatiques.
Une fessée, ça va. Et puis, si c’est la coutume... La voix ajoute :
— Vous commencerez à travailler demain. Cet après-midi vous apprendrez à servir et demain matin, vous commencerez à servir dans les restaurants. Mettez déjà les uniformes qui sont sur les matelas. Ce matin, vous pouvez circuler sur le bateau, mais si un passager vous dit de faire quelque chose, vous devez le faire. Pas vous jeter à l’eau, bien sûr !
J’imagine que c’est un matelot à qui on a dit de s’occuper de nous. Ou alors, c’est peut-être un officier. Je décide de baptiser la voix « Raoul », comme un renne en peluche que j’avais quand j’étais petite. Raoul est dans un petit bureau, sur le bateau, devant du matériel informatique. Il nous dit :
— Allez, habillez-vous.
J’ai repéré l’endroit où doit se trouver la caméra. J’enlève mon tee-shirt et mon short en me cambrant vers la zone où je situe la caméra. Raoul « nous » dit :
— On ne peut pas rater ton cul, Mila.
Les filles rient en me regardant. Je rougis un peu. Au moins, on s’amuse un tout petit peu.
Quand on est nues, on met les vêtements qui sont sur le lit : une culotte blanche, une jupe noire et un chemisier blanc. On a aussi des chaussures plates, ce qui est un grand confort. On sort toutes ensemble. Une fille dit :
— La voix, s’il vous plaît, guidez-nous.
Gros soupir de la voix, qui nous répond :
— Physiquement, vous êtes des femmes, mais vous avez six ans d’âge mental.
Peut-être, mais ce qui est légèrement perturbant, c’est plutôt qu’on vivait dans le luxe et qu’on avait de serviteurs, alors que maintenant, les servantes c’est nous : ça secoue. Raoul nous guide à travers le bateau. Une bande de serveuses occidentales blondes aux yeux bleus, ça se remarque. On est toutes les unes contre les autres. Nous voir nous balader sur « leur » bateau ne plaît pas aux gros Chinois et leurs Miss Chine. Ils grommellent entre eux mais ils ne nous disent rien. Au pire ils crachent par terre sur notre passage, mais c’est une habitude chez eux...
Les rapports entre la Confédération asiatique et l’Occident se sont détériorés ces derniers temps. Ils ne nous acceptent que comme ouvriers ou domestiques et ils nous traitent... mal. On monte sur le pont supérieur, où il y a moins de monde, et on regarde la mer. Je pense à tout ce qui vient de se passer, à tout ce qu’on nous a fait subir. J’ai les larmes aux yeux et je ne suis pas la seule. Une des filles dit :
— On ne doit pas se laisser aller, nous ne sommes plus des esclaves enfermées dans des cabines. On sera des serveuses et ensuite, je suis sûre qu’on nous rendra notre liberté. N’est-ce pas Monsieur ?
La voix répond :
— Je crois que vous n’avez pas de trop mauvais comportements à vous reprocher. Les choses vont se décanter et...
On lui coupe la voix. Pauvre Raoul. Une autre voix nettement moins amicale nous guide vers une salle de restaurant. C’est là qu’on va passer l’après-midi. Plusieurs Chinoises nous apprennent à « servir » un repas. Elles ont la gifle facile si on ne fait pas ce qu’elles disent. Elles ont aussi des baguettes en bambou pour nous frapper sur les fesses. À coups de gifles et de bambous, elles nous apprennent en quelques heures à être de parfaites serveuses. En fin de journée, on a les joues, les fesses et les yeux rouges. On commencera le service demain matin dans les restaurants, piscines et partout sur le bateau. On est punies parce que notre plus grande faute, c’est d’être nées dans une famille riche. Quelle injustice de nous faire payer notre naissance ! J’ai envie de pleurer...
Le soir, on se retrouve toutes dans une grande cuisine et on attend... quoi ? Les restes des repas des passagers. On a toutes maigri tellement les Chinois nous ont donné peu à manger. Je dis aux filles :
— J’ai envie de me jeter à la mer. Si un requin me mange, au moins, j’aurai servi à quelque chose...
Certaines filles sont d’accord avec moi. Une fille me dit :
— Viens ici, Mila.
J’y vais et elle me dit :
— Ce sera notre dernière épreuve.
— Comment... vous le savez ?
— Je le sais, c’est tout.
Elle me prend par la taille et m’assied sur ses cuisses. Aussitôt, je me colle à elle comme une oreille de Vénus à son rocher. Je ne suis plus seule au monde. D’autres filles se font des câlins.
Des Chinoises arrivent et déposent deux plats débordant de petits pains à la viande. Une fille nous dit :
— Oh ! Ce sont des « nikumans », des pains garnis de porc ou de bœuf cuits à la vapeur.
On en prend toutes, on a très faim et c’est bon. Enfin un bon repas, il manque la bière ou le vin, mais il y a de l’eau. Des Nikumans et de l’eau, que demander de plus ? Oui, beaucoup de choses, comme la liberté. Je mange à côté de mon amie.
Je demanderais bien à Raoul ce qui va nous arriver, mais il ne me répondra pas. Quand on a bien mangé, pour la première fois depuis... qu’on est blondes, des Chinoises arrivent dans la cuisine et l’une d’elles nous dit :
— Get out, go in your room.
On la salue et on s’en va dans notre chambre. Je regarde ma nouvelle amie avec des yeux suppliants... Je fais ça bien, surtout quand je suis déprimée, malgré le bon repas. Elle me dit :
— Tu peux, mais ne me colle pas trop.
Mais non, il fait trop chaud. On se déshabille et je ne la colle pas, malgré mon envie de le faire. Le ventre plein, je m’endors.
***
Le lendemain, on est réveillées par Raoul qui nous dit :
— Pipi et le reste, puis habillez-vous et cuisine... Allez !
On commence par faire ce qui est le plus facile : pipi et le reste, puis s’habiller. Je me laverais bien, mais on dirait que ce n’est pas prévu.
La suite est moins facile. On est dix pour servir dans une des salles à manger. Celle des plus riches, hélas, parce que ce sont les moins faciles. On enlève la nappe légère qui protège ce qui se trouve déjà sur la table, puis on attend...
Les gros Chinois et les Miss Chine arrivent. On se plie en deux, puis on attend leur commande. Il nous parle en anglais, sans même nous regarder. Pour eux, les servantes sont invisibles.
On leur apporte tout ce qu’ils veulent avec beaucoup de courbettes. Tout se passe bien, à part quelques engueulades et quelques claques sur nos fesses pour nous inciter à aller plus vite.
Je comprends l’IA, on ne doit pas traiter les gens comme le font les UR, les ultras riches. Pour eux, on est à peine des êtres humains, on sert juste à satisfaire leurs désirs.
Quand ils ont tous fini de prendre le petit déjeuner, on débarrasse, puis on va dans la cuisine pour manger et boire du thé.
Ensuite, on doit servir ceux qui sont installés sur des chaises longues autour de la piscine. Les Miss Chine se baignent nues et ça me fait mal de le dire, mais elles sont belles, sans doute un peu refaites, mais bien refaites.
De temps en temps, un gros claque des doigts dans notre direction, ils veulent quelque chose : du champagne, de l’opium ou une pipe. Pas une pipe d’opium, mais filer entre leurs jambes pour sucer des sexes plus ou moins propres. Quand ça m’arrive, la Miss Chine qui est à côté de lui dit en anglais pour que je comprenne :
— Comment tu peux mettre ton sexe dans la bouche d’une de ces putains ?
Il répond :
— Tu préfères dans la tienne ?
— Nooon ! Tu n’es pas encore lavé.
— Et qu’est-ce que tu crois que je fais dans sa bouche ?
Ils rient tous les deux. Dommage que je n’ai pas un katana, je les couperais en deux. Et puis non, l’IA va leur faire payer.
Pendant trois jours on sert les repas, puis les boissons sur les ponts et autour des piscines et on suce des gros Chinois sous les lazzis des Miss Chine.
Cet après-midi, une voix qui n’est pas celle de Raoul nous dit dans l’oreille :
— Allez sur le pont supérieur.
On monte toutes. Il y a non seulement des serveuses comme moi, mais aussi d’autres Occidentales, habillées différemment. Une voix nous dit :
— Vous allez travailler sur le continent.
Je vois Thor et Veda regarder la côte qui se rapproche. Je vais près d’eux et je leur dis :
— Je voudrais rester avec vous.
Ils me regardent, surpris. Veda me dit :
— Pour quoi faire ?
Je ne veux pas me retrouver seule et puis ils me plaisent tous les deux et... je crois que je leur plais un peu, alors je réponds :
— Ce que vous me direz de faire.
Thor me dit :
— D’accord.
À suivre.
Un grand merci à Bruce Morgan pour le super dessin.
No 8 livres illustrés par Bruce Morgan sont ici.
https://www.lamusardine.com/recherche?s=mia+michael&controller=search
c'est une merveilleuse croisière qui s'amuse follement!!!
RépondreSupprimerBonjour Lo, un commentaire ! c'est super gentil, je pensais que je serais toujours seul dans la bureau de la Mia Corporation... et seule j'ai peur. Je t'envoie plein de bisous...
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