652 - 49 Une journée de m......

 Jessica me dit :
    — Alors tu m’aimes ?
    Je voudrais lui dire : « J’ai peur de vous, petite garce, j’ai envie de vous voir avec les fesses et les yeux rouges », mais je réponds :
    — Oui beaucoup, Mademoiselle et je ferai tout ce que vous me dites. 
    Elle me tire une oreille et, pendant que je crie, elle dit :
    — Tu mens ! Dis la vérité !
    — Ouiiii, aiieee !! J’ai peur de vous. 
    — Continue…
    — Et… la vérité c’est que je ne comprends pas que vous ayez l’air aussi jeune et que vous commandiez tout le monde ici… et, euh…
    — Aiie….
    Elle me tire encore l’oreille en disant :
    — De qui parles-tu ?
    — Du Monsieur qui est en dessous de vous. Je ne vous comprends pas et je ne sais pas comment vous amadouer, ça me fait peur.
    Elle lâche mon oreille en disant :
    — Tu crois que j’ai un lien avec le gros cuisinier ?
    — Je ne sais pas, je ne comprends rien... j’ai peur.
Elle rit et me dit :
    — Et c’est toi qui étais une panthère… L’IA aurait dû te transformer en lapinou. D’ailleurs, fais le lapin.
    Tout se brouille un peu dans ma tête, elle sait que j’ai été transformée en panthère et maintenant, je dois faire le lapin ! Comment on fait ça ? Je m’accroupis devant elle, je plisse le nez et je frotte mes deux petites pattes l’une contre l’autre. Elle me dit :
    — Ne fais pas de crottes, sinon tu seras punie.
    Elle rit et les servantes aussi. Ensuite, elle bâille en s’étirant et elle dit :
    — Suzie et Zoé, vous ne jouerez pas aujourd’hui… Enfin, vous ne jouerez pas avec moi. 
    Elle me regarde et ajoute :
    — Quant à toi, petit lapin… on se reverra très vite. Le temps de faire construire une belle cage pour te mettre dedans.
    Quoi ? Elle me dit :
     — Ferme la bouche.
    Je devais la regarder la bouche ouverte. Elle ajoute :
     —  Et tu auras une grosse carotte, devines où.
     —  Dans mon cul, Mademoiselle.
     Elle rit et me dit :
     —  Bien, on va s’amuser ensemble.
    Elle se lève, rabat sa petite jupe et s’en va. C’est tout ? Oui, elle s’en va...         
    Oriane demande au cuisinier :
    — Pardon Monsieur, elle ne travaille pas ici ?
    Il répond :
    — C’est la fille de Madame… Elle vient une ou deux fois par semaine s’amuser, ici. C’est toi qu’elle voulait voir… Alors, en ce qui concerne ce qu’on pourrait vous apprendre, vous avez déjà certainement fait des révérences ou salué en vous inclinant. Servir à table, ça ne doit pas vous poser de problèmes non plus. On va voir. 
Il désigne Zoé et lui demande :
    — De quel côté faut-il servir ?
    Elle répond tout de suite :
    —  Il faut faire une petite révérence et desservir du côté gauche de la personne, puis placer l’assiette propre de la main droite.
    Il répond :
    — Bien… 
Puis il dit à ses filles, je veux dire aux servantes :
    — Vous pouvez leur faire faire votre travail. 
    Une des filles lui dit :
    — Merci beaucoup, Monsieur. Il faudrait bien nettoyer toute la cuisine. J’ai vu que Mademoiselle Jessica regardait dans les coins.
    — Bonne idée.
    Il se tourne vers Oriane et lui dit :
    — Tu t’occupes de tes filles, il faut que tout soit impeccable dans deux heures, quand on va commencer à s’occuper du repas.
    Oriane répond :
    — Tout sera fait, Monsieur.
    On est devenue les filles d’Oriane ! Tu parles d’une mère. Nettoyer, on a toutes dû faire ça depuis les deux ans que les IA ont pris le pouvoir. Les servantes ont aussi une cheffe : Cristina. Les IA raffolent des hiérarchies. On pensait qu’avec eux au pouvoir, les humains seraient enfin égaux. Mon cul, oui, et à propos d’égalité, Cristina me dit : 
    — Toi, va nettoyer les deux chiottes qui sont dehors. Quand ce sera fait, tu lécheras le pot devant nous, pour prouver que tout est propre.
    Ça fait rire tout le monde, évidemment. Je m’incline en disant :
    — Oui Mademoiselle.
    Je lui foutrais bien mon pied au cul et la tête dans le pot des chiottes ! En attendant les sales boulots, c’est pour moi. Pourquoi ?
    Une servante un peu plus sympa que les autres m’aide… pas à nettoyer, non, mais à réunir le matériel : des brosses dures, des chiffons, de la poudre à nettoyer… Je lui demande :
    — Elles sont où les toilettes, s’il vous plaît ?
    Le cuisinier répond :
    — Là où ça pue le plus, tu peux pas te tromper. Et l’eau est dans le puits.
    Rires. Il se fout de moi ? Pas sûr, des chiottes, ça peut être très sales et on récupère aussi le plus d’eau de pluie possible. Je monte un petit escalier avec un seau, des brosses, la poudre.
    Heibao est en haut des marches et je file avec lui… en pensée. Je reprends : en haut des marches, il y a un morceau de terrain avec des hauts murs pour que les « maîtres » ne le voient pas. La servante ne m’a pas menti, l’odeur est là. Pas de quoi incommoder les maîtres de l’autre côté du manoir, quand même.
    Il y a deux cabinets sans portes et deux w.c. en faïence sans planches. Sympa, on dirait qu’on a réalisé les « commodités » les moins hygiéniques et les plus inconvenantes possibles. Il y a des traces douteuses sur les parois des cabines. J’ai vraiment envie de vomir. Dans les cuvettes des w.c., il y a une sorte de « croûte », gerbe pas Mila ! J’ai heureusement des gants dans une sorte de caoutchouc. Je les mets, bien sûr. Par terre, parmi les détritus, je trouve une lame… Je préviens les âmes sensibles ou plutôt les personnes sensibles qu’elles devraient sauter cet épisode. Cet outil me permet de détacher des années de pisse, c’est franchement ignoble. J’ai fini de faire les premiers w.c. quand une servante arrive et me dit :
    — Bouge, j’dois pisser.
    Elle s’accroupit sur le bord de celui que j’ai nettoyé, sans y poser ses fesses en disant :
    — Alors comme ça, c’est toi Mila ?
    — Euh... oui Mademoiselle.
    — Bien… Tu n’as pas mis de papier ?
    — Mais… euh…
    — Tant pis, lèche-moi, c’est pas trois gouttes de pipi qui te font peur.
    — Non, Mademoiselle.
    Je lèche et ça ne me dérange pas trop… Elle sent fort, ça me dérange moins que les quelques gouttes de pipi. En fait, toutes les servantes viennent pisser et se faire lécher. Je finis quand même par avoir un goût dégoûtant en bouche et je peux enfin nettoyer les autres w.c. Ce n’est pas mon genre de dire cette sorte de mot, mais franchement, c’est une journée de merde.



    Je trouve un râteau appuyé contre un mur. Ils ont tout prévu, même de quoi faire un tas avec les débris. C’est comme un décor de cinéma qu’on aurait voulu rendre le plus sale possible, c’est peut-être le cas… Une dernière fille arrive, c’est Suzie, une des filles du groupe. C’est celle qui me ressemble et qui est la plus gentille avec moi. Elle me dit :
    — Je suis désolée mais je dois aussi pisser.
    — Oui, pas de problèmes, Mademoiselle.
    — Tu sais, je peux pisser dans un coin.    
    — Non, je vous en prie, je suis heureuse de l’avoir nettoyé pour vous.
    Elle me sourit tout en pissant. Quand elle a fini, je lui dis :
    — J’ai dû lécher toutes les autres filles, parce qu’il n’y a pas de papier. Voulez-vous que je vous lèche aussi ?
    — Non, laisse, trois gouttes dans ma culotte, c’est pas grave.
    — Avec vous, ça ne me dérange pas, je vous jure. Retournez-vous.
    Elle se retourne et se penche en avant. Je la lèche, le nez entre ses fesses. Oui, mais c’est la plus gentille avec moi. Quand je l’ai « essuyée », on se redresse. Elle me prend par la nuque et m’embrasse sur la bouche. Cette marque d’intérêt ou même d’affection me met les larmes aux yeux. Elle me dit :
    — Je dois y aller.
    — Merci Mademoiselle, vous êtes la seule qui soit gentille avec moi.
    Elle me donne un baiser sur la bouche et redescend le petit escalier. J’ai une amie, je vais peut-être lui demander de dormir avec elle… Non, je dois arrêter de faire le bébé. 
     Je vérifie tout ce que je peux encore nettoyer. Tout est rangé et les w.c. sont propres. Tous les détritus sont dans un coin.
     Des gens arrivent, est-ce que les servantes doivent encore pisser ? Il n’y a qu’une fille, la cheffe, mais je n’ai pas retenu son nom. Je la reconnais, elle arrive seule et je fais une révérence. Oui, c’est parfaitement ridicule. Elle regarde mon travail d’un air dégoûté, toujours moins dégoûté que moi quand j’ai nettoyé. Après la révérence, j’ai pris la position « aux ordres » : bien droite dans un coin, mais la tête baissée et les mains croisées sur la chatte. 
     J’ai repéré la lame que j’ai utilisée pour enlever la croûte des w.c. Je la lui enfoncerais bien dans le cœur ! Je ne le ferais pas, bien sûr, mais l’imaginer avec son air dégoûté et une lame dans le cœur, ça me fait du bien. Maintenant, c’est peut-être une gynoïde, c’est-à-dire un robot qui ressemble à une femme comme deux gouttes de plastique fondu et elles n’ont pas de cœur, mais…
      —  MILA !!!
      —  Pardon Madame.
     Parfois, je suis tellement prise par mes pensées que…
      —  Tu es sourde ?
      —  Non Madame, mais je regardais pour…
      —  Suis-moi.
     Elle va me mettre dans une cage ou me couper une main, je suis tellement stressée ici que je deviens folle ! On descend dans la cuisine. La cheffe n’aura fait aucun commentaire. La grande cuisine est impeccable, les filles auront travaillé aussi, mais pas à nettoyer des trucs dégoûtants comme moi.
    Il est tard et les servantes vont manger, parce qu’ensuite, elles devront servir les maîtres qui doivent en être « à l’apéritif ».
    On va dans une petite salle où il y a une grande table et des tabourets. C’est nous qui les servons. Elles mangent des granulés de protéines, des légumes et des fruits. Elles boivent de l’eau. Quand elles ont fini, je comprends pourquoi on a dû les servir aussi copieusement : leurs restes sont pour nous. On mange cette nourriture insipide. Quand on a fini, on va dans la grande cuisine pour faire la vaisselle de nos quelques assiettes et de nos cuillers.
    Le cuisinier prépare les desserts, je salive en voyant des gâteaux au chocolat, des glaces et de la crème fraîche. Le cuisinier nous dit :
      — Vous avez un repas… sommaire, parce que Mademoiselle a trouvé la cuisine sale. Demain, ce sera meilleur.
    Oriane lui dit :
     —  Mais on est arrivées que ce matin.
    Il soupire et répond :
    —  Je sais bien, mais tu veux en discuter avec elle ?
    —  Oh non, Monsieur.
    — Allez vous coucher, demain sera une dure journée.
    On l’embrasse toutes, il nous caresse les fesses et on monte dans notre chambre.

À suivre.

Un grand merci à Bruce Morgan pour le super dessin.

Notre nouveau livre s’appelle : « Lizy, soumise autour du monde », il y a 60 illustrations de Bruce Morgan et vous allez l’adorer. Il est ici :
https://www.lamusardine.com/recherche?s=mia+michael&controller=search



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