639 - 36 La ferme.

— Qui lèche le mieux des trois ?
C’est Kimi, la Chinoise, qui répond :
— Mila a cette réputation, Maîtresse.
Garce ! Je préférerais lécher... euh... Perséphone, l’épouse d’Hadès, le dieu des enfers. Sakura me dit :
— Tu n’as pas l’air emballée, petite vermine occidentale...
— Ssiiiiii... Maîtresse.
Je vais me mettre à genoux entre ses cuisses, les deux autres filles sont derrière moi, puisqu’on est attachées et je colle ma bouche à sa chatte. Je dois absolument cesser de penser à la garce qu’elle est. J’imagine que c’est Mei et je plonge la langue la première  dans sa chatte. Je l’ai à peine léchée quelques fois qu’elle me dit :
— Tire-toi. Tu es nulle.
Quoi ? Kimi me tire et on va se mettre à genoux un peu plus loin. Perséphone veut un homme, à défaut de Hadès ou de Daddy chou. Elle claque des doigts, Aran arrive aussitôt. Il la fait mettre à quatre pattes et il la baise. Elle va jouir tellement fort qu’elle va claquer... ou pas ! Elle jouit et se lève aussitôt. Lui n’a pas joui et ils remontent sur les chevaux. Elle a rabattu sa jupe et comme elle doit être très mouillée, elle glisse et tombe la tête la première sur une pierre et...
— Aaaiiiieee.
Le coup de fouet sur les fesses me ramène à la réalité. Je dois arrêter de penser à des bêtises, même si c’est ma spécialité. Sakura dit :
— Ça m’emmerde d’aller à la ferme avec ces filles. Kimi, tu sais où c’est ? Amène-les et tu peux revenir.
Kimi nous entraîne avec elle et va vite embrasser les pieds de sa maîtresse et elle lui dit :
— Mille fois merci, Maîtresse, on y va directement.
Sakura ne l’écoute pas, elle se tourne vers Aran et lui dit :
— On se tire. 
Il partent au galop. On est trois filles nues enchaînées, en route pour la ferme des horreurs. On marche. Je dis à Atsuko :
— On est deux fois plus nombreuses que Kimi.
Celle-ci me répond :
— Tu as déjà eu une crise de sciatique foudroyante, je crois.
Aïe, oui ! Je réponds :
— Pardon, je plaisantais.
— Ferme-la, à partir de maintenant.
C’était une bête plaisanterie. De toute façon, on sent bien qu’elle ne nous aime pas. On est des étrangères. 
On arrive devant une grande ferme assez délabrée. La grande cour carrée est envahie par des monceaux de détritus divers. On attend... Un homme d’une trentaine d’années arrive vers nous. Il a un short et un tee-shirt blanc impeccables. Il a mis des bottes qui ne sont pas du tout assorties à ces vêtements, mais je suppose que c’est pour ne pas souiller ses chaussures. Il dénote vraiment avec le dépotoir qui nous entoure. Il nous regarde et murmure :
— Vous n’êtes pas fraîches.
Ben oui, désolée Monseigneur, notre salle de bain est hors d’usage et puis ce qui pue, c’est cette ignoble cour de ferme. Il parle à Kimi et lui dit quelque chose dans une langue qui n’est pas du mandarin mais un patois du coin. Complètement incompréhensible pour moi et à voir la tête d’Atsuko, pour elle, ce n’est pas plus clair. Il prend un petit boîtier, pousse sur un bouton et il nous déchaîne... je veux dire qu’on n’est plus enchaînées. Il nous reste notre collier et les bracelets aux poignets et aux chevilles. Il donne une petite claque sur les fesses de Kimi et lui dit un truc en « charabia ». Elle répond et il lui enlève les bracelets et le collier. Elle se plie en deux en lui parlant en dialecte. Puis elle se tourne vers nous comme une... vipère en disant :
— Amusez-vous bien, les filles.
Elle quitte la cour de ferme. L’homme murmure :
— Vous êtes qui ?
Atsuko a compris, elle dit :
— Je m’appelle Atsuko et je suis Japonaise, Maître.
Il fait la grimace et dit :
— Les Japs sont sales.
Il est fou, les Japonais sont très propres au contraire. À mon tour, il dit :
— Toi ?
— Je suis Française, Maître.
Le mot Maître ne lui arrache même pas un minuscule sourire. Il me dit :
— Français, bêtes mais gentils...
Et toi y en a stupide grosse andouille. Je le pense mais je ne le dis pas. Je ne sais pas si je vais écrire ce qu’il vient de dire, sinon ma lectrice imaginaire n’achètera jamais mon livre imaginaire le jour où il ne paraîtra pas. Je sais, cette phrase imaginaire n’a aucun sens. M’en fous, j’aime Lewis Carrol, un vrai auteur lui, à une époque où on aimait encore les livres. Et quand Alice discute avec le chat de Cheshire, c’est imaginaire aussi, non ? 




Je sens que je lasse ma lectrice imaginaire, donc je continue.
Le gros prétentieux regarde la cour de la ferme et murmure :
— Ce soir, faut que ce soit impeccable.
Je réponds « dans tes rêves, pôv’ débile ». C’est sans doute ce qu’on pense Atsuko et moi, mais on répond ensemble :
— Oui Maître.
C’est comme s’il nous disait « et ce soir le ciel sera vert avec des étoiles rouges ». Il s’en va en nous laissant un petit boulot : nettoyer une immense cour carrée remplie de détritus et saloperies diverses. Il y a même de la merde... humaine, à moins qu’ici les poules chient la même chose que les humains. Je regarde Atsuko, les Japonais ont des idées, non ? Si, elle me dit :
— On va chercher où sont les outils, dans une ferme il y en a toujours. On fait des tas de saloperies avec des râteaux, puis avec des pelles on met tout des brouettes et on fait un tas à l’extérieur.
Ils ont des idées, mais ce sont aussi des rêveurs, comme si on allait trouver tout ça ici. Elle réfléchit et ajoute :
— Impossible de tout faire, ils vont certainement mettre de la nourriture sur cette grande table, on nettoie dessus et tout autour, puis on fait un chemin nettoyé jusqu’à l’entrée de la maison.
Elle me regarde, je ne dois pas avoir l’air emballée, car elle me dit :
— Tu as une autre idée ?
— Non, aucune, c’est un très bon plan. Je pensais simplement, mais pourquoi je n’ai pas écrit quand ils m’ont dit de le faire.
Elle soupire et répond :
— Et moi, si j’avais fait des origamis.
Oh ?? Elle voit à ma tête que je ne sais pas ce que c’est. Elle prend un petit papier qui traîne par terre. Elle le plie et le replie et en quelques minutes, elle me fait une... girafe. Surprenant ! Je lui dis :
— Tu es une artiste.
— Merci, et toi tu écris, m’a-t-on dit.
— Oui...
— On va faire ce qu’ils veulent, mais ils nous feront dans tous les cas d’abord travailler ici.
— On s’y met.
On va voir dans toutes les pièces, genre ancienne bergerie, atelier de menuiserie et on trouve des objets qui ne doivent pas être employés souvent par les habitants de la ferme : des pelles, des râteaux et, miracle, une vieille brouette ! Je décris la scène : deux belles filles nues font des tas avec tout ce qu’il y a en dessous et autour de la grande table, avec des râteaux. Ensuite, avec des pelles, on remplit la brouette et on va tout décharger hors de la ferme, dans un terrain vague qui ressemble à une autre décharge. C’est physiquement très dur à faire, mais Atsuko a aussi une marque au fer rouge sur la fesse, d’un autre marchand d’esclaves, ce qui veut dire qu’elle a l’habitude des travaux durs. Le pire, ce sont les mouches. On a presque fini quand on entend des voix. Une vingtaine d’hommes et de femmes arrivent des champs en parlant fort et en riant. Ils tirent une charrette remplie de... fleurs. Une femme dit :
— On a des esclaves et elles ont nettoyé.
Ça les fait tous rire. Un homme ajoute :
— On va les faire travailler demain.
Personne ne fait de commentaires sur le travail qu’on a fait. Une Chinoise nous dit :
— Suivez-moi.
On entre dans une des pièces avec elle. Il y a un grand frigo, c’est surprenant dans cette ferme qui semble sortie d’une sale période du moyen âge. Elle nous dit :
— Vous mettez ce qu’il y a dedans sur la table.
Il y a du riz et des plats chinois, dans des plats en métal. On a envie de tout manger. En plusieurs voyages, on ramène tout ce qu’il y a sur la table. Ils se jettent sur la nourriture. Pourvu qu’il y ait des restes pour nous. Ils mangent... eux. On attend et on a le temps de les examiner. Ils sont tous Chinois et ils ont entre 20 et 40 ans. Ils sont sales et habillés avec des vêtements tout aussi sales. Un homme nous dit :
— Si voulez manger, amusez-nous...
Facile à dire, comment les faire rire ? Heureusement, Atsuko a une idée : 
— On fait les singes ! On fait des bêtes bruits et on se cherche des poux dans la tête.
Quand on a vraiment faim, on est prêt à tout. On fait les singes... Ils rient de nos bêtes imitations. Atsuko fait même semblant de me niquer et je pousse des cris de singes. On est ridicules ? Ah non, on est très ridicules. Ils rient tous, d’autant plus qu’ils doivent boire un alcool « maison » qui a l’air costaud. 
Après notre simulacre d’accouplement, un homme nous dit :
— Vous pouvez avoir nos restes.
On le remercie pour cet incroyable geste de charité ! On mange leurs restes et on se fait peloter en même temps. On se prend même une ou deux doigts sales dans la chatte. C’est franchement dégoûtant ! Je suppose qu’il va falloir sucer et lécher des sexes qui seront tous aussi dégoûtants. Comme ils ont l’air joyeux, grâce à l’alcool et peut-être notre imitation, je me plie et leur dis :
— Si c’est possible, on vous serait tellement reconnaissantes si vous pouviez nous dire ce qui va nous arriver.
Ça les fait rire, des gens bourrés rient pour n’importe quoi. Mais ça marche, une femme nous dit :
— Comme vous avez bien fait les singes, je vais vous le dire. Vous tirerez la charrue et on va vous stimuler avec le fouet...
Rires des sales gens bourrés à cette idée... Elle poursuit :
— Les cinq jours suivants aussi, à moins que vous ne décidiez de faire ce qu’on vous a demandé... J’ignore quoi et on s’en fout. Maintenant vous pouvez aller vous coucher, on n’a plus besoin de vous, les petits singes.
Rires... On doit dormir où ? Atsuko me dit :
— Viens, Mila.

À suivre

Je publierai bientôt le dessin de Bruce Morgan.

Notre nouveau livre s’appelle : « Lizy, soumise autour du monde », il y a 60 illustrations de Bruce Morgan et vous allez l’adorer. Il est ici :





Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Lizy 24 - En mer, à nouveau...

597 - 31 Une cure de soumission.

33 - On voyage.