676 -73 Place du Pilori
Au cours de la nuit, je suis réveillée par une claque sur la fesse. Mon patron me dit :
— Va dormir sur le divan, il y a des couvertures.
Je me traîne jusque-là, épuisée. Je pense qu’un homme ou une femme, c’est nécessaire pour baiser, mais pas pour dormir et récupérer…
Je vais m’y installer. J’aime me faire baiser par mon patron, mais pas nécessairement dormir avec lui. Je pense à Aïcha, à son odeur et….
— Ah bravo, tes lecteurs viennent de jeter ton livre avec colère.
— Mais… euh… vous êtes qui ?
— Ta lectrice du futur.
***
Je me réveille ! C’est le matin et j’ai vraiment fait un drôle de rêve. Par une fente des rideaux, je vois que le jour est déjà bien levé. Qu’est-ce qui va plaire à mon patron, que je reste dans sa chambre ou que j’aille travailler ? Je me lève, je prends mes vêtements et je vais dans le couloir. Je m’habille sur le palier et descends dans sa petite salle à manger personnelle. De là, je vais à la cuisine. Les filles sont déjà occupées à préparer les
petits- déjeuners. Carla me regarde arriver. Elle sait certainement où j’étais, mais je ne veux pas lui dire que j’ai dormi avec le patron, je lui dis plutôt :
— Pardon Mademoiselle, je ne me suis pas réveillée à temps.
Elle me répond :
— C’est un manque de respect pour moi, tes collègues et les clients. En plus, tu n’es pas fraîche, tu sens la transpiration et le sexe. Ta maman ne t’a pas appris à te laver le matin ?
— Si Mademoiselle, mais j’étais trop tard et…
Elle me coupe :
— J’ai été obligée de servir, tu sais comment te faire pardonner.
Je sais ce qu’il faut faire pour la calmer, je me mets à genoux devant elle et j’embrasse ses chevilles en balbutiant des excuses. Elle adore ça et moi je m’en fous complètement. L’important c’est de ne pas finir au pilori. Je mets un tablier et j’aide Nelly et Margaux à servir les petit-déjeuners. Au passage, je m’excuse auprès d’elles aussi, mais elles n’ont pas l’air fâchées. Je pense qu’elles savent que je viens de la chambre du patron, puisque je n’ai pas dormi avec elles. Carla le sait certainement aussi, mais elle aime me voir à ses pieds.
Il y a beaucoup de clients au bar et sur la terrasse. Je pense que ce sont des gens du style « Estaque ». Je suppose que les gens style « Monte Carlo » dorment au Fort Cavaux et mangent là. Ils viennent ici pour se distraire et de la distraction il va y en avoir, parce que je vois des ouvriers amener des grandes grandes planches et des plaques d’un matériau transparent.
Je sers les clients : pain, croissants, beurre, camembert, confiture et café. Ils sont ravis de me voir. Une grosse femme me caresse les fesses en disant :
— Ben où t’étais passée ?
— Pardon, mais hier c’était très dur pour moi et j’ai eu une panne d’oreiller.
Elle me dit :
— Et ta cheffe ne t’a pas tiré les oreilles ?
— Un peu Madame, mais je me suis bien excusée.
Elle rit, les clients autour de nous aussi, ils imaginent comment je me suis excusée : le nez dans sa chatte. Je ne serais pas étonnée qu’ici, on leur donne l’équivalent moderne de la poudre de mouche cantharide pour qu’ils soient aussi excités. Peut-être que les gens du Fort Cavaux en reçoivent aussi.
Je crois que je n’en reçois pas, mais je me rends compte que je change de comportement et de caractère. Alors que j’ai toujours été exhibitionniste et grande gueule, je suis obligée d’obéir, de demander pardon et même de supplier… Mon caractère a changé : avant je n’avais peur de rien et j’aimais me montrer nue, maintenant je suis devenue peureuse, timide, honteuse de devoir montrer mes fesses. Je ne suis vraiment plus la Fanny qui aime montrer ses fesses et qu’on les embrasse. Avant, je me faisais baiser par des inconnus… alors que maintenant, je rougis quand un inconnu ma caresse les fesses ou m’oblige à lécher un sexe plus on moins propre. C’est pas normal, je… Le vieux Jeannot est là et il me fait signe de venir. Je lui dis :
— Bonjour Monsieur Jeannot, vous avez bien dormi dans votre nouvelle maison ?
— Oh oui, Fanny, j’ai rêvé de toi et de tes merveilleuses fesses que je couvrais de baisers.
Oh non, je rougis de nouveau ! Tout le monde nous regarde et Carla, qui surveille tout, me regarde en souriant et me fait signe « oui » de la tête.
Bon, le vieux Jeannot prend sa canne et son coussin. On va dans les toilettes, je relève ma jupe et descends ma culotte de la veille ou de l’avant-veille, je ne sais plus. Je lui propose donc mon cul pas lavé. Il se retrouve devant le derrière pas lavé d’une fée de la vallée des Merveilles. Il est au paradis : il enfonce son nez dans mon anus et sa langue dans ma chatte comme s’il voulait me lécher le nombril de l’intérieur ! Oui, mais… je veux bien rendre service mais, même si je suis devenue timide, je ne suis pas de bois ou alors d’un bois très inflammable, malgré ma crise de timidité. Je me sens obligée de lui dire :
— On a joui dans ma chatte cette nuit, M’sieur Jeannot.
Mauvais plan : il fonce langue la première dans ma chatte. On dirait qu’il a une langue de caméléon, tellement elle arrive à aller dans des recoins les plus secrets de ma chatte. Elle ne s’en plaint pas, je parle de ma chatte, elle n’est pas du tout timide, elle. Impossible de ne pas jouir avec ce nez dans mon derrière et cette langue qui pénètre dans des recoins quasi inexplorés de ma chatte. Je jouis en me frottant sur son nez et sa bouche.
Je suis sûr que Monsieur Edgard ne va pas être jaloux d’un vieux Jeannot. Il veut qu’on fasse plaisir aux habitants de son village. Je me redresse, en imaginant que son nez sort de mon cul avec le bruit d’un bouchon qui sort d’une bouteille. Ah, je l’ai bien mouillé, le visage du Jeannot, il va sentir la chatte jusqu’à la fin des temps. Il joint les mains comme si j’étais une Sainte et il me dit :
— C’est un des plus beaux jours de ma vie.
C’est gentil, mais je réponds :
— Vous devriez vous laver le visage, M’sieur Jeannot.
— Jamais.
Ça me fait rire. Il ajoute une proposition vraiment indécente, je n’ose même pas l’écrire. Je réponds en rougissant :
— On verra si Monsieur Edgard est d’accord.
On retourne dans le bar. Une femme dit :
— T’es parfumé à la chatte à Fanny, Jeannot.
Ça fait rire les clients. Je rougis, bien sûr, moi la Fanny qui montrait son cul à tout le monde. Monsieur Edgard est dans le bar. Il me dit :
— Viens, on doit parler.
— Vous n’êtes pas fâché, Patron ?
— Pourquoi, je serais fâché ? Ça a plu à Monsieur Shendy, mais on a besoin que tu nous parles de ton expérience dans le pilori et que tu la compares avec celle que tu as eue quand ton père t’avait mise dans un de ses « glory holes », parce que tu avais été insolente ou parce que ça l’amusait.
À nouveau, je rougis, mais bien. Ça, c’est pas normal du tout, du tout. Je me redis que je suis « la » Fanny, celle qui montre son cul à tout le monde. J’aimais me montrer, ça m’excitait même, alors que depuis que j’ai quitté la maison, de fille exhibitionniste je suis devenue une gamine timide. De nos jours, il y a des moyens de modifier la « psyché » des gens et de la contrôler. Je dis à Monsieur Edgard :
— Je deviens de plus en plus timide, Monsieur.
Il répond :
— Oui, j’ai remarqué. À Marseille, avec ta famille, tu te sentais parfaitement à l’aise. Ici, tout est différent et puis le pilori, même un petit moment, ça marque.
Mon Patron et moi, on commence à bien se connaître. Il me regarde droit dans les yeux et il ne s’agit pas de transmission de pensée, mais je vous assure, mes millions de lecteurs et lectrices du futur… eh, je peux rêver… je vous assure qu’il me fait clairement comprendre qu’on trafique mes sentiments. C’est beaucoup plus excitant de voir une fille timide obligée de montrer ses fesses, de lécher des sexes et… Ou alors je me fais des idées, comme souvent. Mon patron me dit :
— Aide les filles à servir les déjeuners et puis on parlera piloris et glory hole.
— Oui Monsieur.
Ils veulent installer un glory hole ! Bon, c’est beaucoup moins pénible que le pilori, mais c’est largement aussi indécent pour les filles. Je sers les petits déjeuners.
Je dois faire beaucoup d’efforts pour laisser les clients me caresser les fesses, mais je sais bien que je suis la Fanny.
Normalement, les clients restent sur la terrasse à discuter entre eux et vers 10 heures, ils passent du café au lait au « pastaga ». Aujourd’hui, les clients quittent la terrasse. J’ai peur de ce qu’il peut arriver. Est-ce que timide et peureuse serait ma vraie nature ?
Seul Monsieur Edgard reste assis sur la terrasse. Il regarde vers le haut de la colline, moi aussi. On voit arriver… Chandra et deux hommes. Quand ils arrivent sur la place, Monsieur Edgar va à leur rencontre. Moi je fais quoi, à part avoir peur de ce qui va m’arriver ? Oui, c’est nouveau. Je fais une révérence à Chandra et quand je me redresse, elle me prend par la nuque et m’embrasse sur la bouche, puis elle me dit ;
— Tu as oublié qu’on s’est fait des câlins.
— Oh non Mademoiselle, j’ai adoré.
C’est un peu exagéré, mais bon, elle est la fille ou la petite amie de Monsieur Shendy… à moins qu’elle ne soit les deux.
Elle s’assied, Monsieur Edgard et les deux hommes aussi. Chandra me dit :
— Va chercher un tabouret pour t’asseoir près de moi.
— Oui Mademoiselle.
Elle a raison, je suis redevenue une vraie gamine, petite et timide, ma place est sur un tabouret. Je vais chercher un petit tabouret et je m’assieds près de Chandra. Ele me dit :
— Tu dois savoir qu’on a l’occasion d’acheter des jolies filles.
Acheter des filles ? Je la regarde avec des yeux aussi grands que ceux d’un tarsier spectre qui aperçoit un sungaya, un grand insecte des Philippines. Quand je stresse, je pense à des choses bizarres. Ils vont enlever des filles ? Je dois avoir l’air complètement ahurie, parce qu’elle me dit :
— Tu crois qu’on enlève des filles ?
— Noon… enfin oui, un peu Mademoiselle.
Elle soupire et répond :
— Les prisons sont surpeuplées. Le groupe de Monsieur Shendy achète les plus belles détenues. Nous, on les revend ou on les utilise.
Je fais à nouveau les yeux de tarsier. Elle me dit en articulant bien les mots :
— C’est une façon pour elles de retrouver la liberté. On les punira si c’est nécessaire mais sans les blesser. Au bout d’un moment, on doit en changer, alors on les libère, mais on les surveille. Tu comprends ?
— Oui Mademoiselle, mais… je voudrais vous poser une question...
Je prends mon courage à deux mains pour continuer ma phrase :
— Est-ce qu’on m’a rendue timide ?
Elle répond :
— Non, pas à ma connaissance. À Marseille, tu étais la fille du patron et maintenant tu es obligée d’obéir à tout le monde. C’est mignon, j’aime te voir rougir. Exhiber une fille qui aime ça, c’est banal, tandis qu’une fille timide, c’est troublant, non ?
— Oui Mademoiselle.
— Bon passons, aux choses qui nous intéresse. Quelques fois, ton père s’est amusé à te mettre dans un de ses « glory holes » pour te punir ou pour s’amuser. Compare les deux façons présenter les filles : le pilori et le glory hole. C’est le moment de répondre clairement, sinon, tu retournes dans le pilori pour le restant de la journée.
Ça me fait un choc. Je me concentre et je réponds :
— Le pilori est très pénible pour la fille, parce qu’on est courbée en deux, au bout d’un moment on a très mal aux reins. De plus, on ne peut pas bouger, on est plus ou moins inertes. Les glory holes de mon père sont beaucoup plus confortables. On est couché sur un matelas, d’un côté la tête est droite et bien positionnée pour sucer un sexe et de l’autre, le sexe et l’anus sont prêts à recevoir une bite ou une langue s’il s’agit de Monsieur Jeannot.
Rires. Je poursuis :
— De plus, les piloris prennent beaucoup de place, tandis que dans les glory holes, les filles peuvent être l’une à côté de l’autre et satisfaire deux hommes en même temps. Les amis peuvent discuter tout en se faisant sucer ou en baisant les filles.
Chandra et les deux hommes me regardent, surpris par mes explications. Elle me caresse la nuque en disant :
— Mais tu n’es pas bête, petite, c’est surprenant. J’aurais pensé que pour faire la Fanny, il fallait juste de belles fesses, mais tu as aussi un cerveau.
Je fais quoi ? Je rougis, bien sûr. Je réponds :
— Merci Mademoiselle, c’est très gentil.
— Tu vas être récompensée.
Elle se tourne vers Monsieur Edgard :
— Tu l’amènes au spa ?
Il répond :
— Avec plaisir.
Il me tend la main, je la prends. Je suis enfin un peu rassurée et on emprunte la petite route du Fort Cavaux.
À suivre.
Merci à Bruce Morgan, pour le super dessin.
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