644 - 41 Les panthères.

Il ronronne. Il est doux et chaud. Je me colle à lui. Désolée, lectrice imaginaire, je suis toujours vivante. 
La pilule du pilote d’hélico doit avoir un effet retard, car je rêve que je m’endors contre une panthère noire et je me sens trop bien.



Le jour se lève et je ne suis pas dans l’estomac de la panthère mais tout contre elle. Je caresse son pelage, elle ronronne à nouveau. Je résume : je suis sur une île déserte en compagnie d’un animal féroce, mais qui est très gentil avec moi. Jouons le jeu, je lui dis :
— Regarde, belle panthère.
Elle me regarde. J’ouvre la bouche et je tire la langue en faisant aller et venir mon pouce dans ma bouche. En humain et en panthère, ça veut dire :
— J’ai soif.
Elle se lève et me regarde, puis elle se dirige vers la végétation touffue qui recouvre l’île. Il y a une sorte de sentier, celui qu’elle doit emprunter souvent. Je cours derrière elle et on arrive devant un petit ruisseau. Elle boit, ce qui veut dire « Bois, jolie humaine, c’est de l’eau de source ». Je me mets à quatre pattes et je lape comme elle. C’est la meilleure eau du monde, surtout que je suis assoiffée. Je rêve peut-être, alors je peux faire ce que je veux, je m’approche de la panthère et je l’embrasse sur le nez. Et non, je ne rêve pas, elle est bien réelle, moi aussi, enfin, je suppose. J’ouvre la bouche et lui montre à nouveau avec le doigt. Ce qui en langage panthère veut dire cette foi-ci :
— J’ai faim, ma chérie.
C’est la moindre des choses à dire quand un humain ou un animal vous sauve la vie. Je dois lui trouver un nom, je lui dis :
— Je vais t’appeler 黑豹.
Oui, lectrice imaginaire, si tu es toujours là, j’aime les idéogrammes chinois. On ne verrait pas ça dans ton prix littéraire, hein ? 
— Mila !!!
Oui, oui, je continue. Les idéogrammes veulent dire Heibao et ça signifie panthère noire. Elle a l’air d’aimer. Elle a dû être apprivoisée, autant essayer d’en profiter, je caresse son pelage en disant :
— Je peux monter sur ton dos Heibao ?
Qui ne dit mot consent, ça vaut aussi pour les panthères noires. J’ai même l’impression qu’elle hoche la tête. D’accord, j’y vais. Je la chevauche et elle repart dans la forêt... c’est fou. Je ne vois pas de drones qui nous filment, mais ils sont devenus si petits ou si lointains... Heibao a un dos large et ma chatte est collée sur son pelage tout doux. Je t’aime, Heibao.
On va vers un bosquet couvert de fruits roses. Elle s’aplatit, je descends et je m’approche des fruits. Je la regarde et j’ai l’impression à nouveau qu’elle hoche un peu la tête. Bah, au point où j’en suis, je vais faire ce qu’elle me dit... Enfin, ce que je crois qu’elle me dit. Je mords dans un de ces fruits... mmmhhhh... c’est délicieux. Je fais un grand sourire à Heibao. Elle s’en va, mais je suis certaine qu’elle va revenir. Je mange et je fais pipi... J’attends et j’envoie une consigne à mon cerveau : surtout, ne pense pas à ce qui va se passer si elle ne revient pas. À quoi bon, je ne contrôle rien. 
Je dois penser à quelque chose… Tiens, je vais me débarrasser de mes lecteurs imaginaires. Je suis un peu grande pour avoir des amis imaginaires, non ? Je n’ai plus qu’une seule amie réelle : Heibao. Je mange les fruits roses jusqu’à ce que je sois rassasiée. Heibao revient avec du sang sur les babines... C’est l’instinct, elle mange des animaux, moi des fruits. Je lui dis :
— Heureusement que je t’ai, ma chérie, sinon je serais au paradis dans le meilleur des cas. Je voudrais être aussi belle que toi. Est-ce que les panthères s’aiment parfois entre femelles ?
Elle me regarde intensément. Ses yeux sont magnifiques. Ensuite, elle va boire à nouveau et là, je vois que ma panthère a des couilles. Je crois que son but était de me montrer qu’elle n’est pas une femelle. Je me suis trompée, mais j’aime aussi les mâles. Je lui dis :
— Pardon, mon chéri, je pensais que tu étais une fille panthère.
Il n’est pas vexé. Il vient près de moi et il me pousse avec son museau, je traduis ce geste par « Viens, on se tire ». Je sais que depuis le début du 21e siècle, il est strictement interdit de parler de sexe entre humains et animaux. Je prends le risque de dire qu’être à cheval sur son pelage ça émeut à nouveau ma chatte. Je ne pense pas que ce soit un risque important de dire quelque chose d’aussi anodin. Quoique, si mon histoire est publiée un jour, les nouveaux Savonarole pourraient me brûler sur le bûcher des vanités avec tous mes livres. J’ai déjà peu de chance que celui-ci soit publié, si c’est pour être brûlé par la nouvelle inquisition, c’est pas cool. Je fais un gros effort pour que mon cerveau cesse d’imaginer ce genre de chose. Je ne dois parler que de ce qui se passe. 
Je suis nue à cheval sur mon cher Heibao, qui est une panthère mâle. Je dois m’accrocher à son cou, vu que par moments, il fait des bonds et puis il y a des branches au-dessus de moi. Nous ne formons plus qu’un seul animal, mi-panthère, mi-humaine avec les fesses en l’air.
 On va vers la plage. Il court vers une partie plus rocheuse. Il s’arrête et se penche pour que je descende. Je lui dis :
— Qu’est-ce que tu veux que je fasse, mon chéri ?
Ça, je peux le dire, hein ? Il va vers les rochers... Je vais regarder et je vois des oreilles de Vénus collées aux rochers. Si, ça existe, mais je peux dire des ormeaux, si quelqu’un préfère. Il veut que je mange des protéines, c’est un amour... Je prends un mince bâton pointu pour les détacher du rocher. En général, j’essaye de ne pas manger d’animaux, surtout vivants, mais comme le dit le proverbe, « À Rome, fais comme les Romains ». Je détache rapidement le mollusque qui est dans la coquille et je le mâche un bon coup pour qu’il ne souffre pas. Heibao me regarde faire et je jure qu’il lève un peu les yeux au ciel en me voyant faire. C’est bon... Je lui dis :
— Je ne voulais pas que ce coquillage souffre dans ma bouche. Tu sais, je suis une fille et je suis trop sensible... Je te remercie beaucoup de m’avoir amenée ici, j’avais besoin de protéines.
Il hoche la tête et, non, je ne suis pas folle, je sais qu’il comprend. Les félins sont des animaux particulièrement intelligents et Heibao est un super félin.
Je cherche encore un peu dans les rochers. Ensuite, on va vers la forêt, main dans la main, c’est une image. Dans les rochers, plus près du début de la forêt, je vois d’autres plantes comestibles : des nombrils de Vénus, une plante grasse comestible dont le goût ressemble un peu aux concombres. Je prends quelques plantes. C’est Camille le botaniste qui me les avait montrées. J’aurai mangé des oreilles et des nombrils de Vénus...
Pendant deux jours, on visite l’île, moi à cheval sur son dos. Je lui parle, on s’entend bien. Il chasse... c’est son instinct et moi je mange des fruits, des oreilles et des nombrils. Il ne ramène jamais de proies, il a compris que j’étais sensible... oui, trop sensible.
La nuit, je dors contre Heibao. Il est doux et chaud. On fait une sieste aussi en début d’après-midi. Je sais que ce n’est pas son rythme, les panthères chassent la nuit et dorment la journée sur une branche d’arbre. Il change son rythme pour moi... On s’aime.
Le soir du deuxième jour, on s’endort enlacés.
*** 
Le lendemain quand je me réveille, je sens qu’il y a quelque chose d’anormal, mais je ne sais pas quoi. Je dis, non, je veux dire : 
— Bonjour, Heibao.
Mais j’entends :
— Rooaaarrrrr...
C’est quoi ça ? J’ouvre les yeux et je vois de la fourrure, je les referme pour continuer à rêver. Mais, je crois que je ne rêve pas, j’ouvre à nouveau les yeux et je regarde ma main : c’est une patte. Je la contracte et des griffes sortent de ma patte. Je regarde Heibao qui est réveillé. Il hoche la tête, genre « Eh oui, Mila, tu es une panthère ».
Une panthère, ça me plaît et puis je l’ai échappé belle, dans la mesure où une IA peut me transformer en ce qu’elle veut. J’aurais pu me réveiller transformée en chiotte dans une école !! Je me lève... j’ai un équilibre de folie avec mes quatre pattes. Heibao se lève aussi. Il pousse ma croupe et court vers la plage. Attends, je vais te rattraper. Je cours à une vitesse de folie. Je fais aussi des bonds... Je fais la folle, je suis forte et je n’ai peur de rien, exactement le contraire de ce que je suis dans la vie. Heibao me regarde, genre « Alors, ça te plaît d’être une panthère ? » Je réponds « Oh oui ! » Il me plaisait déjà quand j’étais une fille. Il me plaît encore plus maintenant. Je sens ma... vulve m’envoyer des messages, genre « C’est un mâle, présente-lui ton cul. » J’ai très envie de... 
Puis-je écrire ce qui arrive alors ? Une panthère noire mâle et une fille, j’aurais eu des gros ennuis, genre une nuit à me faire interroger par la nouvelle police des mœurs. Mais une panthère femelle qui se fait monter par une panthère mâle, qui pourra jamais me dire :
— C’est strictement interdit.
Je répondrai « mon cul ». Oui, même à la police des mœurs. Euh... Quand je suis une fille, j’ai peur de beaucoup de choses, mais panthère, je n’ai plus peur de rien !
J’ai tellement envie de me faire monter que mes organes de jeune panthère se mettent à secréter des phéromones, qui font frémir les narines de Heibao. Il me regarde fixement et je sais ce qu’il veut. Je lui tourne le dos et je m’aplatis, le cul en l’air. Il vient me renifler, je remue pour l’envelopper de mon odeur, dont le messages est clair « Monte-moi, j’ai trop envie de sentir ton sexe en moi et que tu arroses ma vulve de sperme afin que je te fasse une portée de petits léopards ».
En fait, non, je n’ai pas envie de bébés léopard, j’ai juste envie de m’amuser, de courir avec Heibao, de chasser avec lui. Oui, moi qui ai horreur de la chasse...
Je crois qu’il comprend mon problème avec les bébés, mais mon cul en l’air gagne la partie et il essaie de me monter ! J’en ai trop envie, mais la panthère que je suis devenue a envie de jouer. Je gronde et je me dérobe. Il est un peu déconcerté... Ben quoi, tu ne connais pas les mœurs des femelles, Heibao ? Il n’est peut-être pas panthère depuis très longtemps.
Je viens me frotter contre lui et je lui montre ma vulve qui sécrète des grandes quantités de phéromones. Il me regarde, genre « J’ai compris, tu veux te faire monter ». Moi je secoue la tête pour lui dire « Peut-être que j’aime être forcée ». Déjà, quand j’étais une fille, j’aimais qu’un homme viril me domine. Il comprend... et me saute dessus. On joue, mais brutalement, enfin surtout lui... Je finis par gémir et lui tourner le dos, les fesses en l’air.

À suivre

Un grand merci à Bruce Morgan pour ce super dessin.

Notre nouveau livre s’appelle : « Lizy, soumise autour du monde », il y a 60 illustrations de Bruce Morgan et vous allez l’adorer. Il est ici :
https://www.lamusardine.com/recherche?s=mia+michael&controller=search




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