Lizy - 34 - L'île de la Cité.

Au lieu de me donner un ordre, Zoé me dit :
— Je rêve d’un monde dans lequel les hommes et les femmes seraient égaux. Je ne sais pas si tu as bien compris ce que tu viens de faire. Ils vont tous te traiter comme une chienne, à partir de maintenant.
Elle a raison ! J’ai voulu retrouver l’ambiance du navire… et… Toujours à genoux au pied de son lit… je me mets à pleurer dans mes mains. Elle me dit :
— Tu veux que j’arrange ça demain ?
— Oh oui, s’il vous plaît… Je voulais juste passer la nuit avec vous et puis j’ai trop bu… je regrette… vous avez raison.
— Arrête de pleurer et dis-moi ce que tu veux faire maintenant.
— Je… euh… voudrais faire l’amour avec vous et dormir contre vous.
— D’accord, demain je parlerai à Florence, mais… tu te rends compte que tu me dois un service. Je te demanderai de jouer le rôle de mon esclave mais seulement pour un tableau vivant. D’accord ?
— Oh oui, je vous jure… je ferai ce que vous me direz.
— Bien, alors, tu es une fille, plus une chienne, fais ce que tu veux.
Je me couche maladroitement sur elle. Son corps est doux, chaud et humide. Je l’embrasse dans le cou, puis je descends sucer les bouts de ses seins… ensuite j’embrasse son nombril, puis j’arrive dans la masse sombre des poils de son pubis. Elle écarte les cuisses et je colle ma bouche sur le velours rose de son sexe. Elle a la même odeur que mes sœurs noires et le même goût. Je la lèche du clitoris à la raie des fesses avec une petite plongée dans son vagin.                                                                                               



                                                                                                                                                                  Elle aime et elle me caresse la tête avec son pied nu. Je remonte vers le clitoris et je le lèche, le suce, le mordille tout doucement… On ne me jettera pas dans la mer par une nuit noire et on ne me traitera pas comme une chienne… Elle jouit serrant fort mon visage contre son sexe. Elle me dit :
— Tu aimes les Noires, toi.
— Oh oui… je les aime.
— Tu veux que je te caresse ?
— Non, je voudrais dormir contre vous.
— D’accord.
Je me mets contre son dos et je murmure à son oreille :
— Merci.
Elle répond :
— Tu sens ma chatte.
— Ouiiii.
On s’endort.
***
Le lendemain matin, elle me réveille en disant :
— Debout, c’est l’heure du déjeuner.
Oh ! j’ai mal à la tête… Je suis où ? Ah oui… Je lui dis :
— Merci pour hier, Mademoiselle Zoé.
— Dis juste Zoé, sotte.
On s’habille et on va devant la porte d’une autre chambre, Zoé me dit :
— Attends ici.
— Oui Mad… euh… Zoé.
J’attends… pas longtemps. Elle ressort avec Florence. Je dis :
— Bonjour Mademoiselle Florence.
— Bonjour… Alors, pour toi, pas plus de deux verres de vin et fini de singeries.
— Oui Mademoiselle.
On descend dans la salle à manger. Il y a les parents, des filles que je connais et d’autres qui devaient travailler hier soir. Florence leur dit :
— C’est Lizy, elle commence à travailler avec moi, cet après-midi.
On se salue… Personne n’aboie, ouf ! Le fait que je commence à travailler avec la patronne me situe au même niveau qu’elles. Enfin presque, car après le petit déjeuner, Florence me dit :
— Tu es capable de repasser soigneusement ?
— Oui, à Madras, je…
— Bon, tu vas repasser ce matin, les servantes ne sont bonnes qu’à récurer…
D’accord, c’est le travail des servantes, mais c’est mieux que chienne. On va dans la cuisine. La cuisinière et les bonnes se lèvent aussitôt. Florence dit à la cuisinière :
— Elle ne va commencer à travailler que cet après-midi. Je voudrais qu’elle repasse les robes, ce matin.
La cuisinière lui demande :
— Sous mes ordres, Mademoiselle ?
— Oui, bien sûr Madame Joséphine… Ah, Lizy, tu vois ce qui pend au mur ? 
Elle me désigne un manche de bois avec plusieurs lanières de cuir et elle m’explique :
— En Angleterre, il y a le strap, ici c’est le martinet qui pend dans toutes les cuisines. Si tu brûles une robe, tu feras sa connaissance. On l’appelle Jojo, c’est mignon, non ?
Je suis maudite… Krishna m’a maudite. Je réponds :
— Je ferai très attention, Mademoiselle.
Elle s’en va. Madame Joséphine est une grosse femme d’une cinquantaine d’années. Que ce soit à Madras, en Angleterre ou ici, les cuisinières se ressemblent comme deux gouttes de… sueur. Sauf qu’elles font transpirer les servantes. Ce sont des filles de la campagne plutôt jolies et elles ont l‘air contentes d’avoir de l’aide.
Je pense : « Est-ce que je vais voir les filles se faire caresser les fesses par Jojo ? » C’est pas bien, je sais… C’est peut être pour ça que je me retrouve ici mi-pute, mi-servante… Madame Joséphine me dit :
— On a envie de voir si une Anglaise a des fesses qui ressemblent à celles des Françaises, montre-les.
— Mais…
— MONTRE-LES !
Eh, c’est pas normal, ça ! Mais je me retourne et je relève ma jupe jusqu’à la taille. Madame Joséphine siffle entre ses dents comme un docker ou le père de Florence et elle dit :
— Qu’est-ce que vous en pensez, les filles ?
Une des deux servantes répond :
— Ses fesses vont plaire à Jojo.
Je gémis :
— Mais j’ai rien fait…
Elles rient toutes les trois et Madame Joséphine me dit :
— On plaisante... Les filles, apportez les robes à repasser et le matériel.
Je pousse un soupir de soulagement… En fait, tout se passe bien… Les filles m’aident même. Elles viennent toutes les deux de Bretagne. La blonde s’appelle Angèle et la brune Marguerite. Repasser des robes aussi légères, c’est très difficile. Il faut bien humidifier le tissu, laisser les fers sur la cuisinière de façon à ce qu’il soit à bonne température. Il ne faut pas s’arrêter sinon on risque de brûler le tissu. On parle un peu mais elles sont très attentives, elles aussi. Je crois que Florence me fait passer une sorte d’examen d’obéissance. Quand les robes sont repassées, j’embrasse les filles et Madame Joséphine. 
C’est presque l’heure de déjeuner. Tout se passe bien, sauf qu’ils boivent du vin et moi de l’eau.
Quand on a déjeuné, Florence va avec moi dans la cuisine. Il y a de l’eau chaude dans une bassine, elle se lave sommairement et moi après elle. Ensuite, elle me parfume et elle me donne une des robes légères que je viens de repasser. Les bouts roses de mes seins sont visibles. On peut sortir comme ça à Paris ? Je sais que sous Napoléon, les mœurs étaient très libres et la prostitution autorisée. Florence m’a dit que des centaines de filles tapinaient dans les jardins et sous les arcades du Palais Royal. Il a été détruit et les filles ont changé de lieux. 
On traverse le pont et on se retrouve sur la rive droite de la Seine. On se balade en tenant par la taille. On s’embrasse même sur la bouche par moment. Florence connaît tout le monde… Quelques clients, des Messieurs âgés et bien habillés, nous font des compliments. Elle donne à certains des cartes de visite avec notre adresse en leur disant :
— Venez nous voir sur l’île de la Cité, à quelques pas d’ici. Il y a les plus belles filles de Paris.
Plusieurs hommes sont déjà venus dans la maison de l’île de la Cité. Elle tire sur mon décolleté en disant :
— Regardez ces beaux petits seins. Lizy est une Irlandaise avec une chatte blonde et elle est très obéissante. 
Un vieux Monsieur me demande :
— Tu sais faire une feuille de rose ?
Je le regarde bêtement, je ne comprends pas ce qu’il veut dire. Florence me dit :
— Lick his ass hole.
Et elle ajoute plus bas :
— Attention à Jojo...
Je réponds :
— Je lèche tout ce que vous voulez, Monsieur.
Il prend rendez-vous. Je n’ai pas envie de lécher le trou du cul de ce vieux Monsieur. Florence me dit :
— Il est propre. C’est gentil de me dire ça. 
Je me colle un peu à elle en disant :
— Merci Mademoiselle.
Paris me semble moins inquiétant et la Seine plus jolie… On continue de se balader depuis le pont de l’île de la Cité jusqu’aux Tuileries. Un homme vient vers nous. À voir son uniforme c’est un cocher. Il nous dit :
— Pardon, mais l’une de vous est-elle Mademoiselle Florence ?
Elle répond :
— Oui, c’est moi. Que veux-tu. ? 
Il lui donne une pièce d’or en disant :
— Un Monsieur voudrait vous parler. Si voulez bien me suivre...
Florence glisse la pièce dans son sac et répond :
— Avec plaisir, on te suit.
Et si c’était un piège ? J’ai peur… Je prends la main de Florence. On arrive devant une voiture, dont les rideaux sont tirés. Le cocher ouvre la porte et nous montons. À l’intérieur, il y a un bel homme en uniforme, sûrement un officier et puis un gros homme d’une soixante d’années, peut-être son domestique. Qu’est-ce qu’il fait à côté de son maître ? Oh ! C’est le gros homme qui parle, il nous dit : 
— Bienvenue Mesdemoiselles.
Florence répond :
— Bonjour Monsieur, j’adore votre carte de visite.
L’homme rit puis répond :
— J’ai entendu parler de votre hospitalité, Florence. Il paraît que vous avez de jolies pensionnaires.
Elle répond :
— Les plus belles de Paris, Monsieur…
— J’aimerais assister à un de vos tableaux vivants, celui qui parle de la famille. Il s’agit de vous et de vos parents, je pense.
— Oui, c’est ça, et il y a aussi mon frère…
— Intéressant.

À suivre.

Un grand merci à Bruce Morgan, pour le super dessin.

Nos 7 livres illustrés sont ici : 

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